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L'homme qui plantait des arbres - Jean Giono

Commentaire d'oeuvre : L'homme qui plantait des arbres - Jean Giono. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 718 Mots (7 Pages)  •  2 571 Vues

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Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque et mort le 9 octobre 1970 dans la même ville, est un écrivain français connu pour ses ouvrages qui pour un grand nombre ont pour cadre le monde paysan provençale comme le roman Colline. Il écrit aussi des nouvelles comme L’homme qui plantait des arbres, nouvelle écrite en 1953 qui a pour but de « faire aimer à planter des arbres » selon ses termes. Dans cette œuvre il met en œuvre un jeune homme qui a combattu durant la guerre 1914-1918. Il raconte sa journée passée avec un vieux berger qui depuis dix ans consacre à la reforestation des terres de hautes Provences. Notre extrait se situe au milieu de la nouvelle, lorsque que le jeune homme retourne voir Elzéar Bouffier et le travail qu’il a accompli durant ces dernières années. Nous verrons en quoi, dans ce texte, l’éloge de l’action du vieux berger planteur d’arbres dénonce aussi la guerre avec des comportements humains au service de la destruction. Ainsi dans une première partie nous étudierons en quoi ce texte est un éloge de l’action du vieux berger. Puis nous tenterons de démontrer en quoi ce texte est aussi une dénonciation de l’action humaine.

        Giono propose tout d’abord, dans ce premier extrait, un éloge admiratif du vieux berger et de son action, il va même à le comparer à Dieu

On peut voir tout d’abord à la ligne 11 « Le spectacle était impressionnant » et à la ligne 18 « admirables bosquets de bouleaux », où les adjectifs valorisants montrent que le narrateur est admiratif d’Elzéar Bouffier et de son action. De plus les hyperboles « répandus à perte de vue » (l.15) et « il lui faudrait avoir désormais recours aux cyclones » (l.18) donnent de la puissance au personnage et font l’éloge de son action, tout comme « centaine » (l.5) ou encore « onze kilomètres de long et trois kilomètres dans sa plus grande largeur » (l.11) qui du fait de l’emploi des grands nombres et des données chiffrées vastes aux pluriels donnent aussi de la puissance au personnage et de la force à son action. Enfin l’anaphore du pronom « il » qui revient en début de phrase du premier paragraphe et qui renvoie à Elzéar Bouffier montre l’admiration que porte le jeune homme envers lui et son action. Il insiste, avec cette anaphore, sur le rôle joué par Elzéar Bouffier dans cette reforestation.

        A travers ce passage, Elzéar Bouffier est aussi comparé à Dieu, tandis que son action, elle, est comparée à une œuvre créative et divine. En effet, dès le titre de cette nouvelle « L’homme qui plantait des arbres », on remarque que c’est l’action portée par la subordonnée relative qui est mis en avant est non pas Elzéar Bouffier. Il n’est d’ailleurs pas nommé dans le titre de la nouvelle. L’action « qui plantait des arbres » peut ressembler à une épithète homérique ce qui donne un caractère épique au personnage comme par exemple dans les épopées d’Homère « Ulysse aux milles ruses ». De même la comparaison de la ligne 14 « être aussi efficace que dieu » place le berger dans une position supérieure que l’on peut comparer à celle de Dieu. Cette comparaison participe réellement à faire l’éloge d’Elzéar Bouffier. Par ailleurs, le prénom du personnage, Elzéar, qui correspond en hébreu à Eléazar qui est un prénom porté par plusieurs personnages bibliques et qui a pour sens « Dieu a secouru », a des consonances bibliques le rapprochant de Dieu. En outre, l’expression qui désigne l’action d’Elzéar Bouffier « l’œuvre créée » (l.17-18) hisse le personnage avec son action à un rang pouvant être comparé à la création divine. Enfin, la polysémie de l’adjectif vert, « Il était même fort vert » (l.4), peut d’abord signifier que le vieux berger à de la vigueur mais on peut aussi imaginer que l’adjectif, indiquant la couleur verte, peut vouloir signifier qu’Elzéar va en quelques sortes prendre la couleur des arbres qu’il plante. Comme si la chlorophylle des arbres dont il prenait soin pénétrait en lui !

        Ainsi nous avons pu observer que cet extrait faisait un éloge de l’action du vieux berger. Mais derrière cet éloge, le narrateur qui a combattu durant la guerre 1914-1918, revient sur cet événement historique avec insistance. Alors que la description se passe durant l’après-guerre, ce passage dénonce aussi la Grande guerre, la guerre industrielle et l’œuvre de destruction ! C’est ce que nous allons maintenant étudier.

Jean Giono écrit, dès la première ligne de cet extrait de « L’homme qui plantait des arbres », « J’avais vu mourir trop de monde pendant cinq ans ». L’évocation des souvenirs couplée à l’adverbe « beaucoup » nous montre que la guerre fait mourir en masse et que pour le jeune homme ce souvenir restera marqué à jamais. Il a vu mourir tellement de gens autour de lui qu’il pensait même qu’Elzéar Bouffier était mort lui aussi « pour ne pas imaginer facilement la mort d’Elzéar Bouffier ». De plus, le vocabulaire du jeune homme, ayant combattu durant la guerre de 1914-1918, est rempli de termes exprimant la destruction : « mourir » (l.1 + l.3), « mort » (l.2 + l. 3), « guerre » (l.7) ou encore « destruction » (.14). Ces termes font opposition à « l’œuvre créée » par le vieil homme ce que critique de manière implicite la guerre, la destruction, qui font opposition à la création. De même, comme on voit à la ligne 19 et 20, « bosquets de bouleaux qui datait de cinq ans, c’est-à-dire de 1915, de l’époque où je combattais à Verdun », le jeune combattant revenu de guerre à un regard et des pensées contaminés par son expérience de la guerre. Il y repense sans cesse. Enfin, ce texte dénonce aussi le caractère industriel de la guerre, qui conduit à la mort de soldats en masse, comme on peut le voir aux lignes 12 à 14, « Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme – sans moyens techniques – on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction. », Il y a une référence à la Grande Guerre. Une guerre qui va connaitre d’énormes progrès techniques ce qui amènera à des batailles extrêmement meurtrières, avec des centaines de milliers de morts.

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