Fiche commentaire Pascal - Fragment 230 - Pensées

Intro : Œuvres posthumes écrites au XVIIème siècle, les pensées de Pascal sont une apologie du christianisme. L’œuvre est composée de fragments et mots ; la visée est argumentative ; l’objectif est de ramener les non croyants à la religion. L’extrait s’intitule « Disproportions de l’Homme ». Pascal explique au lecteur la position délicate de l’Homme coincé entre ces deux infinis. Dieu est alors le seul recours possible pour échapper à ce monde d’illusions. De quelle manière Pascal interroge l’Homme sur sa place, son rôle dans l’univers et sa relation avec Dieu ? En analysant l’existence des deux infinis Pascal argumente au service de la religion.

Plan :  I) L’existence des deux infinis       II) La visée argumentative chez Pascal au service de la religion

1. L’infiniment grand                  a) Guide spirituel pour ses lecteurs
2. L’infiniment petit                    b) Supériorité de Dieu sur l’Homme

Développement I) a)

• Champ lexical de l’infini (univers, vaste tour, nature entière, firmament)
• Le mot « nature » est d’ailleurs réitéré plusieurs fois dans le texte et qualifié d’entière ce qui suggère la suprématie de Dieu ; ce sentiment de tout.[pic 1]
• La périphrase « haute et pleine majesté » renforce l’idée de l’infiniment grand
• Champ lexical de la vie éternelle → qui renvoie à l’infiniment grand avec le chiasme (« éclatante lumière/lampe éternelle)                   adjectif en post position [pic 2][pic 3]

          Antéposition de l’adjectif    (Construction en X)

• Progression de perceptible a invisible
• L’immensité du cosmos renvoie à la théorie de l’indicible « Au-delà des espaces imaginables », « Imperceptible »
• Pascal élargit la notion de cosmos à une pluralité émotionnelle « un infinité d’univers » (l 30)
• Champ lexical de la grandeur, de l’incommensurable « le centre est partout la circonférence nulle part »

II) b)

• Champ lexical du minuscule (petitesse, extrême petitesse, ciron, atome)[pic 4]

     Petitesse réemployé plusieurs fois et qualifié d’extrême

• Dégradation hyperbolique de l’être humain → (l 11) « atome » ; (l 16) « égarée » renvoie à l’immensité
• Vision théologique ; discours scientifique
• Champ lexical de la petitesse : atome, ciron, réalité…
• Description métonymique, on va nommer l’homme par ses parties du corps (l 22 ;25)
• Le mot proportion renvoie au rationnel donc l’infiniment petit
• Le mot « ciron » (l 21 ;32) → amplifie l’idée de dévalorisation de l’Homme par rapport à Dieu
• Comparaison dégradante « ciron »
• De même que le mot petit est décliné plusieurs fois dans le texte (l 22 ;35)

Pascal a démontré l’existence de l’infiniment grand en opposition à l’infiniment petit afin de convaincre les dubitatifs de la supériorité de Dieu. A travers son argumentation, Pascal va agir tel un guide spirituel pour ses lecteurs.

II) a)

• Utilisation dans les ¾ du texte de la 3ème personne comme si ses idées étaient avérées
• Utilisation des questions rhétoriques (partie intégrante de l’argumentation) → questions rhétoriques permettent à l’homme de réfléchir sur sa condition la réponse est sous-jacente.
• Dernière phrase du texte se termine par une  question → Lecteur a une part active
• Il met en valeur les limites de l’homme « considère ce qu’il est au prix de ce qui est »
• Ton injonctif, véhément de par l’emploi de ph. injonctives (elles apparaissent dès le début de l’extrait)
• Subjonctif a pour valeur l’ordre ici ; réitération du « que »
• Méthode argumentation Pascal → début ton injonctif puis il s’adoucit
• Le « nous » implique une invitation à rejoindre les idées de Pascal, montre un forme d’humilité ; Ton autoritaire Pascal se radoucit avec « nous » puis « je »
• Pascal à fait une démonstration scientifique de la présence de 2 infinis qui met en valeur la supériorité de Dieu et peut alors à la fin utiliser le « je » puisque le lecteur est convaincu
• Mais il reprend ce ton injonctif (l 34)
• La présence du pronom personnel « je » permet au lecteur de ne pas se sentir seul
• Technique rhétorique repose sur une perpétuelle opposition, un parallélisme permanent entre l’infiniment grand et l’infiniment petit
• Verbe « vouloir » répété plusieurs fois (l 28) et montre la détermination de Pascal à rallier les sceptiques à sa cause

Grâce à son rôle de guide spirituel, Pascal s’emploie à faire l’apologie du christianisme

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