LA - Blaise Pascal, Fragment 126, « Divertissement », Pensées, 1670

Non seulement Pascal consacre toute une liasse au divertissement mais dans les autres liasses, il aborde ce thème, c'est dire si ce thème est d'une importance capitale. Cette liasse est une réponse à la misère et à l'angoisse de l'homme : l'homme est malheureux, parce qu'il ne peut échapper à sa condition et pourtant il n'a qu'un but être heureux, aussi est-il contraint de chercher en dehors de lui des motifs de contentement.

Idée générale :

Chez pascal, le divertissement a une cause profonde et permanente, la misère de sa condition, et concerne chaque homme ; le divertissement empêche l'homme de penser et lui procure un bonheur illusoire.

Pourquoi le besoin de se divertir ?

De ses observations, ( "Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes..." , "quand j'ai pensé de plus près...".), Pascal fait un constat : l'homme est incapable de "demeurer en repos", et selon le principe du raisonnement "des raisons des effets", Pascal cherche la cause de cet état de fait, qui n'est autre que "notre condition faible et mortelle et si misérable" . Dés lors, l'agitation est une nécessité absolue pour nous empêcher de penser à notre condition, ce qui explique que la prison soit "un supplice si horrible".En effet, la solitude devient le pire ennemi de l'homme ( "le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible") car elle laisse l'homme face à lui-même, en proie à ses pensées.

Ne trouvant en lui que malheur, l'homme cherche hors de lui des occupations qui lui permettent de se libérer de lui-même : les loisirs comme la chasse, le jeu,la conversation, la danse, mais aussi des activités "professionnelles" , militaire, "surintendant, chancelier..." Ainsi, paradoxalement, plus l'homme est occupé plus il est en repos.

Pour autant le divertissement, pour être efficace doit remplir certaines conditions. Il ne faut pas qu'il soit "mol et paisible", dans ce cas il ne procure qu'un "amusement" banal qui n'est pas hermétique à la pensée. Il faut qu'il engage tout l'être, corps et esprit, comme l'explique l'exemple du joueur qui se persuade que c'est l'appât du gain, qu'il refuserait si on le lui donnait, qui l'intéresse dans le jeu.

Qui a besoin de se divertir ?

Tout le monde. Pascal multiplie les exemples , l'homme riche qui bien qu'il ne manque de rien et pourrait se dispenser de travailler, achète une charge à l'armée, l'homme qui a perdu son fils et qui est aux prises avec un procès, le roi, qui pourtant occupe " le plus poste du monde", les femmes, les hommes. Personne ne ne peut s'en dispenser tant le divertissement est intrinsèquement attaché à la condition humaine indépendamment de sa situation sociale, matérielle, affective, politique... Pascal prétend même que plus l'homme est important plus il doit être diverti. Ainsi le roi, doit non seulement éviter de penser à sa condition mortelle mais encore aux inconvénients attachés à sa tâche, c'est pourquoi les autres se chargent de le divertir,

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