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Commentaire Fragment 230 (Penseés) Blaise Pascal

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Par   •  6 Janvier 2014  •  2 165 Mots (9 Pages)  •  14 941 Vues

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Introduction

➡Pascal (1623-1662) = mathématicien et chrétien convaincu. A la suite d’une révélation mystique , il consacre son énergie à défendre la religion chrétienne auprès des « libertins », des libres-penseurs mondains.

➡ Dans les Pensées, œuvre posthume publiée en 1670, Pascal réunit les notes qu’il destinait à l’élaboration d’une apologie (= justification, défense) de la religion chrétienne. Exercé en tant que scientifique au maniement de la logique,

➡Dans ce fragment 230 , intitulé « Disproportion de l'homme » Blaise Pascal s'attache à représenter la situation inconfortable de l’homme entre l’infiniment grand et l’infiniment petit . Conscient des limites de la pensée humaine il la juge incapable de rendre compte de la complexité du monde et il considère le recours à Dieu comme le seul moyen d’échapper à l’illusion et au désespoir.

➡Problématique : Comment Pascal s’interroge-t-il sur la place de l’homme dans l’univers?

I La représentation vertigineuse des deux infinis

1) Un texte structuré autour de la notion d'infini

➡ Plan du texte: A) Infiniment grand B) infiniment petit C) Disproportion

➡Pour A et B, plan semblable: a) termes désignant l'infini b) élargissement par un mouvement d'amplification

➡Mêmes mots pour évoqué l’infiniment petit et l’infiniment grand (immensité, univers, terre) donc parallélisme

➡ordre d’énumération inversé dans la description

➡PARALLELISME

2)L’infiniment grand

➡description grandiose de la voûte céleste à l’occasion de laquelle il multiplie les procédés stylistiques.

➡double évocation du thème de la lumière à l’aide d’une périphrase, où le soleil est désigné par l’expression cette étonnante lumière, puis une comparaison impressionnante : une lampe éternelle.

➡gradation qui dépeint l’enchaînement sans fin des orbites décrites par les différents astres(trois niveaux de cercles :la Terre et le Soleil sont le premier tour par exemple) associé à la métaphore scientifique du point de la pointe très délicate qui constitue ce vaste ensemble aux regards de l’immensité de l’Univers.

➡ jeu de sonorités (que les astres qui roulent dans le firmament embrassent : assonance en « r ») évoquent ce développement infini des cercles dont l’homme ne voit pas la fin

➡La majesté du spectacle est mise en évidence par un rythme ternaire (qu’il regarde…) qui donne une impression de vertige dans la mesure où il épouse les étapes de la gradation qui amène l’homme aux confins de l’inconcevable.

➡amplification progressive : d’abord ce que l’homme voit ensuite ce que l’homme imagine

➡Le fait de prendre l’homme comme point de référence (que l’Homme contemple, …) souligne la petitesse de celui-ci par rapport au Cosmos

2) L’infiniment petit

➡ Présenté comme un autre prodige

➡ On part du ciron (petit acarien parasite du fromage), qui est décomposé jusqu’à ne plus être sécable.

une longue phrase décompose l’animal en parties de plus en plus petites. L’ensemble est une suite d’épanadiploses (Définition : « lorsque de deux propositions corrélatives, l’une commence et l’autre finit par le même mot).

« des jambes avec des jointures »

« des veines dans ses jambes »

« du sang dans ses veines »

« des humeurs dans ce sang »

« des gouttes dans ces humeurs »

« des vapeurs dans ces gouttes »

➡L’aboutissement de cette décomposition « le dernier objet où il peut arriver », « l’extrême petitesse de la nature » amène une nouvelle image, celle d’un univers à part entière, dont les éléments vont à nouveau être décomposés en allant vers le plus petit. Cette nouvelle évocation se fonde sur une antithèse violente :

➡DECOMPOSIION INFINIE« l’extrême petitesse de la nature » devient « l’immensité qu’on peut concevoir de la nature » , « ce raccourci d’atome » devient « une infinité d’univers ».

➡gradation descendante : « firmament », « planètes », «terre », « animaux », « cirons ». + pluriels alors qu’on envisage des éléments très petits accentue le vertige qui naît de cette décomposition infinie.

➡L’homme se sent un « colosse » / « un monde » / « un tout à l’égard du néant »

4) L’importance du mouvement

➡suggérer le tourbillon, la spirale vers le bas, et par là faire naître le vertige chez le lecteur.

➡mouvement de chute expressions « sans fin et sans repos », l.34 « un abime nouveau », l.28, +

➡longueur des phrases mime nettement ce mouvement

➡très nombreuses répétitions (outre les épanadiploses dont on a déjà parlé) qui concourent à donner l’illusion du mouvement : ainsi le terme « petitesse » est employé 3 fois (l.21, 27,35) et l’adjectif « petits » se retrouve à la ligne 22.

➡fréquence des hyperboles appuie cette impression de vertige :

« les choses les plus délicates » (superlatif)

« incomparablement plus petites » (adverbe lourdement insistant)

« raccourci d’atome » (atome, originellement la plus petite partie de la matière)

« une infinité d’univers » (redoublement de deux infinis).

II- Stratégie argumentative de Pascal

1) Guider le lecteur en apologiste

On sait que le but de Pascal était une apologie de la religion chrétienne : dans ce texte, sa position est donc celle d’un apologiste, avec la virulence que cela implique.

➡ L’énonciation est essentiellement à la troisième

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