Extrait du livre tous les matins du monde, Pascal Quignard, 1991.

Le texte étudié est extrait du livre tous les matins du monde écrit par Pascal Quignard en 1991.

+ Bio de l’auteur

L’histoire se déroule pendant le 17ème siècle. Le passage étudié est situé au début du chapitre XXIV, dans la deuxième moitié du livre. Le passage étudié met en scène une jeune violiste prénommée Madelaine de Sainte Colombe. Cette dernière reçoit la visite de Marin Marais, son ancien amant, sur son lit de mort.

(Tout au long de ce roman l’auteur évoque l’amour)

Comment la maladie et les sentiments sont-ils exprimés dans cet extrait ?

Dans un premier temps, on remarque que la maladie est omniprésente dans ce passage.

En effet, la description physique de Madelaine souligne sa maladie (répétition).

Les mots employés par Marin Marais pour décrire Madelaine sont crus (directs), ils appuient sur l’état physique dégradé de son ancienne compagne. En effet on remarque que celui-ci emploie le mot « maigris » plusieurs fois. Dans ce texte, le vocabulaire lié au du corps est souvent évoqué, des substantifs tels que « cuisse », «  mains », « joues »,… On voit donc que l’auteur cherche ici à décrir physiquement Madeleine. D’autre part, l’auteur utilise des figures de styles telle qu’une anaphore pour souligner les défauts de Mad dues à sa maladie: « Vos joues sont creuses. Vos yeux sont creux. Vos mains sont tellement maigries. ». Ou encore une métaphore hyperbolique : « Je ne suis plus que les os de Tithon ». A travers cette description, on s’imagine un corps malade, faible, en bout de vie.

Ensuite, l’opposition des deux personnages présentés dans l’extrait va affirmer cette maladie. En effet si Marin Marais vient tout droit du palais de Versailles, lieu luxueux et plein de vie, Madelaine réside dans une chambre en mauvaise état : « La chambre dans laquelle il entra sentait une odeur de moisie ». Cette odeur insinue que Madeleine n’a ni la force, ni l’envie de se préoccuper de l’état de son lieu de vie. On observe également que Marin Marais est debout, alors que Madelaine est allongée. Cela insiste sur la différence de santé et de position par rapport à la vie entre les deux personnages. Une opposition due à la richesse des deux personnages est aussi remarquée. Madeleine constate  que  Marin possède des habits de qualité :« Vous êtes pleins de rubans magnifiques, Monsieur» tandis qu’elle n’a pas cette chance. On remarque une différence dans la corpulence des personnages : Marin Marais est décrit comme « gras », tandis qu’elle est « maigre ». La maladie se fait davantage ressentir.

De  plus, on distingue une gêne présente entre les deux personnages dans l’extrait, intensifiant la maladie. Marin Marais n’a pas de repère, il se sent gêner en vue de l’état de Madelaine, « il poussa un tabouret près du lit sur lequel il s’assit mais qu’il trouva trop bas. Il préféra rester debout dans une espèce de gêne ».

Pour finir, un dégout est ressenti à travers le personnage de Marin Marais aux abords de Madelaine, exprimé par des mots, des phrases, prenant un sens de dégout : « tellement maigries », « creux » « épouvante », « votre voix est plus basse que jadis ». En tant que lecteur, cette répulsion ressentit est en rapport avec la maladie qu’il ressent chez Madelaine.

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