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Explication linéaire "Femmes, soyez soumises à vos maris !", Voltaire

Commentaire de texte : Explication linéaire "Femmes, soyez soumises à vos maris !", Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 696 Mots (7 Pages)  •  1 966 Vues

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Etude linéaire, « Femmes, soyez soumises à vos maris », Voltaire, 1766

Intro :

🡪François-Marie Arouet, dit Voltaire, était un écrivain, philosophe, encyclopédiste et homme d'affaires français qui a marqué le XVIIIe siècle.

Figure majeure de la philosophie des Lumières, anglomane, féru d'arts et de sciences, Voltaire marque son époque par sa production littéraire et ses engagements politiques.

Ses œuvres principales sont L’Ingénu (1767), Candide (1759) et le Dictionnaire philosophique (1764).

🡪Dans l’extrait de « Femmes, soyez soumises à vos maris », il aborde la question de l’inégalité de la femme vis-à-vis des hommes et de la dépendance des femmes à l’égard de leurs maris.

L’extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l’aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu’elle a lue dans les Epîtres de Saint-Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris ».

Pb : Comment Voltaire parvient-il, à travers les propos de son personnage, à défendre la condition des femmes ?

2 mouvements :

  • 1er : Un réquisitoire dressé contre les hommes
  • 2e :  Un plaidoyer en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes

  1. Un réquisitoire dressé contre les hommes

Tout d’abord, nous pouvons constater qu’un portrait d’une femme révoltée est installé.

🡪 « Toute rouge de colère » = emphase, permet d’accentuer cette idée, confirmer sa colère.

Phrase interrogative directe de l’abbé : « Qu’avez-vous donc, madame ? » langage soutenu : inversion du sujet et du verbe

🡪 « Un livre trouvé par hasard », « j’ai jeté le livre » = la Bible, acte de profanation, Voltaire cherche à choquer le lecteur en jouant avec des thèmes sensibles et importants pour certaines personnes.

🡪 La réaction de l’abbé montre à quel point ces propos le choque : « Comment, Madame, savez-vous bien que ce sont les Epîtres de saint Paul ? » = phrase interrogative directe, langage soutenu : inversion du sujet et du verbe

🡪 Emploi de noms propres, cette œuvre semble importante et reconnue, notamment son auteur aussi. Saint Paul : personnage de la religion catholique.

🡪 Fort caractère, emploi de mots fort qui marquent nettement sa désapprobation : « j’ai jeté le livre », « il ne m’importe de qui elles sont », « l’auteur est très impoli », « votre Saint Paul était un homme difficile à vivre ».

🡪 Par cette remarque “je lui aurai fait voir du pays” elle remet le Saint à une place quotidienne et le compare à son mari, qui semble doté de bien meilleures qualité.

La maréchale attaque avec véhémence la thèse adversaire (celle de St Paul) et dénonce la tradition religieuse qu’il incarne. Elle le fait avec irrespect puisque les Epitres, textes sacrés pour l’Eglise catholique sont rabaissées au rang de : “livre qui trainait” et de « quelque recueil de lettres »

🡪 « Votre » Saint Paul, elle se moque totalement de la religion, madame la Maréchale paraît comme une personne très pauvre en culture générale puisqu’elle ne reconnaît pas le personnage de Saint Paul. Elle parle avec irrespect de la religion : “la femme d’un pareil homme”; ”je suis persuadée que votre saint Paul était un homme très difficile à vivre”

🡪 « Était-il marié » = phrase interrogative directe, sous-entendant qu’aucune femme ne peut le supporter, l’abbé répond « Oui, madame » « Sa femme fût une bien bonne créature », ressemble à un oxymore.

🡪 « Soyez soumise à vos maris ! » = phrase exclamative, répète le titre, semble énervée.

🡪 A travers l’énumération « soyez douces, complaisantes, attentives, économes », la maréchale de Grancey exprime son désaccord avec ce titre. « Et pourquoi soumises, s’il vous plaît ? » = elle est dans l’incompréhension, pour elle, un homme qui sait vivre n’est pas un homme qui veut avoir une femme soumise.

🡪 Elle évoque le sujet du mariage = « quand j’épousai M. de Grancey […] mais ni lui ni moi ne promîmes d’obéir ». Pour elle, le mariage est un engagement envers son mari. Une promesse de fidélité mais pas d’obéissance ni de soumission.

🡪Elle a des amants, et accepte aussi les infidélités de son mari : « je n’ai pas trop gardé ma parole ni lui la sienne”= euphémisme, elle est décrite comme une femme libre et libertine

C’est sur ce point que la maréchale de Grancey et Voltaire par la même occasion essaie de montrer la différence.

  1. Un plaidoyer en faveur de l’égalité des hommes et des femmes

Tjr le portrait d’une femme révoltée :

🡪 « Sommes-nous donc des esclaves ? » = phrase interrogative directe, fait un lien entre la condition de la femme et de l’esclavage. Emploi d’un voc fort et assez dénonciateur

A travers ses propos, la maréchale veut défendre les femmes et leurs droits. L’indignation est d’abord personnelle puis s’étend au collectif : passage au pluriel dans les interrogations oratoires, et le choix du pronom « nous » :« et pourquoi soumises, s’il vous plaît ? », « Sommes-nous donc des esclaves ? »

🡪 Le tempérament de la maréchale apparait également à travers la forme et la structure des phrases, anaphores, parallélisme de construction, interrogatives, exclamatives… “N’est-ce pas assez…? x2/ “Ne suffit-il pas.. ?”

🡪 Un langage cru pour parler de sa vie de femme : la grossesse = « une maladie de neuf mois », l’accouchement et ses « grandes douleurs », les règles = « des incommodités très désagréables », « ces douze maladies par an ».

Victimes de la maternité, vue comme très négative, assimilée à une maladie : « ait le droit de me donner une maladie de neuf mois, qui quelquefois est mortelle ? » ; « je mette au jour avec de très grandes douleurs un enfant ».

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