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Dom Juan de Molière

Commentaire de texte : Dom Juan de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 209 Mots (5 Pages)  •  281 Vues

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Lecture Linéaire texte 3

Extrait : Acte I, scène 2 Dom Juan, Molière

Introduction

À la fin de l’année 1664, Molière dont Tartuffe vient d’être censuré, décide d’écrire Dom Juan. Il reprend un mythe qui parcourt tout l’Europe, un mythe bien connu du public du XVIIème siècle. En cette période classique, règne de « l’honnête homme », le personnage espagnol excessif intéresse le moraliste qu’est Molière, mais non sans ambiguïté, le dramaturge en fait également un porte-parole des esprits forts de son temps, du libertinage d’esprit, de bien des critiques qu’il dirige contre l’Eglise et contre toute puissante Compagnie du Saint Sacrement. La tirade qui est portée à notre attention, extraite de l’Acte I, scène 2, révèle pour la première fois au spectateur, le héros éponyme évoqué en termes peu élogieux par Sganarelle dans la scène précédente. Le fameux Don Juan répond à son valet par un éloge de l’inconstance, alors que ce-dernier lui reproche sa conduite dissolue. On assiste dans cette scène à une démonstration de la puissance verbale de Don Juan et à son insouciance face à la douleur qu’il inflige à toutes ces femmes conquises. Nous sommes amenés à nous demander quelle image de son personnage Molière donne-t-il au lecteur. Nous répondrons à cette question à la faveur de trois parties. Nous verrons tout d’abord quelle est la pire des tortures d’après Don Juan ; puis nous montrerons qu’il est en réalité un être faible ; et enfin nous nous pencherons sur la vision conquérante du héros éponyme.

I. Une torture absolue

- Don Juan remet en question les propos de Sganarelle en réagissant de manière agressive et vive : « Quoi ? » (l.1). Ce pronom interrogatif suggère que l’idée de son valet est impensable et inadmissible.

- La question rhétorique qui suit : « Tu veux qu’on se lie […] ? » (l.1 à 3). Le héros attend aucune réponse et la forme interrogative est une forme de dénoncer les propos scandaleux de son interlocuteur.

- Cette même phrase est construite avec une série d’accumulations et semble présenter une liste de reproches : « qu’on se lie », « qu’on renonce », « qu’on ait plus » (l.1 à 3). Elle montre la lourdeur, le poids de ce que serait un tel comportement pour Don Juan.

- Le libertin continue de mettre à distance les propos de Sganarelle en utilisant à présent l’ironie à travers l’expression « la belle chose » (l.2). Il s’agit d’une antiphrase.

- Le choix du vocabulaire est associé à une idée de mort : « s’ensevelir pour toujours dans une passion » (l.5-6), ce qui donne une image très nette de l’inhumation. Don Juan ne se cache pas et ajoute à ce champ lexical le nom commun « mort » à la ligne 6, pour s’assurer que le lecteur ait bien compris l’ampleur des dégâts que cela lui causerait.

- La réplique « la constance n’est bonne que pour les ridicules » (l.8-9), contient un style gnomique repéré par le présent de vérité générale. La force rhétorique de Don Juan n’hésite pas à s’opposer aux honnêtes hommes du XVIIème siècle.

Nous pouvons voir dans cette première partie que Don Juan prend la défense de l’inconstance en dénigrant la fidélité pour laisser place à un éloge de la liberté en amour. Suivre les valeurs sociétales serait donc une réelle torture pour le personnage.

II. Une faiblesse masculine

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