Dans quelle mesure Le Malade Imaginaire, dernière pièce de Molière, montre-t-elle le succès de l’auteur à faire de la comédie un spectacle total ? Est-elle ainsi le témoignage de la passion de Molière pour ce genre ?

   Molière est un dramaturge et comédien majeur du règne de Louis XIV. Il est le créateur de la farce ou encore de la commedia dell’ Arte. Sa dernière œuvre nommé Le Malade Imaginaire, créée en 1673 et coïncidant avec sa mort, en est l’illustration. Il s’agit d’une comédie- ballet, qui conjugue la farce liée aux soucis médicaux d’un hypocondriaque, Argan, qui souhaite organisé un mariage forcé entre sa fille et le fils de son médecin, de cette manière ce-dernier se retrouvera bien entouré médicalement parlant. En effet, la dernière pièce de Molière est décrite comme étant «  un hommage à la comédie et à la magie du spectacle . » Le Malade Imaginaire est caractérisé comme étant un hommage à la comédie car cette pièce montre l’amour de Molière pour la comédie et le soin qu’il a apporté à la composer et à montrer sa puissance, sa variété. La force de la pièce vient de cet hommage mais aussi de part de la « magie du spectacle ». De ce fait, il est observé que ce sujet corrèle d’emblée le genre au spectaculaire. La comédie prend son sens du fait d’être jouée, mais le Malade a selon cette affirmation, une puissance spectaculaire si grande qu’elle métamorphose peut-être, à la manière de la magie, ou qu’elle sublime ce que la comédie peut avoir de trivial.

  C’est pour cette raison que nous nous demandons, dans quelle mesure Le Malade Imaginaire, dernière pièce de Molière, montre-t-elle le succès de l’auteur à faire de la comédie un spectacle total ? Est-elle ainsi le témoignage de la passion de Molière pour ce genre ?

  Dans une première partie  nous montrerons que Le Malade Imaginaire est un hommage à la comédie par le caractère somptueux du spectacle qu’il propose, par la suite il sera expliqué que cette nature grandiose ne suffit pas à définir l’hommage qu’il rend à la comédie en faisant rire de la naïveté humaine et de la crainte de mourir, pour finir nous développerons qu’n cela Molière fait bien œuvre de mage car le spectacle transforme une réalité sinistre en la rendant extraordinaire et qu’elle forme la force du théâtre.

(Aujourd’hui je développerais seulement le deuxième Axe.)

  Argan est un malade imaginaire, ce qu’aujourd’hui est définit comme étant un hypocondriaque. Il est sous la coupe d’une seconde femme hypocrite qu’il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire. Ce-dernier fait preuve d’une grande naïveté humaine présenter par Molière sous un aspect comique. En effet, Argan est un vieil homme qui a première vue parait mature et sage. Molière représente la naïveté d’Argan en montrant que ce dernier est en extase des médecins et croit tout ce qu’il lui ai dit, en effet, lors d’un débat avec son frère Béralde dans l’Acte 3 scène 3, Argan dit à son frère «Monsieur Purgon dit que je succomberais, s’il était seulement trois jours sans prendre soin de moi ». Ici, Argan récite mot pour mot ce que Monsieur Purgon lui a dit. De plus, Argan est donc infantilisé ce qui rend sa réplique comique, car le spectateur sait très bien que 3 jours sans médicaments ne tuerait pas Argan. A travers cette phrase, la naïveté d’Argan est mise en avant. Cet homme hypocondriaque est tellement naïf qu’il ne sait même plus de quelle maladie il souffre. C’est ce qu’Argan fait comprendre aux spectateurs dans l’Acte III scène 5. Béralde lui demande : « mais quel mal avez-vous ? » Argan répond « Je voudrais que vous l’eussiez mon mal, pour voir si vous jaseriez tant ». Ce-dernier a tellement peur de la maladie qu’il croit tout ce que les médecins lui disent. Cependant dans ce cas, Argan ne porte pas de réponse concrète ce qui montre que lui-même ne sait pas où il a mal mais il veut avoir besoin de médicaments. Le comique de la naïveté humaine est décrite par Molière à travers le profit excessif de la naïveté d’Argan par les médecins pour se faire de l’argent.

  En effet, lors de la première scène du Malade Imaginaire, Argan finit ses comptes mensuels. «  Trois et deux font cinq, et cinq font dix et dix font vingt. Trois et deux font cinq(…) ». A travers une énumération excessive des traitements, Argan indique une obsession à la médecine, en partie responsable de sa naïveté. Ce monologue est très long et indique donc un nombre de consultations et de médicaments excessifs qui ont été prescrits à Argan. Dès le début le spectateur devine que prescrire autant de traitements est très probablement inutile, donc que les médecins profitent de la naïveté du « client » pour se faire de l’argent. Argan ajoute « je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. » Il discute chaque ordonnances en s’étonnant que les médicaments ne l’ont pas bien guéris sans se poser la question de si les médicaments correspondent réellement à sa « maladie » et si ce n’est pas simplement un moyen de consommation supplémentaire venant des médecins. Cela a un effet comique en plus des énumérations des ordonnances. Par la suite, le frère d’Argan souligne le fait que les médecins profitent de sa naïveté : « qui sont eux-mêmes dans l’erreur populaire, dont ils profitent et d’autres qui en profitent sans y être », ce chiasme met en lumière l’unique but des médecins, qui est de profiter de leurs patients, et ce quel que soit leur foi en la médecine. Il ajoute que « leur art consiste en un pompeux galimatias, en un spacieux babil » d’après lui les médecins ne parlent à Argan qu’en employant « un pompeux galimatias » ou un « spacieux babil ».C’est-à dire en employant des paroles futiles sans réelles significations, en effet, les médecins emploient ces formes d’expressions tout en savant qu’Argan sera naïf et croira ses médecins sans en demander la signification.

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