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Molière, le Malade imaginaire, acte I, scène 5 : Comment cette scène comique de dispute entre maître et servante, donne-t-elle lieu à un affrontement farcesque ?

Commentaire de texte : Molière, le Malade imaginaire, acte I, scène 5 : Comment cette scène comique de dispute entre maître et servante, donne-t-elle lieu à un affrontement farcesque ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  31 Vues

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EL 2 Molière, tx n°1 :

Comment cette scène comique de dispute entre maître et servante, donne-t-elle lieu à un affrontement farcesque ?

Ce texte pourrait s’orchestrer autour de trois mouvements. Un premier mouvement de la ligne 1 à 27 qui aborde la question du couvent. Un deuxième mouvement de la ligne 28 à 32 dans lequel l’affrontement entre maître et servante se met en place. Et enfin, la confrontation devient farcesque des lignes 33 à 51.

Mouvement 1 : La question du couvent - lignes 1 à 27

(Nous avons donc ici d’abord un projet de mariage controversé, il s’agit de la question du couvent.)

L’échange s’ouvre de manière comique, en s’apparentant à une dispute de couple amusante, en effet Toinette et Argan utilisent les mêmes mots malgré une classe sociale différent : l’ordre de Toinette ligne 1 « vous ne la mettrez point dans un couvent » est tourné en question par Argan à la ligne suivante « je ne la mettrai point dans un couvent ? », créant ainsi un parallélisme comique

La rapidité et la vivacité du rythme des répliques accentuées par les stichomythies lignes 3, 4, 5, 7, 9, 10 : TOINETTE. – Non. ARGAN. – Non ? TOINETTE. – Non. […] TOINETTE. – Non, vous dis-je. ARGAN. – Qui m’en empêchera ? TOINETTE. – Vous-même ARGAN. – Moi ?) et surtout la répétition de l’adverbe « non » lignes 3, 4, 5 montrent que les personnages ne cherchent pas à argumenter mais simplement à se confronter.

Toinette cherche à persuader Argan en faisant appel à ses sentiments à travers le lexique des sentiments « la tendresse » ligne 15, « vous toucher » ligne 18, mais aussi le terme affectif « mon petit papa mignon » ligne 17 ou encore avec la synecdoque « ce cœur -là » ligne 11 qui met en avant l’idée de l’amour paternel, pour lui démontrer qu’il ne serait pas capable d’envoyer sa fille dans un couvent.

Toinette tente ensuite de calmer Argan en le ramenant à son statut de soi-disant malade, elle utilise ainsi l’ironie ligne 26 : « doucement, monsieur, vous ne songez pas que vous êtes malade. »

Argan a une conception très rigide et inégalitaire des relations père/fille et maître/servante, il tente de les dominer en multipliant les ordres, en effet le champ lexical des ordres est présent notamment à la ligne 27 : « je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis. » et l’utilisation de l’interjection ligne 6 : « ouais, voici qui est plaisant » à valeur dubitative montre le mépris d’Argan envers Toinette.

Mouvement 2 : Affrontement servant/maître - lignes 28 à 32

Dans le deuxième mouvement l’affrontement entre maître et servante se met donc en place.

En effet Toinette ose tenir tête à son maître, et elle défie son autorité en se plaçant sur le même plan qu’Argan, comme le montre le parallélisme de la ligne 28 avec la ligne 27, elle reprend de manière très évidente la structure de la phrase d’Argan « Je lui commande absolument de… » / «je lui défends absolument d’en faire rien» 

Argan lui rappelle ensuite son statut de servante à la ligne suivante avec des questions rhétoriques « Où est-ce donc que nous sommes ? et quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître ? », et en la dénigrant par les termes péjoratifs « audace », « coquine » qui incriminent la servante.

Toinette maintient cependant ses propos et suggère clairement qu’elle a raison par l’usage du présent à valeur de vérité générale « quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien est en droit de le redresser », qui transforme la réplique de Toinette en une sorte de sage proverbe, où elle oppose « une servante bien sensée » à la folie d’un « maitre qui ne songe pas à ce qu’il fait ».

Toinette s’oppose donc ouvertement à Argan en se mettant sur un pied d’égalité face à lui causant ainsi la colère d’Argan qui va crescendo.

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