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Critique cinématographique de Mlle de Joncquières

Étude de cas : Critique cinématographique de Mlle de Joncquières. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Décembre 2018  •  Étude de cas  •  592 Mots (3 Pages)  •  688 Vues

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Marion Rodriguez, 1L2

La critique cinématographique

        Le réalisateur Emmanuel Mouret, 48 ans né à Marseille, s'intéresse tout particulièrement au sentiment amoureux, qu'il aime explorer à travers des œuvres cinématographiques souvent riches en textes écrits avec brillots. Et son dernier film, « Mademoiselle de Joncquières », une adaptation libre du récit de « Jacques le Fataliste et son maître » de Denis Diderot, n'y fait pas exception, prêtant même la magnifique langue du XVIII aux personnages. C'est dans cette œuvre que se mêlent Estethique, vengeance, libertinage mondain, trahison et passion.

        En effet, Edouard Baer au charme indéniable, incarne souvent des personnages plus comiques mais dans ce film il se sert de ce charme en se prêtant au doux marivaudage que le marquis des Arcis entreprend avec Mme de la Pommeraie, interprétée par la talentueuse et poignante Cecile de France, au début jeune veuve qui résiste au marquis libertin, puis qui finit par se laisser abandonner à sa passion. Sachant son amant volage, et sentant son éloignement progressif, elle prêche le faux pour savoir le vrai et le couple finit par se séparer. Mme de la Pommeraie, incarnant une femme forte et libérée du jugement de la société du XVIIIe, décide alors d'élaborer un plan de vengeance pour punir le marquis, et donner un exemple de « correction du genre masculin », en utilisant d'autres femmes dans ce but. C'est au travers de personnages démesurés et excessifs que le fantasme de vengeance qui sommeille en nous tous est accompli, mais seulement... Mme de la Pommeraie n'irait-t-elle pas trop loin ? C'est la question que le spectateur finira par se poser, via des changements de regards sur les personnages. Finalement, est-ce le marquis, ou Mme de la Pommeraie, le « méchant » de l'histoire ?  

        Le premier film en costume du réalisateur Marseillais est dans une recherche de pureté esthétique, avec beaucoup de luminosité, ainsi que des couleurs aussi douces qu'intenses, notamment dans les plusieurs robes que porte Mme de la Pommeraie, selon ses humeurs. On constate également une volonté du réalisateur stipulant que le film d'époque soit théâtralisé, par exemple avec une scène où une servante tient un miroir à Mme de la Pommeraie, qui enfile une broche. La servante paraît lui sourire, ce qui ne choque pas le spectateur puisque le plan est horizontal, cependant la domestique n'est pas censée pouvoir voir Mme de la Pommeraie. Alors, cet effet commun au théâtre est clairement assumé par le réalisateur. Quelques plans séquences bien réalisés en intérieur sont également à noter.

        Le thriller sentimental d'Emmanuel Mouret, bien que prenant place au siècle des Lumières, évoque plusieurs enjeux et aspects d'actualités. En effet, l'émancipation de Mme de la Pommeraie vis à vis des contraintes de son temps évoque évidemment la place des femmes non seulement dans la société à cette époque, mais aussi dans notre société actuelle. On retrouve aussi des jeux d'apparence. Celle qui nous apparaît au début la moins vertueuse, Mlle de Joncquières, s'avère finalement l'être plus que tous les autres personnages. Pour finir, bien que ce film n'ait rien à se faire reprocher esthétiquement parlant, on peut tout de même ajouter que le casting exceptionnel de ce film est la raison principale du charme qu'il s'en dégage, et qu'une histoire de vengeance amoureuse, bien que mêlée à des causes actuelles, est quand même une thématique faite, et refaite aussi bien en littérature qu'au cinéma.

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