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Commentaire sur "Le Soleil" de Baudelaire

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Par   •  7 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  2 017 Mots (9 Pages)  •  1 063 Vues

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Laure Sitbon  

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30/09/20

Commentaire de Texte                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal

« Le Soleil »

Le XIXe siècle est un siècle où la vie se modernise d'un point de vue industrielle, d'un point de vue technologique mais surtout d'un point de vue philosophique. Charles Baudelaire, connu pour être un grand poète de la ville moderne qu'était Paris, a été au cœur de nombreux débats sur l'action de la poésie sur ce monde. Tourné vers le classicisme, nourrit d'idéal romantique et à mis chemin entre le Parnasse et le symbolisme, Baudelaire fut considéré comme représentant de la poésie moderne. Au cours de sa vie, il écrit son célèbre recueil « Les Fleurs du Mal » ,composé de 6 sections et publié le 23 août 1857. Ce dernier débute avec Spleen et Idéal, suivit de Tableaux Parisiens, le Vin, Fleurs du mal, Révolte et termine par La Mort. La manière dont cette œuvre est rédigée reproduit finalement le cheminement de la vie du poète. A travers Spleen et Idéal, il nous dévoile la façon dont il perçoit l'univers dans lequel il vit, sombre, débauché, corrompu, puis dans les trois parties suivantes, il tentera de répondre au spleen et de revenir en vain à l'idéal. Suite à cette défaite, la révolte contre l'existence et le non-sens feront leur apparition, suivie par La Mort. De plus, ce qui va beaucoup intéresser notre poète dans son œuvre, sera le monde grouillant des villes, avec ses masses de pauvres, de petites vieilles et ses foules bruyantes où l’on distingue le cri du vitrier. Mais cela n’empêche pas le poète d’écrire aussi sur la nature. Et c’est ainsi que l'ont retrouve notre poème des Fleurs du mal, faisant partie de « Tableaux parisiens », qui s'intitule tout simplement « Le soleil ». Un titre bien lumineux pour un thème des plus obscurs. C'est pourquoi nous pouvons ainsi nous demander comment Baudelaire arrive-t-il à nous faire voir le soleil à travers un monde obscur par l'âme d'un poète. Dans un premier temps, nous étudierons le contraste entre l'idéal d'un soleil triomphant et un environnement délabré dans lequel se meut le poète, puis dans un second temps nous réfléchirons sur le rôle du poète ainsi que la création poétique comme arme de combat contre la désespérance.

Tout d'abord, nous analysons le monde sombre qui exprime l'inquiétude et la tristesse décrit par Baudelaire. Dés le premier vers, Baudelaire décrit le monde qui l'entoure comme ennuyeux et laid, rempli d'habitations misérables,qui évoquent, la décrépitude avec l'adjectif « vieux »,  l'ennui avec le verbe « pendre »,  le délabrement avec le mot « masures » (« Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures » V.1). Au vers second, notre poète fait référence au concept de luxure, qui évoque la dépravation des plaisirs sexuels dans la débauche, tout comme sont dégradées et laides les persiennes, et les vieux faubourgs (« Les persiennes, abri des secrètes luxures »V.2). Nous pouvons, à travers cette référence  apercevoir le vice, et le concept de chute de l'homme qui est omniprésent dans l'oeuvre de Baudelaire. Lorsque apparait le soleil, au troisième vers, il est implacable et cruel puisqu'il « frappe à traits redoublés »(V.3) pour tout uniformiser, cacher la laideur, la vieillesse et la luxure. Le champs lexical de l'inquiétude qui saisit le poète est repris au vers sept avec les mots « fantasques »(V.5), « hasards »(V.6), « trébuchant »(V.7) et « Heurtant »(V.8) qui expriment l'hésitation du poète au sortir de ce contraste entre le monde de la décrépitude et de la confusion, et celui de l'idéal que donne le soleil éclatant.

Dans la deuxième strophe de son poème, Baudelaire abandonne définitivement le champs lexical qui évoque la décrépitude et la faiblesse en exposant le triomphe du soleil « ennemi des chloroses »(V.9)A l'opposé des champs lexicaux sombres et empreints d'un certain désespoir, Baudelaire introduit une forme de vénération du soleil, astre bienfaiteur qui est « un père nourricier »(V.9), qui « Eveille »(V.10) la nature et qui remplit les « cerveaux  et les ruches de miel »(V.12), qui « commande aux moissons de croître et de mûrir »(V.15) et qui fait « fleurir »(V.16). Alternativement, entre les vers neuf et seize, le poète va de la nature vers l'homme et vice-versa comme si sous l'effet du soleil, l'une et l'autre se répondaient avec un effet bienfaiteur. L'homme n'a plus de « soucis » grâce au soleil qui les fait « s'évaporer (…) vers le ciel »(V.11). Au vers treize, Baudelaire dit : « C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles ». A travers ce vers, il veut nous montrer que le soleil possède ce pouvoir de jouvence qui consiste à réparer la décrépitude et à triompher de la déchéance, ce qui est porteur d'espoir.Le bienfait du soleil est physique mais il porte également sur l'esprit puisqu'il rend « gais et doux comme des jeunes filles »(V.14). A travers ce vers  nous pouvons percevoir l'idée de règne du soleil qui commande nos vies en jouant sur nos états d'âmes. De plus, tout au long du poème, on remarque que Baudelaire personnifie le soleil. Dans la première strophe l'astre solaire est perçu comme un personnage dur et violent, appuyé par des allitérations de consonnes dures, (« frappes,(...)traits »V.3) parce qu'il traque la vieillesse et la décrépitude dans ses moindres recoins. Puis à l'opposé, dans la strophe suivante, le soleil est comparé à une figure bienveillante et généreuse (« père nourricier »V.9, « remplit »V.12, « rajeunit »V.13, «rend gais et doux »V.14) presque surnaturelle et transcendante (« commande aux moissons de croître et de mûrir »V.16, « cœur immortel »V16). Baudelaire se sert du champs lexical de la croissance(« croître », « mûrir »V.15, « fleurir »V.16)  afin de montrer que le soleil possède le pouvoir divin de permettre  à la nature d'exulter.

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