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Commentaire sur Britanicus, Jean Racine, Acte II scène 6

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Par   •  30 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 357 Mots (6 Pages)  •  1 416 Vues

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Jean Racine est un dramaturge et poète français du XVII° s. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs français de tragédie, et il est en effet l’un des trois dramaturges majeurs, avec Corneille et Molière, de la période classique en France. Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France et plus largement en Europ, à la frontière en le 17° et le 18° siècle. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s’incarnant dans l’ « honnête homme » et qui développe une esthétique fondée sur la recherche de la perfection, son maître mot est la raison.  Ce mouvement concerne essentiellement la littérature, et en particulier le théâtre. Britannicus est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine, et sa deuxième grande tragédie. Cette œuvre à pour sujet l’histoire romaine, plus précisément lors du début du règne de Néron. Il gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Racine raconte l’instant précis où la vraie nature de Néron se dévoile. Pris d’une soudaine passion pour Junie, la fiancée de son frère Britannicus, il se libère de la domination de sa mère Agrippine et assassine son frère. Ici, Britannicus n’a pas encore été tué. Plus tôt, Junie a refusé les avances de Néron et lui avoue son amour pour Britannicus. Néron lui ordonne alors de revoir Britannicus et de lui annoncer qu’elle ne l’aime plus. Néron se cache alors et écoute les retrouvailles entre Junie et Britannicus, nous pouvons alors nous demander comment le lyrisme de Britannicus et le mutisme de Junie accentue le tragique de cette scène.

        Tout d’abord, nous allons étudier le lyrisme dont fait preuve Britannicus dans l’expression passionnée de ses sentiments pour Junie au début de la scène. Britannicus expose son amour à travers toutes ses répliques. Elles répondent aux préoccupations amoureuse de l’amant. Le mot « cœur » est ainsi mit en évidence à la césure des vers 25 et 28. De même, l’auteur fait rimer « amour » (v26) avec « toujours » (v25). Il montre aussi les désirs de Britannicus envers Junie, car il « espère » la « revoir encore » (v4). Il insiste ainsi sur les sentiments ressentis par Britannicus et montre bien que cet amour l’obsède. De plus, il accentue sur le fait que cet amour est passionnel car il répète plusieurs fois des mots comme « bonheur » (v1) et « plaisir » (v3). Il établit d’ailleurs dès sa première tirade les relations entre les personnages présents. En effet, lui et Junie sont « Amant » (v9), tandis que Néron est un « ennemi trompé » (v17), du moins c’est ce que pense Britannicus.

        Cependant, Julie, elle, reste aussi froide qu’elle le peut, et tente d’avertir Britannicus que leur ennemi les a découvert en utilisant un discours à double sens. Elle utilise notamment des métaphores, tels que « Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux » (v21), pour lui indiquer que Néron les espionne, voir même des allusions directes à sa présence dans la pièce, tels que « lieux tout pleins de sa puissance » (v20) ou encore « jamais l’Empereur n’est absent de ces lieux ». De plus, son comportement est anormal. Dès que Britannicus parle en mal de leur ennemi « Rome, de sa conduite elle-même offensé… » (v31), elle le contredit en exagérant « avoué milles fois » (v33) « Rome le louait d’une commune voix » (v34), comme pour l’excuser de sa conduite régicide. Ne sachant pas qu’ils sont observés, ce dialogue entraîne la réaction immédiate de Britannicus

        La Position de Junie mène Britannicus dans l’incompréhension. On remarque même qu’il exprime sa jalousie au vers 46 : « Néron vous plairait-il ? ». Sans le savoir, il se détourne de plus en plus de la vérité, et devant le silence de Junie, les interrogations s’accumulent. Il cherche désespérément une réponse à ce comportement en ressassant le passé (« moment » (v40-41), « souvenirs » (v49), mais cela ne marche pas. De plus, les préoccupations de Britannicus se transmettent à travers le doute. Ce dernier est souligné par l’emploi du conditionnel « plairait » (v46), « serais-je » suivi de « si je le croyais » (v47) à l’imparfait. Mais l’incertitude persiste et on relève l’emploi de l’impératif « éclaircissez » (v48) « parlez » (v49). Par la multiplicité des temps utilisés, Racine met en avant l’instabilité de l’esprit du jeune homme qui reste dans l’incompréhension. De plus, on relève aussi une ponctuation très riches (« ? », « ! ») et des interjections présentes en début de vers (« Ah ! » (v32), « Quoi ! » (v24-39-44)) qui expriment le trouble, la surprise et la déception de Britannicus. On assiste à la plainte de l’être déchu, victime et acteur d’une vraie scène de dépit amoureux due à Junie qui refoule ses sentiments amoureux.

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