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Commentaire sois tranquille cela viendra

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Par   •  16 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  750 Mots (3 Pages)  •  4 312 Vues

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C’est suite à la seconde guerre mondiale, dans un monde en reconstruction et en deuil que le célèbre existentialiste Philippe Jaccottet s’ouvrit à l’inexorabilité de la vie, la mort. C’est en 1953 qu’il publie son recueil lyrique « L’Effraie ». Ainsi, s’inspirant de la vie, du temps qui passe, de la mort, il rédige son poème « Sois tranquille, cela viendra » faisant écho au poème « Recueillement » du symboliste Baudelaire. Au sein d’une œuvre mélancolique et tragique, « Sois tranquille, cela viendra » se détache par son lien direct à la mort.
Nous nous demanderons, comment le poète nous amène à une méditation sur la mort, une fin inexorable qui vainc les plus grands de ce monde.
Tout d’abord, nous étudierons la réflexion autour de la vie et son bourreau, la mort. Puis dans un second temps, le poète salvateur qui par sa prose constate la toute puissance de la fin.

« Sois tranquille cela viendra » est construit sur une personnification de la mort.
A travers une allégorie ( « elle » v5 ), Philippe Jacottet personnifie la mort par des mouvements humains (« vient », « ne s’arrête pas », « aille », « reprendre son souffle »). Dans une répétition, (-(« même quand » v7-9), le poète introduit deux subordonnées circonstancielles de temps qui fait écho au caractère inévitable de chaque action de notre quotidien. De plus, dans une anaphore dans le dernier tercet (« elle vient »), le poète crée un environnement angoissant, de poursuite, de traque.
La mort apparait mobile. Elle nous poursuit, dans l’obscurité pour mieux nous surprendre.

D’autre part, le principe de la vanité est perceptible : la mort est partout, dans tous nos gestes, dans toutes nos paroles. Elle se cache dans notre ombre, à tout âge à tout moment. En effet, dans le premier quatrain, liés par des rimes croisées, « rapproches » et « proche » se répondent. Ces mots soulignent la présence de la mort, dans l’espace (rapproche), dans le temps (proche). Le poète contemplateur confirme la face inexorable de la mort (« elle viendra » v1). La mort est présente à tout moment (« elle vient ») et se trouve même parmi les enfants qui jouent innocemment comme le poète le souligne, « tu te rapproches, tu brules » (référence au jeu enfantin). La mort est imprévisible, même « Dieu ne sait par quels détours », la mort arrive, prête à bondir. Le dernier tercet sonne comme un dernier avertissement, la mort est « déjà » là, tout près.

Même la flamme de l’amour ne peut effrayer la mort. L’amour, telle une puissance de la nature ne peut par sa douceur repousser la mort qui s’introduit même au sein d’un couple (« même quand tu serres avec force le nœud de vos quatre bras »). Rien y fait, le temps passe (« ne s’arrête pas », « vieux »), la mort arrive. Le nœud des bras n’est plus protecteur, il emprisonne, rappelle le pendu. La flamme de l’amour, par sa beauté réchauffe les âmes, mais finit par brûler. Même le travail n’y fait. Assoiffé par la besogne, la fierté du travail accompli, la mort survient, ruinant tout effort.
CC

La mort est indifférente à l’art et à la poésie. Rien de résistera à la nature, le temps qui passe, ni l’amour, ni la poésie ne peut l’arrêter. La prose s’inspire de la beauté, éphémère et qui cache un danger mortel (« Colchique » GA).Le poète souhaite continuer son exploration du monde et continuer de s’adresser au lecteur (impératif « sois » v1), Philippe Jacottet utilise dans son sonnet des alexandrins irréguliers liés par des enjambements et rejets, comme s’il voulait repousser la mort. Comme un guide, le poète sait. Il tente de nous rassurer en utilisant le champ lexical de l’apaisement (« tranquille », « s’endormir », « étanche »). La mort est certaine, comme le prouve le futur « sera ».
« Le mot » qui sonne « la fin du poème » souligne la proximité de la mort (« vieux »). Chaque mot dit, chaque mot lu nous en rapproche. Le décompte a commencé, le temps passe.

Dans son poème « Sois tranquille, cela viendra », Philippe Jacottet personnifie la mort en affirmant sa présence dans chaque geste de notre quotidien. Ni l’amour, ni la poésie ne peuvent s’opposer à la plus puissante et inexorable force de la nature. Le poète constate, impuissant et nous rassure face à cette fin certaine. Ce poème dans son obscurité, sa vanité, peut être lié au célèbre tableau

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