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Commentaire de lexte du "Clair de lune" de Bertrand

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Par   •  24 Septembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 278 Mots (6 Pages)  •  6 681 Vues

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 « Le clair de lune »

Aloysius Bertrand est un poète et un journaliste français du XIXème siècle. Il fut très influencé par le romantisme allemand et le baroque. Il est considéré comme l’inventeur du poème en prose et son recueil de poème Gaspard de la nuit  publié en 1842 à titre posthume saura influencer les auteurs les plus prestigieux tels que Baudelaire ou encore Rimbaud. Le poème « le clair de lune » qui nous est proposé d’étudier fait partit du livre 3 de ce recueil, la nuit et ses prestiges. L’intérêt de ce poème réside avant tout dans le fait qu’il y ait eu deux versions écrites à plusieurs années d’intervalles et qui sont fortement antithétiques.

De ce fait  nous nous demanderons en quoi Bertrand dans son poème « le clair de lune » renouvelle la poésie. En d’autres termes comment en tournant le dos à la poésie conventionnelle entre-t-il ici dans la modernité.

Il conviendra d’étudier tout d’abord l’évocation visuelle et auditive du clair de lune puis de comprendre l’originalité du thème du clair de lune tel que le poète l’a traité, comprendre la remise en question de la cohérence du monde, comprendre la réalité proposée par le poète

I] L’évocation visuelle et auditive du clair de lune

a)        -C’est un poème visuel avec une structure poétique : les six paragraphes sont espacés les uns des autres.
-Le thème abordé est un sujet poétique, sans grandes originalité (le clair de lune est un sujet qui revient souvent) avec du lyrisme et du romantique. En effet, on retrouve l’interjection « Oh ! », des points d’exclamations ainsi que des paysages lyriques et romantiques. Enfin, on retrouve le paysage de la vue (CF poème)
-Le vocabulaire est évocateur, poétique et il augmente le visuel : « doux », « tremble », « lueur », « cendre », « lune ».  
On est donc installé dans quelque chose que l’on voit. Les références au Moyen-Age et/ ainsi que l’évocation de la chanson, du veilleur de nuit sont là grâce au/ à un vocabulaire adapté et dépassé. « les lépreux », « les ladres » D’ailleurs, dans son épigraphe, Bertrand transforme le cri du veilleur de nuit « réveillez-vous gens qui dormez/Et priez pour les trépassés ». On peut relever le champ lexical de la vue : « regarder »,  « semblait ».

b)        Nous sommes dans un poème qui évoque le clair de lune avec des bruits et mouvements provenant de l’intérieur et de l’extérieur. Ainsi, le champ lexical du bruit est très important : « les coups de Jacquemart », « hurlait », « les lépreux », « deux ladres se lamentaient », « grillon [...] vaticinait tout bas ». Ce sont des bruits triviaux (du quotidien, populaire). Le champ lexical du bruit est aussi important/abondant que celui de la vue. Ce clair de lune se traduit donc en mouvement, passant des bruits de la journée à ceux de la nuit (du soir).

c)         Les temps de la narration sont des indices. En effet, la première phrase est au présent de vérité générale. On note la présence du passé simple qui intervient après le « mais », on entre ainsi dans la narration. En effet, après le spectacle, on entre dans des actions brèves, cela vient rompre avec l’imparfait de description. Le plus-que- parfait « s’était endormi » confirme le silence du paysage qui progresse il « s’endort » puis « s’éteint ». On est en présence d’une petite scène autour d’une image rassurante qui est le clocher. C’est un lieu anonyme mais concentré au niveau de l’église ce qui est plus rassurant.

II] L’originalité du clair de lune

La démarche poétique d’Aloysius Bertrand est de transformer le clair de lune en évocation originale avec des caractéristiques inquiétantes.

Il y a une remise en question de la cohérence du monde avec une réalité proposé par le poète. Celui-ci s’amuse à nous faire perdre nos repères car nous oscillons entre le passé et le présent, nous nous demandons à quelle époque nous sommes. Il utilise des termes du moyen-Age et des termes contemporains à son époque. De plus, On oscille entre deux états, le bruit et le silence ; entre deux univers, le rêve et la réalité. Dans la première version du poème le rêve est plus présent tandis que dans la deuxième version on bascule vers la réalité. Cette perte de repères est rehaussée par la ponctuation qui met au centre « la fièvre ! », fébrile. L’auteur cherche  le dérèglement de tous les sens, la perte de repère. Nous pouvons trouver, dans le premier et le dernier paragraphe, une personnification de la lune. Cette lune est l’œil qui regarde le poète. Elle est originale « elle tire la langue comme un pendu ». Le poète manipule l’ironie, comme nous pouvons le constater avec le point d’exclamation à la fin du poème. Il recherche une image, ceci dans le but de nous faire réagir. Il s’amuse également de Jacquemart qui bat sa femme en mettant cette action en opposition avec le clair de lune, créant une sorte d’incohérence. Le vocabulaire est très recherché, il est soutenu et élitiste. Cela évoquerait presque un tableau de Vermeer.

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