LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire de Le roi se meurt

Cours : Commentaire de Le roi se meurt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Avril 2018  •  Cours  •  4 179 Mots (17 Pages)  •  2 239 Vues

Page 1 sur 17

COMMENTAIRE LE ROI SE MEURT

INTRODUCTION

  1. NOUS AVONS AFFAIRE A UNE SCENE QUI BROUILLE LES REPERES DE L’EXPOSITION TRADITIONNELLE

1.1 En effet, il est difficile de situer la pièce dans un cadre spatio-temporel précis

  1. la didascalie initiale brouille les pistes autant qu’elle nous informe.

Voici l’analyse qu’on peut en faire :

Quelques définitions préalables :

ESPACE SCENIQUE =  l'espace de jeu réservé aux acteurs pour la représentation d'une pièce. Il représente la scène visible depuis le public, mais peut éventuellement comporter des zones non visibles depuis le public et situées dans les dégagements si celles-ci entrent de façon directe dans le cadre du jeu des comédiens. (Ex : un placard où se cache l'amant d'un vaudeville et dont seule la porte se trouve sur scène et visible du public.).

ESPACE DRAMATIQUE : l'espace imaginaire conçu par le dramaturge et qui ne prend vie que grâce au metteur en scène, au décorateur et aux acteurs, autrement dit lors de la représentation. Il comprend aussi la spatialité virtuelle du texte et ce qui est prévu hors-scène, notamment dans les didascalies. L'espace dramatique inclut également les espaces créés par le récit d'événements qui se sont déroulés hors de la scène ou dans un autre temps, qui peut être du passé ici ou ailleurs, du présent ailleurs et du futur ici ou ailleurs. L'espace dramatique sollicite l'imagination du spectateur. Il s’agit pour faire simple de l’espace-temps de l’action sur lequel nous renseignent l’espace scénique et le texte.

Analyse :

L’espace :- Une salle du trône ce qui est conforme au titre de la pièce. On remarque  la présence sur scène de trois trônes de tailles différentes (nombre qui annonce la  bigamie du roi) et d’un garde avec une « hallebarde » l.8.  On peut y ajouter le choix d’une musique imitée des « Levers du Roi du XVIIe » l.10 et l’expression « appartements du roi » l.4  Il s’agit d’un espace qui n’est pas précisément identifiable  mais qui est  presque complètement symbolique. En effet, on accorde à l'objet théâtral (décor, accessoires, costumes)  trois valeurs différentes: fonctionnelle (ils servent à quelque chose dans l’action), historique (ils servent à ancrer l’action dans un espace-temps identifiable) et symbolique. On constatera qu'il n'est doté ici que d'une valeur symbolique. En effet, le trône est "vaguement" gothique et la musique, "imitée" et « dérisoire », ce qui leur enlève toute autre valeur.

Le temps  - Pas de datation possible de l’action mais un vague aspect d’époque sans que l’on puisse dire laquelle (cf. XVIIe et l’adjectif  « gothique » l.2 + fenêtre « ogivale » l.6). Ceci produit un effet d'intemporalité et d'universalité. De plus le garde ne fait pas la différence entre « feu » et « chauffage ». Il y a des radiateurs mais aussi un moyen traditionnel de se chauffer. Les repères temporels sont donc brouillés.

NB : - analyse littéraire de la didascalie : on doit relever la répétition de « vaguement » et le fait que ce décor soit « délabré » + « musique dérisoirement royale ». On peut souligner l’importance des adverbes/ adjectifs  qui viennent creuser le décor et qui visent surtout à mettre en place une atmosphère en insistant sur le délabrement (vaguement/ dérisoirement/ vieux garde) Cela met en évidence le statut imprécis de la didascalie car les effets de style qui créent une atmosphère (cf. les adverbes) et qui sont destinés à la fois au metteur en scène mais aussi au lecteur semblent indiquer une dimension littéraire de la didascalie. Cependant on peut remarquer aussi  le style « prise de notes » (phrases nominales, juxtapositions…) qui renvoient au statut de la didascalie comme  instrument de travail. On peut enfin noter que Ionesco privilégie l’atmosphère et ne donne finalement que peu de détails précis ce qui laisse une grande marge de manœuvre au metteur en scène.

  1. Le reste de la scène confirme ce brouillage systématique des éléments du cadre spatio-temporel

Le temps : cadre temporel flou : mention des radiateurs, du chauffage en même temps que de la délégation du feu (univers ancien et moderne) Cadre spatial flou : nous sommes à la fois dans une salle du trône et un living room

BILAN : le texte brouille systématiquement tous les repères. L’univers créé est surtout symbolique et pas historique.

1.2 Les personnages sont réduits à des symboles

a)-Présentation : une des difficultés dans une scène d’exposition vient de ce que l’auteur doit présenter les personnages de façon que cela ait l’air « naturel » au spectateur (cf. absence de narrateur).

Ici, le  parti pris de les faire annoncer par un garde, conformément  à l’étiquette de la Cour (« vive le Roi », « vive la Reine ») joue avec cette contrainte. En utilisant à plein le procédé de la double énonciation, le théâtre semble se dénoncer lui-même. La scène joue avec la tradition de naturel du théâtre classique et dénonce les conventions de la scène d’exposition. En effet,  du point de vue de l’intrigue, ces passages d’une porte à l’autre n’ont aucune fonction. Il ne s’agit que de présenter les personnages puisque ceux-ci ne parlent pas.

b)-Déplacements : on peut noter toutefois que ces passages ne se font pas au hasard et qu’il est possible d’en dégager une lecture symbolique.

        SCENOGRAPHIE : Place des issues/ disposition de l’espace scénique Effets de symétrie presque parfait (seule différence une petite porte fait face à une grande) interprétation possible à partir du mouvement des personnages ...du grand au petit mouvement vers la mort. De plus, ils sont symboliques de l’importance que les personnages prendront durant la pièce.

...

Télécharger au format  txt (25 Kb)   pdf (176.3 Kb)   docx (24.9 Kb)  
Voir 16 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com