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Commentaire composé le Misanthrope de Molière , acte 2 scène 4 construction d'un axe

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Par   •  10 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  7 842 Mots (32 Pages)  •  2 400 Vues

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Le Misanthrope de Molière

Texte n°2 : Acte II scène 4

Commentaire composé

INTRODUCTION

Page 1 of 5OE n°II – Ch.2 Le Misanthrope de Molière Texte n°2 : Acte II scène 4 Commentaire composé INTRODUCTION Amorce : A l’époque classique, l’honnête homme est essentiellement un homme de Cour, sachant vivre en société et contribuer au plaisir de ses semblables. A l’exact opposé de cet idéal, le misanthrope représente un sujet de fascination et de réfléxion : on associe alors la misanthropie au mal de la mélancolie – c’est-à- dire à un dérèglement de l’une des quatre humeurs, la bile noire. Mais le misanthrope est-il vraiment un malade, ou fait-il preuve d’une lucidité géniale sur ses contemporains ? Situation de l’auteur/de l’oeuvre Molière, grand auteur de théâtre français du XVIIe siècle, s’est évidemment emparé de ce débat dans l’une des ses « grandes comédies », en cinq actes et en vers, Le Misanthrope. Dans cette pièce, qui porte le sous-titre d’atrabilaire amoureux, le dramaturge a l’idée piquante d’associer au type du misanthrope le type de la coquette : son Alceste, en effet, s’est curieusement épris de Célimène, une femme qui raffole de la cour et des plaisirs mondains. Situation de l’extrait : A priori une telle situation peut prêter à sourire : pourtant Le Misanthrope est une comédie complexe, qui prête moins à rire qu’à réfléchir. Il en va ainsi de la scène 4 de l’Acte II, dans laquelle, pour plaire à son auditoire, Célimène se livre à un jeu très cruel : brosser le portrait satirique de certains courtisans. Projet de lecture / problématique : Comment, par l’intermédiaire de la coquette, Molière dénonce-t- il, derrière leur si brillante maîtrise du langage, la vanité et la cruauté ravageuse des courtisans ? Annonce du plan : Nous montrerons que cette scène, qui prend l’allure d’une véritable galerie de portraits mondains, révèle un irrépressible plaisir de médire chez la coquette, et consacre le pouvoir du langage – jusque dans ses effets les plus pervers. AXE III. Le pouvoir du langage Phrase pour introduire l’axe. Cette scène, qui révèle au spectateur toute la médisance de Célimène et sa noirceur profonde, consacre ultimement le pouvoir du langage – jusque dans ses effets les plus pervers : oratrice très habile, la coquette maîtrise parfaitement l’art de donner à voir à ses interlocuteurs – elle sait aussi manier l’humour pour séduire l’auditoire, et les figures de style, pour l’éblouir. Argument n°1 / Donner à voir par les mots Indice : malgré le caractère répétitif de son jeu, Célimène réussit à capter l’attention de son public. Etudiez l’énonciation (pronoms personnels, temps verbaux, construction des phrases) et montrez comment elle donne à voir les personnages qu’elle dépeint tout en impliquant ses auditeurs dans son discours. Dans ce long numéro qu’elle donne, tout au long de la scène 4 de l’Acte II, Célimène, pour capter et maintenir l’attention de son public, emploie un certains nombres de procédés qui rendent ses portraits particulièrement vivants, saisissants. Elle utilise un système d’énonciation particulier, avec des verbes conjugués au présent, comme si la scène qu’elle évoquait était contemporaine à l’énonciation, et des pronoms qui impliquent l’auditeur, comme s’il assistait aux scènes qu’elle

Page 2 of 5rapporte. Lors du portrait de Timante, par exemple, elle utilise le pronom désignant directement les interlocuteurs, « vous » : « C’est, de la tête aux pieds, un homme tout mystère /Qui vous jette en passant un coup d’œil égaré » (v.586-588). Grâce à ce pronom, et au présent, tout se passe comme si l’auditeur avait déjà vu et rencontré Timante : même s’il ne connaît pas, le personnage prend vie, lui devient presque familier par le simple pouvoir des mots. Célimène implique également l’auditoire en se servant du pronom « on », dit impersonnel ou unipersonnel. Grâce à ce pronom, dont la valeur est très générale, des constats qui sont tout à fait personnels à la coquette prennent imperceptiblement une valeur de vérité universelle : il en va ainsi lorsque Célimène décrète, de Cléon, « que c’est à sa table à qui l’on rend visite » (v.626), ou encore de Damis, qu’« On voit qu’il se travaille à dire de bons mots » (v.636). Même si l’auditoire ne connaît ni Cléon ni Damis, il se sent impliqué dans ce « on » qui paraît désigner tous les gens de la société de Célimène. Grâce au présent, qui renvoie à une vérité actuelle et générale, les remarques de la coquette prennent la force d’un fait établi, reconnu de tous : le personnage qu’elle satirise est exposé à l’auditoire, paré de tous ses défauts – celui-ci ne peut plus qu’admettre la justesse de ses sarcasmes. Argument n°2 / Séduire par l’humour et la surprise Indice : cette scène montre les qualités d’oratrices de Célimène : montrez qu’elle manipule parfaitement l’humour, et sait ménager un effet de surprise au début du portrait de Damis. En parfaite oratrice, Célimène ne sait pas seulement rapporter une scène de façon vivante : elle parvient à séduire son auditoire en révélant l’aspect comique d’une situation. Ce talent correspond à la définition même de l’humour, ce sens si nécessaire en société. Dès le premier portrait, elle utilise un paradoxe amusant pour décrire les manières affectées de Timante, qui « sans aucune affaire, est toujours affairé » (v.588). L’énoncé est contradictoire : comment peut-on être affairé sans avoir aucune affaire ? Par vanité, Timante fait bien sûr semblant d’être très occupé : le paradoxe n’est qu’une contradiction apparente, il appelle à être déchiffré et dépassé. Grâce à lui, cependant, on voit briller l’humour de Célimène : son aptitude à saisir ce qu’il y a de comique dans l’attitude de Timante. Le procédé éveille ainsi la complicité de l’auditoire, qui comprend, et sourit de la finesse de l’oratrice. Dans le vif du dialogue, la coquette montre aussi un sens aigu de la répartie humoristique : lorsqu’Eliante lui objecte que Cléon sert à sa table « des mets forts délicats », elle rétorque aussitôt « je voudrais bien qu’il ne s’y servît pas » (v.628-629). Célimène joue avec les mots de son interlocuteur, et s’empare d’une situation pour en révéler l’aspect comique : un homme qui régale ses invités des mets les plus fins… Mais qui s’avère, lui, d’une compagnie indigeste. Charmé par un tel sens de l’humour, même Philinte réclame ses talents : « On fait assez de cas de son oncle Damis. / Qu’en dites-vous, Madame

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