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Commentaire "Nuit de Mai" Alfred de Musset

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Par   •  5 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 817 Mots (8 Pages)  •  1 450 Vues

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Commentaire : Nuit de Mai, De Musset

 "L’inspiration est l’hypothèse qui réduit l’auteur au rôle d’un observateur."(Paul Valery). L’auteur inspiré est témoin de ses émotions exprimées à travers la poésie. L’expression de l’intérieur est l’essence même de la poésie dans laquelle le poète extériorise ses sentiments profondément enfouis. C’est de ce même fondement de la poésie que le parcours littéraire d’Alfred de Musset est imprégné. En effet ce poète, dramaturge mais aussi romancier met souvent ses expériences personnelles à profit dans ses œuvres. Ce pionnier du romantisme est né en 1810 et est mort en 1857. Durant sa courte vie il s’est distingué de par sa quête constante de  l’idéal absolu ce qui induit inévitablement la souffrance. De plus ce remarquable écrivain est en quelque sorte un avant-gardiste  de son époque car il mélange les registres et pose un cadre intemporel dans ses œuvres. C’est pour cette raison qu’il est  redécouvert au XXe siècle à travers des sujets comme la sensibilité extrême, l’ interrogation sur la pureté et la débauche, l’exaltation de l'amour ou encore l’ expression sincère de la douleur. Toutes ces thématiques sont un reflet de lui même et de ses émotions. D’ailleurs, il écrit « Les Nuits » suite à la relation tumultueuse qu’il entretenait avec George Sand et à  l’échec sentimental qui en résulte. Il se nourrit alors de sa douleur pour écrire un cycle de quatre nuits de différentes saisons. Il y met en scène une Muse qui est un véritable guide de la « Nuit de Mai »(1835) jusqu’à la « Nuit d’octobre »(1837). Cette allégorie de l’amour va l’accompagner tout au long de cette sorte de chronique sentimentale et notamment lors de la « Nuit de Mai ». Celle-ci lie douleur et amour dans une célébration de la beauté de la souffrance.  Alors comment se manifeste la beauté des poèmes les plus sombres?  

Afin de traiter cette question, les sujets abordés seront : tout d’abord la souffrance, une éclosion inspirante de la beauté puis le douloureux acte héroïque et pour finir la poésie, la félicité des sentiments les plus sombres .

         

           Les poèmes ont la vertu de rendre les cris du coeur les plus pessimistes en de véritables plaisirs littéraire. En effet ce poème raconte une terrible histoire qui est pourtant énoncée sous sa forme la plus noble. Le titre « Nuit de Mai » annonce dès le début un récit contradictoire entre sa forme et son fond. La nuit qu est un thème classique du romantisme,  représente généralement un univers sombre et hostile. Celle-ci est associée au mois de Mai qui représente au contraire le printemps, un thème récurent du romantisme qui donne lieu à des évènements plutôt heureux et harmonieux. On saisit alors la différence entre l’histoire en elle-même illustrée par la « Nuit » et la manière de la raconter imagée par le printemps qui représente la beauté. De plus le printemps représente la renaissance ce qui accentue l’écart entre l’oeuvre littéraire et l’histoire brute car le Pélican, lui, meurt de manière terrible. La souffrance est présente tout au long du poème à travers un vocabulaire de la violence: «  un trop long supplice », « s’abattre sur les eaux » ou encore « frappant le coeur » montrent bien l’aspect éprouvant et douloureux, le coeur est meurtri et blessé car il subit un bouleversement violent. Le poète exprime son mal qui provient du plus profond de son être pour le partager avec ses lecteurs désireux de consommer de la poésie tout comme le Pélican, qui, pour ses petits se démène dans la quête de leur repas ; « il a des mers fouillé la profondeur ».

C’est une scène terrible dont on ressent la souffrance de part un déchirement cruel du lien familial. Cette dernière est présente notamment sur le plan physique avec des images horrifiantes ;  « Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ». Il y a là encore un lien étroit entre le poète et le pélican ; en effet la poitrine est la séparation physique entre le coeur, c’est à dire les sentiments, et l’extérieur. Elle est ici ouverte pour une expression de la douleur représentée par le sang. Mais malgré cette image dure et soudaine l’utilisation du verbe « coule », qui est significatif d’une certaine fluidité, montre qu’à travers la poésie, la souffrance est exposée de manière douce et même harmonieuse. Tout comme le Pélican, le poète livre « ses entrailles » dans la poésie pour une cause noble et magnifique.

L’évènement tragique est magnifié de manière inattendue. Par exemple, « festin de mort » atténue le sujet sombre de la mort. En effet l’alliance est assez particulière ; le « festin » désigne plutôt un climat joyeux et festif dans lequel chacun se réjouit autours d’un grand repas tandis que la mort est macabre, solitaire et triste.  

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, 

Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots. »

Ces deux vers sont certainement les plus éloquents de la beauté inspirée par la souffrance. L’introduction de la phrase par « Les plus désespérés » accentue le propos et met en valeur la souffrance et le désespoir. De plus l’anaphore des superlatifs « les plus »montre la beauté ultime de la souffrance en poésie. La présence du mot «  immortels » montre que l’oeuvre littéraire qui se nourrit de la souffrance perdure dans le temps de par sa beauté. Les « purs sanglots »  sont une manifestation forte de l’émotion pure autrement dit  la plus belle.

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