LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Alfred Musset: véritable enfant du siècle ?

Rapports de Stage : Alfred Musset: véritable enfant du siècle ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2014  •  2 090 Mots (9 Pages)  •  808 Vues

Page 1 sur 9

Musset, véritable enfant du siècle ?

Mais qui est-ce encore celui-là ? Encore un écrivain barbant ! C'est probablement la réaction que vous avez eue tout comme moi quand vous avez entendu le titre de ce sujet. On en connaît des tas d'écrivains, on a été servis à toutes les sauces ! Pourtant, je vous suggère d'écouter ce que j'ai à vous dire à son propos, ou du moins d'attendre d'en apprendre un peu plus avant de décider si oui ou non vous allez replonger dans vos rêvasseries...

Né le 11 décembre 1810 à Paris dans un milieu aisé et cultivé, doué de grandes facilités, le jeune Musset mène une adolescence dissipée de dandy. Il entreprend des études de droit et de médecine, qu’il ne termine pas, et fréquente, dès 1828, le Cénacle romantique chez Hugo et chez Nodier. Précoce, brillant, célébré, il publie son premier recueil de vers, Contes d’Espagne et d’Italie, en 1829, à l’âge de dix-neuf ans et remporte un succès immédiat. Malgré cette gloire, il connait une infortune avec ses pièces de théâtre, telles la Quittance du diable, qui ne put être représentée, et la Nuit vénitienne (1830), qui fut un échec retentissant. La mort de son père en 1832 l’amène à se consacrer entièrement à la littérature et à en faire son métier. Doué et sûr de son talent, il est cependant profondément blessé par l’échec de la Nuit vénitienne; il décida alors que les pièces qu’il écrirait seraient désormais destinées non pas à la représentation, mais exclusivement à la lecture. En 1833, Musset rencontre celle qui devait être le grand amour de sa vie, la romancière George Sand. Tumultueuse, orageuse, leur relation s’interrompit momentanément en 1834, lorsque George Sand entame une nouvelle liaison avec le docteur Pagello, qui soignait Musset lors de leur voyage en Italie. En 1835, après plusieurs ruptures violentes, cette passion prend définitivement fin, laissant à Musset la douleur d’un échec sentimental cuisant. Composée après la passion, son œuvre narrative principale, la Confession d’un enfant du siècle (1836), est une autobiographie romancée qui, avec quelque emphase et quelque complaisance, analyse l’âme tourmentée du poète. On y trouve surtout l’expression du sentiment de trahison que ressentait la génération de 1830, celle qui vit ses espoirs anéantis par l’échec du soulèvement de Juillet et son avenir confisqué par les notables de la monarchie Louis-philipparde.

Malade et épuisé précocement, Musset poursuivit ensuite sa carrière d’auteur dramatique avec de nouvelles pièces, moins réussies que les précédentes. Il mourut à Paris le 2 mai 1857.

Maintenant que le personnage vous apparaît moins flou, je vais pouvoir entrer dans le vif du sujet ! « Musset, un véritable enfant du siècle ?»

Il est clair pour tout un chacun qui en connaît un minimum sur cet homme, que ce titre fait référence à son œuvre la plus célèbre, soit « la confession d'un enfant du siècle ». Il est essentiel de mentionner que c'est Georges Sand qui l'inspira, car ce qui nous est raconté n'est autre qu'un reflet de leur propre histoire.

Dans ce roman, Musset se met en scène et tente, entre autres, de dresser un tableau sociologique d'une génération prisonnière et rongée par la désespérance, autrement appelée « mal du siècle », expression initialement réservée aux écrivains romantiques entre 1815 et 1850 au l'épidémie s'est stoppée. Voyons comment Musset illustre la situation sociologique de l'époque, à travers son roman, grâce aux éléments qu'il a utilisés.

Dès le début du roman, les trois premiers chapitres nous donnent avec l’incipit «Pour écrire l’histoire de sa vie, il faut avoir vécu; aussi n’est-ce pas la mienne que j’écris» l’une des clés du texte, et analysent les causes et les modalités de ce mal du siècle, qui seraient le vide et la médiocrité qui ont succédé à l'excitation de la Révolution et de l’Empire. Cet extrait nous le prouve bien : « Alors s’assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse. Tous ces enfants étaient des gouttes d’un sang brûlant qui avait inondé la terre ; ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre. Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides (Allusion aux conquêtes napoléoniennes.); on les avait trempés dans le mépris de la vie comme de jeunes épées. Ils n’étaient pas sortis de leurs villes, mais on leur avait dit que par chaque barrière de ces villes on allait à une capitale d’Europe. Ils avaient dans la tête tout un monde ; ils regardaient la terre, le ciel, les rues et les chemins ; tout cela était vide, et les cloches de leurs paroisses résonnaient seules dans le lointain… ».

Les cœurs se sont rangés aux tendances de cette époque, soit à l'hypocrisie et à la trahison. Octave qui est alors âgé de 19 ans, au début de ce roman, éprouve cette amère vérité, lorsqu'il découvre que sa maîtresse le trompe avec un de ses amis d'enfance. Il s'ensuit alors une période de profond désespoir pour le personnage qui se trouve jeté dans des emportements et des fièvres. Il se place en marge du monde, via l’alcool en premier lieu.

Cette première partie du roman annonce la couleur. Octave est profondément affecté par la trahison de sa maîtresse, et se laisse tomber dans le libertinage pour essayer d'échapper au mal-être qui l’habite. On ne peut s'empêcher de remarquer de fortes similitudes avec le vécu d'Alfred Musset qui, tout comme Octave, se voit trahi, et sombre dans la boisson. Ce passage est caractéristique du mal du siècle. En effet, il transpire le mal-être. Il est utile de noter qu'à ses 19 ans, Musset essuyait l'échec cuisant que lui avait rapporté « La nuit Vénitienne ».

Dans la seconde partie, Octave suit les conseils de son ami Desgenais, un homme désabusé, revenu de tout et ne croyant pas ou plus à l'amour, et se lance à corps perdu dans la débauche. Il arbore le masque du cynisme, mais éprouve pourtant avec la courtisane Marco toute la sécheresse du cœur. Au cours de cet apprentissage, il souffre de solitude « Cet apprentissage ressemble à un vertige ; on y ressent d’abord je ne sais quelle terreur mêlée de volupté, comme sur une tour élevée. […] Mais si le premier mouvement est l’étonnement, le second est l’horreur, et le troisième la pitié » Après avoir exprimé la douleur de sa solitude à Desgenais, il apprend que son père se meurt, et part pour la maison familiale.

Musset

...

Télécharger au format  txt (13 Kb)   pdf (132.4 Kb)   docx (13.7 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com