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Commentaire Incipit Eldorado L.Gaudé

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Par   •  9 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  39 741 Vues

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 Commentaire Incipit Eldorado

Eldorado est un roman contemporain inspiré d’un phénomène actuel : l’immigration à Lampedusa. Il raconte les parcours croisés de deux personnages, Soleiman, un immigré dont le but est d'arriver en Europe et Salvatore Piracci, un garde-côte italien. Ce livre est paru en 2006 aux éditions Actes Sud. L'extrait étudié se situe au début du roman dans le premier chapitre intitulé L'ombre de Catane. C'est l'incipit où nous découvrons pour la première fois l’ambiance du roman et le personnage principal, Salvatore Piracci. Nous verrons en quoi cet incipit est à la fois informatif et mystérieux pour le lecteur. Dans un premier temps, nous étudierons la fonction informative de l'incipit. Ensuite, nous montrerons que cet incipit est progressif, il vise à provoquer la curiosité du lecteur. (Aude, Catherine, Fjoralba)

Tout d’abord, nous pouvons remarquer que cet incipit respecte bien la fonction informative. L’auteur nous présente le lieu de l’histoire à l’aide d’indications spatio-temporelles. La scène se passe à « Catane », en Italie. Puis il y a comme un effet de zoom, le lieu devient de plus en plus précis. En effet, nous sommes alors au « quartier de Duomo » puis sur la place du « marché ». Ensuite, l’auteur nous indique l’heure précise de la scène avec l’expression ligne 4 « le soleil de midi ». Cependant, on entre dans le récit avec une odeur désagréable avec le mot péjoratif et familier « poiscaille » ligne 2. Nous avons donc une description d’une scène de la vie quotidienne des habitants de Catane, comme le montre l’utilisation de l’imparfait d’habitude « saluait » par exemple. De plus l’auteur emploie le pronom « on » à partir de la ligne 15 pour évoquer les habitants de Catane en général. Par ailleurs, à partir de la ligne 17 nous avons une réflexion sur la mer et ses offrandes « C’était comme si les eaux avaient glissé de nuit dans les ruelles laissant au petit matin les poissons en offrande. » ceci nous présente l’une des superstitions des habitants. La mer serait pour eux une déesse qu’il ne faut pas outrager. L’auteur nous dévoile aussi la mentalité religieuse des habitants avec la phrase ligne 29 « l’homme a tant fauté » qui évoque la religion chrétienne. Ainsi, nous avons prouvé que l’incipit a bien rempli sa première fonction informative.

De plus, l’incipit permet de présenter le personnage principal. Il entre en scène dès le second paragraphe grâce à un effet de zoom : alors que le premier paragraphe évoquait la foule du marché, les habitants de Catane en général, l’auteur se focalise maintenant sur un personnage en particulier : « Le commandant Salvatore Piracci ». Au début, le point de vue est omniscient, par la suite nous avons accès à ses pensées à travers le point de vue interne. Ainsi le lecteur a accès à différentes informations sur le protagoniste. On apprend qu’il est divorcé, sans enfant, ni famille. L’auteur insiste sur la solitude du personnage. Rapidement, il se différencie des autres. En effet, c’est un personnage passif comme le montrent les termes : « se laissant porter » (l.34) et « son esprit était comme happé » (l.37). Il se démarque aussi par sa vision des choses. La scène se déroule dans un marché aux poissons. Tous les habitants voient les poissons comme « une profusion joyeuse de nourriture » (l.39-40) contrairement à lui qui ne les voit que comme « une macabre exposition » (l.40-41). Petit à petit le lecteur fait connaissance avec Salvatore Piracci. Ainsi, la fonction informative de l’incipit est respectée grâce à la présentation du personnage principal.

En plus d’être informatif, cet incipit va susciter l’intérêt du lecteur. Il est progressif, l’action est lancée très progressivement grâce à un élément perturbateur très mystérieux. En effet, au milieu du deuxième paragraphe, la survenue d’une présence inhabituelle va venir perturber le quotidien du personnage et également la tranquillité de la scène. Cet élément perturbateur est introduit par l’emploi de plusieurs procédés. Par exemple, son arrivée est signalée par « C’est là » qui annonce un tournant dans l’histoire. Cette intrigue se prolonge avec l’utilisation du champ lexical du regard : « regardait », « fixait », « épiait ». On sait donc que le personnage a l’impression d’être regardé. Le lecteur peut se douter que cet élément perturbateur va changer la solitude du commandant. Après une pause dans le récit, l’élément perturbateur réapparait. Son retour est annoncé par l’emploi de « à nouveau », et « tout à coup ». Le mystère s’éclaircit progressivement. Après avoir imaginé un certain scénario, comme la menace de pickpockets, on apprend alors que cette présence inquiétante n’était en fait qu’une femme. Sa description est malgré tout effrayante, elle est « immobile », le visage sans expression. Cette femme est mystérieuse, cela provoque donc l’étonnement du commandant, traduit par le champ lexical de la surprise : « étonnement », ou encore « il fut frappé ». Le personnage reste alors dans le doute. Nous avons pu donc voir que cet élément perturbateur,  venu s’immiscer dans la vie du personnage principal lance l’intrigue du roman et remplit donc parfaitement la fonction de l’incipit.

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