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Blaise Cendrar / J'ai tué

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Par   •  17 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 124 Mots (5 Pages)  •  568 Vues

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Ilona                                                                                     Lundi 12 avril 2021

Moreau

PG2                        

COMMENTAIRE DE TEXTE : Blaise Cendrars, J’ai tué

        Frédéric Louis Sauser, soldat volontaire étranger, connu sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, s’engage à combattre pour la France en août 1914. Blessé par balle, il subira deux amputations du bras droit avant d’être naturalisé français, décoré puis médaillé de guerre. L’auteur souffrira toute sa vie de sa « main fantôme », mais le 8 novembre 1918, il publiera J’ai tué, un récit illustré par Fernand Léger, qui sera d’abord imprimé à la Belle Édition chez François Bernouard, et qui sera réédité par la suite. Ce court texte en prose nous décrit l’atmosphère sinistre de la Première Guerre Mondiale, à travers les yeux et les oreilles d’un seul homme : En quoi ce récit descriptif mobilise-t-il à la fois les sens des personnages et du lecteur ? Nous étudierons tout d’abord, de la ligne 1 à 41, par quels moyens l’auteur nous confronte-t-il à l’attente de la mort. Puis dans un second temps, nous analyseront l’implication des personnages dans une scène dont ils ne sont finalement que spectateurs.

        Premièrement, dès le début du récit, l’auteur installe un sentiment de flou en nous proposant des repères de temps et de lieu très approximatifs. À la première ligne, il dit : « De tous les horizons. Jour et nuit ». A la 3ème ligne, on remarque l’utilisation du pronom personnel « Nous », désignant un groupe de combattants, qui sera ensuite remplacé par « On », gommant toute individualité et humanité. C’est l’idée que nous pouvons nous faire d’une horde de soldats partant au combat, un groupe très impersonnel, menant des actions communes et coordonnées. On imagine alors que le narrateur ne s’implique pas émotionnellement, ce qui nous contraint de nous identifier à lui, et nous rends davantage confus.

Par la suite, lorsque ce groupe aborde la « ville déserte », nous nous attendons à un lieu fantôme, mort et vide, or, le narrateur nous décrit « un grand hôtel moderne », « des jeunes gens très distingués », « une villa »,… soit une apparence trompeuse, qui nous perd toujours un peu plus, nous laisse sans repères et extérieurs à ce monde qui nous ait décrit. Dans son intégralité, le texte est composé de phrases plutôt longues, mêlées à d’autres, elles, très courtes, et parfois composées uniquement d’un groupe nominal. Ce tableau grammatical propose des phases de descriptions détaillées et précises, alternées avec des informations floues et subjectives, nous empêchant de nous repérer clairement dans le récit.

Dans cette première partie, de nombreux verbes d’action décrivent des mouvements mécaniques : « on marche », « chacun se redresse », « passe et repasse », « brandit », « l’on tombe et repatauge », associés au champ lexical du corps et de ses automatismes : « bras balancés », « respiration », « pulsation », « l’assomme », « tremblement », « haleine »,… Ce rapport au corps fait appel aux sens des personnages et du lecteur, principalement la vue et l’odorat. Cette mobilisation démontre que l’auteur cherche à nous perdre tout en nous indiquant le chemin, nous avançons sans savoir où nous allons, l’attente de l’évènement perturbateur se prolonge.

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