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Barbara de Prévert

Fiche de lecture : Barbara de Prévert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2022  •  Fiche de lecture  •  1 535 Mots (7 Pages)  •  408 Vues

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BARBARA

Jacques Prévert est né le 4 février 1900 et est mort le 11 avril 1977. Il a eu beaucoup de mal à se faire reconnaître des critiques de son vivant car on lui reprochait la trop grande simplicité de sa poésie.
Maintenant il est considéré comme un des plus grands poètes du 20ème siècle. C’est aussi un parolier, un dialoguiste et un scénariste.

La poésie Barbara est extraite de Paroles (anagramme de « la prose »), paru en 1946, c’est-à-dire en pleine seconde guerre mondiale. Prévert est pacifiste.

Il s’agit d’un poème en vers libre, ne ressemblant pas à la poésie traditionnelle. Il se rapproche plutôt de la langue orale avec un goût prononcé pour l’anaphore et l’énumération. Il n’y a aucune ponctuation sauf le point final.

L‘auteur parle à une femme, Barbaba, croisée par hasard à Brest (ville de Bretagne) avant la guerre.
C’est un texte qui se réfère aux très nombreux (165) bombardements qu’a subi cette ville entre 1940 et  1944. La destruction complète de la ville inspire une réflexion pessimiste sur l’amour et la vie.

Problématique : comment Jacques Prévert s’y prend-il pour dénoncer la guerre ?

Deux mouvements dans ce texte :

  • un souvenir heureux du vers 1 au vers 36 où il célèbre la femme et l’amour
  • la dénonciation de la guerre du vers 37 au vers 58


1/ le souvenir heureux

Le poème s’adresse et est dédié à Barbara : d’une part par le titre lui-même mais aussi par la répétition du prénom et par le tutoiement qui montre une certaine complicité entre Barbara et le poète.

Rappelle-toi Barbara : anaphore à 7 reprises+ impératif qui montre que le poète fait appel aux souvenirs de Barbara ce qui est confirmé par l’usage de l’imparfait « il pleuvait ». Nous savons dès le début que le poème se situe dans le passé et à Brest : le décor est posé (cf Apollinaire qui aime utiliser la ville comme décor de ses poèmes). On peut noter un rapprochement phonétique « Brest » / « Barbara ».

Il pleut sur la ville  mais cette pluie n’est pas associée à la tristesse mais plutôt à la joie. On note une allitération en « s » (sans cesse sur Brest) qui rappelle le bruit de la pluie. Dès le V3, apparaît Barbara « épanouie, ravie, ruisselante » : elle est pleine de vie et pleine de charme. Accumulation des adjectifs qui renforce l’image du bonheur qu’elle incarne (contraste avec le paysage pluvieux). C’est son sourire qui la caractérise (répétition de « sourire » en V9 et V10) et sa gestuelle (« tu marchais », « tu as couru », « tu t’es jetée dans ses bras »).

CC de lieu « rue de Siam » : le souvenir est très précis et toutes les énumérations du V1 au V7 insiste pour qu’elle se souvienne d’un évènement très précis.

La double anaphore de « rappelle toi » et de « n’oublie pas » : comme une formule magique pour conjurer l’oubli du passé. On dirait une chanson avec un refrain

Jeu de symétrie « tu souriais » / « je souriais », « toi que je » / « toi qui ne ».

On pense au début qu’il s’adresse à la femme qu’il aime mais au V12 et V13, on comprend qu’ils ne se connaissent pas (parallélisme de construction).

Puis au V17 on comprend qu’il y a un 3ème personnage : l’amant de Barbara.

La rencontre se fait par un « cri » d’amour. Et c’est ainsi que le poète, qui paraît subjugué par l’apparition de cette belle femme tout sourire sous une pluie battante, connaît son prénom.


Il y a répétition en chiasme des adjectifs (V21 et V4). On voit que Prévert était un scénariste car on a l’impression d’assister à une scène de cinéma (travelling).

Anaphore du « et » qui montre une succession d’actions voire une accélération de la scène.

Le poète est témoin de la scène : il se pose en spectateur. On sent qu’il sourit lui aussi et que le bonheur du couple est contagieux, malgré la pluie omniprésente et personnifiée en « pluie sage et heureuse » (V31) comme la ville « heureuse » (V33) : comme si le paysage reflétait l’état d’âme des amoureux.

 Il célèbre le sentiment amoureux grâce au parallélisme de construction des vers 24 à 28 : « Je dis tu à tous ceux que j’aime / Même si je ne les ai vus qu’une seule fois / je dis tu à tous ceux qui s’aiment / Même si je ne les connais pas ». Il parle de tous les amoureux en général : en tant que poète, il célèbre la vie et l’amour.

Il s’agit d’un bonheur tranquille avec ralentissement du rythme à partir du V29 jusqu’au V 36 (jusqu’à « Ouessant »)

On peut noter le mot « arsenal » qui introduit une inquiétude (c’est un dépôt d’armes et de munitions).

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