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Analyse de la scène finale du Tartuffe

Commentaire de texte : Analyse de la scène finale du Tartuffe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 131 Mots (13 Pages)  •  587 Vues

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        Joué pour la première fois en mai 1664, la première version du Tartuffe sera censurée quelques jours après. Cependant, 5 ans plus tard au bout de la 3ème version et divers changements, le roi autorisa enfin sa représentation qui fût un carton. Cette pièce de théâtre écrite par Molière met en avant une famille qui accueille dans son foyer Tartuffe. Celui-ci se qualifie de dévot, c’est-à-dire qu’il vit pour la religion notamment en la pratiquant quotidiennement sans pour autant rentrer dans les ordres. Au début de cette comédie se déroule une grande dispute familiale concernant l’importante place qu’occupe Tartuffe dans la maison.* Afin de le défendre, Orgon décida donc de marier son ami et maître pensé Tartuffe à sa fille prénommée Mariane. Cependant Elmire qui est la femme d’Orgon et la belle-mère de la future mariée s’oppose à cette union car le dévot lui a fait auparavant une déclaration d’amour. Tartuffe personnage far de la pièce ne cache donc plus ses sentiments à Elmire. En effet, celui-ci lui a dévoilé son amour lors de la scène 3 de l’acte 3 de la pièce et se réitère durant la scène 5 de l’acte 4. Cependant Elmire qui a pour objectif de dévoiler à son mari, Orgon, le vrai visage de son maître pensé a souhaité que celui-ci se cache sous la table afin d’entendre les dires. Mais une fois que les sentiments furent déclarés, l’enjeu changea.

        Comment les différentes stratégies mises-en-place par les personnages font de cette scène une scène comique mais également angoissante ?

        Dans un premier temps, nous allons étudier la stratégie des différents personnages. Dans un second temps nous verrons comment cette scène est rendue comique. Puis, pour terminer nous étudierons pourquoi cette scène est qualifiée d’angoissante.

Durant la première partie de la scène, les personnages échangent sur la nature de leurs sentiments et leurs réciprocités. Cependant au cours de l’échange les stratégies différentes qu’avaient instaurées les deux personnages durent évoluer.

Tartuffe qui est heureux d’apprendre qu’Elmire l’aime souhaite tout de même, s’assurer de ses sentiments. Afin d’en être assuré, il met en avant son désir d’avoir une relation charnelle avec Elmire. Sa stratégie est simple, il veut la déculpabiliser afin qu’elle ne se sente pas responsable ce qui pourrait alors altérer leur relation. En effet, il met en place sa stratégie dès le vers 1485 ; « Je puis vous dissiper ces craintes ridicules », il fait ici un euphémisme car ses craintes témoignent d’un attachement à la religion qu’un dévot devrait avoir. Si relation charnelle il y a, alors ils iront contre leur religion. Au vers 1489, la présence du présent qui signifie ici la vérité générale, met également en avant la manipulation de Tartuffe envers Elmire. Les diérèses présentes aux vers 1492 et 1493 ; « rectifier », « action » et « intention » permettent d’insister sur le message que souhaite faire passer Tartuffe, qui est que le mal causé par la religion est rattrapé par la bienveillance de notre action. Le faux dévot rassure également Elmire concernant les répercutions qu’il pourrait y avoir au vers 1496 ; « Je vous réponds de tout, et prends le mal sur moi ». Enfin, il affirme que « ce n’est pas de pêcher que pêcher en silence » au vers 1506. Toutes ces paroles prononcées par Tartuffe nous montrent donc son besoin d’assouvir à ses envies, notamment en essayant de déculpabiliser Elmire face à sa religion.

Personnage faux, Tartuffe se montre également hypocrite envers sa religion qui prône devant le maître de maison. Cela débute aux vers 1487 et 1488. Tout d’abord le mot « Ciel » fait référence à la religion, le tout puissant. Il est suivi d’une personnification « défend » qui permet de rapprocher celle-ci des personnages. Enfin les rimes suffisantes, « contentements » et « accommodements » détournent les interdits du Ciel et laissent donc apparaître le côté manipulateur de Tartuffe.  Molière souhaite lui aussi instaurer clairement le rôle du protagoniste lors de la didascalie entre le vers 1487 et 1488. En effet, il précise « C’est un scélérat qui parle » ce qui signifie que c’est un criminel qui parle. Ici Molière veut donc montrer l’hypocrisie et la fausseté des paroles de Tartuffe. Il confirme également cette position au ver 1524, en effet ici il dénigre Orgon « C’est un homme à mener par le nez ». Tartuffe se montre donc faux envers ses propres croyances et son ami Orgon. Il semble alors manipulateur et hypocrite.

Elmire est quant à elle plutôt distante face au long discours construit que lui présente Tartuffe. La femme d’Orgon semble vouloir gagner du temps comme lors de sa disgression au vers 1497 quand Tartuffe déclare « Vous toussez fort, Madame. ». Elle va d’ailleurs lui répondre « Oui, je suis au supplice. » ce qui fait parti intégrante de sa stratégie qui est de réclamer indirectement à Orgon qu’il sorte de sa cachette. En effet « supplice » est ici employé avec un double sens qui est adressé à tartuffe celui du supplice de constamment tousser, et le second adressé à Orgon qui signifie le supplice de rester dans cette situation inconfortable. Au vers 1499 et 1500, elle effectue un enjambement qui lui permet également de gagner du temps. Elmire présente donc une stratégie défensive qui a pour objectif de gagner du temps mais aussi et surtout de prévenir Orgon.

Cette scène qui a pour objectif qu’Orgon découvre qui est vraiment son ami et dévot Tartuffe, va être en réalité une scène qui provoque le rire. En effet, plusieurs types de comiques sont présents et permettent donc de dédramatiser l’enjeu de cette scène.

Orgon est le chef de sa maison où y réside toute sa famille, il semble donc apparenter un haut rang social. Ayant également à ses côtés un maître penseur cela renforce encore plus l’idée d’appartenance un rang social élevé. Cependant ici pour donner suite à la demande de sa femme Elmire, il va se cacher sous la table afin d’entendre la discussion qu’échange sa femme et son ami Tartuffe. De plus, lors du déroulement de la scène on s’aperçoit que malgré les nombreuses avances du faux dévot envers sa femme et les nombreuses tentatives de celle-ci pour le prévenir, il ne sortira pas. Cette scène met donc en avant un comique de situation mais aussi le comique de mœurs car le rang social d’Orgon ne correspond pas à la place (ici en dessous de la table) qu’il occupe dans la scène.

Au vers 1487, nous apprenons qu’Elmire a de nouveau toussé ce qui a interpellé Tartuffe qui le signala « Vous toussez fort, Madame. », ici la femme d’Orgon fait une disgression, en effet son geste fait dévier le but premier de la conversation. Au vers 1498 Tartuffe déclare « Vous plait-il un morceau de ce jus de réglisse », on voit ici une facette de lui plus compréhensive et attentionnée envers la personne qu’il aime. Cependant celle-ci lui répondit que c’était « un rhume obstiné », il y a une personnification du rhume qui veut en réalité souligner la persévérance trop importante que Tartuffe donne à l’idée qu’elle lui prouve son amour. La didascalie située avant le vers 1507 « Après avoir encore toussé » nous indique de nouveau qu’Elmire souhaite signaler Orgon en toussant. Elmire a donc de nombreuses fois toussé dans le but de prévenir son mari de sortir de sa cachette, ce qu’il ne fit pas. La répétition de ce geste permet alors de mettre en avant le comique de geste.

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