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Analyse : Le cageot, Le partie pris des choses, Francis Ponge

Commentaire d'oeuvre : Analyse : Le cageot, Le partie pris des choses, Francis Ponge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Août 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  4 143 Vues

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                  Le Cageot, Le Parti pris des choses, Francis Ponge, 1942                      11/05/15

        Idée directrice        

        A travers le poème, Ponge offre au lecteur une définition multilatérale du cageot. En plus d'offrir une réflexion sur la place des objets dans notre monde en pleine déshumanisation, celui-ci remet en cause les codes classiques de la poésie.

        Problématiques

        En quoi ce poème est-il représentatif du parti pris des objets chez Ponge ?         En quoi cette œuvre se démarque-t-elle des poèmes classiques ?

        En quoi Ponge révolutionne-t-il les codes de la poésie classique ?

        En quoi le poème, grace à l'évocation d'un objet banal, devient-il poétique ?

        

        1) Quelle définition le poète donne-t-il du cageot ? Commentez-la à partir de la physionomie du mot.

        Ponge définit le cageot dès la première ligne de son poème : « A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot ». Ponge, en observant la formation du mot, constate que le cageot correspond à l'intermédiaire d'une « cage » et d'un « cachot ». Le poète se livre donc d'abord à une définition purement objective de l'objet.

        De sa physionomie, le mot « cageot » semble plutôt correspondre à l'apetissement du mot « cage », du fait de l'ajout de la sonorité « o ».

        Dans le premier paragraphe, le cageot semble être une « simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits ». Ponge offre au lecteur dans le premier paragraphe une définition très pauvre, péjorative de l'objet. Le premier paragraphe se finit d'ailleurs par le mot « maladie », accentuant la négativité exprimée à travers la définition de l'objet.

        Le second paragraphe néglige aussi les qualités et les richesses que renferme un cageot. En effet, Ponge détaille le fait que l'objet s'use vite et que son utilité est négligeable puisqu'« il ne sert pas deux fois. »

        Cependant, au troisième paragraphe, le poète revêt la valeur du cageot en le personnifiant : « luit alors de l'éclat sans vanité », « Tout neuf encore », « cet objet est en somme des plus sympathiques ».

        Le poète offre donc à son lecteur une définition approfondie du cageot, c'est-à-dire une définition à deux degrés. Le premier degré correspond à l'analyse subjective et concrète de l'objet. Le second degré constituerait la personnification de l'objet. Ponge donne donc au cageot un caractère plus réfléchi et plus abstrait de cet objet concret : c'est une leçon de choses. Cependant, sa définition, au final subjective, retrouve une certaine rationalité à la fin du poème : « sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement. »

        2) A quels jeux se livre le poète ?

 

        Ponge n'hésite pas à personnifier le cageot en lui accordant des traits humains : « légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite ». Le poète valorise le cageot en ayant recours à un vocabulaire mélioratif : « luit », « sans vanité », « des plus sympathiques ». Le jeu de la personnification constitue une leçon de chose. Ponge tente d'accorder à du prosaïque un teint poétique. Le poète offre une perspective colorée et reluisante du cageot : « éclat », « bois blanc », « tout neuf ». Il estime même qu'un cageot renvoie à un trésor : « denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme. » Il s'agit de l'intérêt même du poème et du recueil. Dans ce recueil intitulé Le Parti pris des choses publié en pleine Seconde guerre mondiale, période rimant avec déshumanisation, Ponge a vraisemblablement voulu contrebalancer en offrant abstraction et vie à des objets. Le second paragraphe du poème pourrait correspondre à une analogie faite entre l'existence d'un cageot et celle d'un homme. En effet, « au terme de son usage il puisse être brisé sans effort » pourrait être une comparaison avec la vie humaine si négligée pendant la Seconde guerre mondiale. De plus, le mot « maladie » dans le premier paragraphe peut dénoncer les conditions difficiles de l'époque en France. Le poème révèle donc le parti pris pour les choses chez Ponge, c'est-à-dire l'importance qu'il accorde à des objets banals. Cette importance et attention accordées aux objets constituent la liberté prise par Ponge par rapport aux poètes plus classiques qui ne se sont jamais penchés sur la question du rôle et de la place des objets. Dans ce poème, celui-ci s'amuse à révolutionner les codes classiques en valorisant un objet prosaïque et trivial. Il attrait même au cageot la passion : « vouée », « suffocation ». L'attribut de tant de grandeur à un objet si trivial ridiculise la poésie traditionnelle.

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