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Commentaire principia philosophicae Descartes

TD : Commentaire principia philosophicae Descartes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2019  •  TD  •  1 937 Mots (8 Pages)  •  458 Vues

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Commentaire du texte de Descartes

De Lucrèce à Descartes :

Le vide dans l'extrait de Lucrèce se démontre à partir de l'idée qu'il y a de l'espace (le vide) pour que la matière puisse y prendre place. Chez Lucrèce (donc Epicure), il y a nécessité de mouvements. Le texte de Lucrèce a pour but de transmettre des principes de physique sur lesquels s'appuyer pour comprendre l'univers.

Dans l'extrait de Descartes,  ce n'est pas la même visée : Descartes s'attache à montrer l'erreur commise par l'usage de la langue sur le terme de « vide ».

On remarquera que le 2 textes ont cependant pour but commun d'établir des principes à partir desquels leur concepts philosophiques peuvent se développer. On retrouve ici une démarche scientifique qui s'appuie sur le raisonnement logique, ce « logos » grec qui s'articule à partir un langage mettant en avant des connexions logiques (connecteurs logiques cause-conséquence ; système hypothétique). Cette démarche du discours scientifique a pour but, dans les 2 textes, de réfuter les erreurs du « vulgus », de la foule, trompée par ses sens ou par des préjugés :

Lucrèce => combattre la superstition, la crainte des dieux pour vivre heureux

Descartes => se détacher des erreurs de langage et de raisonnement pour définir les concepts

  1. Un travail de définition : le langage

a) une définition du vide

axiome philosophique : point de départ du raisonnement scientifique. Descartes propose une définition du vide. Le « hoc est » de la 1ère ligne (=id est = c'est à dire) montre cette volonté de définir.

« manifestum est »(ligne 2)  il est manifeste (que l'on peut saisir par la main, à portée de main, facile à comprendre) : une évidence. Cette évidence est démontrée ainsi : (à partir du connecteur logique ex eo quod = de ce fait que, ligne 2 ) la définition du vide philosophique est donnée « in quo nulla plane sit substantia » ligne 1. Cette définition philosophique du vide équivaut à la notion de « rien », et donc de la négation d'un espace (volume). Or c'est cette négation d'espace (spatium) est détruite par Descartes à l'aide de la comparaison avec un corps : un espace a une extensio (une « extension », une étendue au XVII-XVIIIè s. , un volume) et par conséquent, si volume il y a, substance il y a.

En parallèle, le sens vulgaire du mot « vide » : s'il existe dans le langage c'est qu'il correspond bien à quelque chose.

=> démarche scientifique et philosophique très intéressante, que la ligne 4 exprime bien : « vacuum ex vulgi usu non excludere omne corpus » (attention, phrase absente dans le texte de traduction distribuée)  : le verbe excludere à l'infinitif est en parallèle avec le début du texte et il faut sous-entendre « manifestum est ». Il y a donc de la part de Descartes volonté de prendre en compte la notion de vide « (il est manifeste que) le vide dans le langage vulgaire (et non philosophique) n'exclut pas tout corps »

=> il y a bien un corps qu'on appelle « vide ».

prise en compte qui montre une réflexion méthodique et rigoureuse.

=> création d'une interrogation scientifique : mais qu'est-ce que c'est que ce corps appelé « vide »

tout le pb, comme va le démontrer Descartes, c'est que ce qu'on appelle vide n'est pas le vide.

b) démonstration de l'erreur : les écarts de langage

Un travail de définition (exactitude scientifique) : Descartes s'attache ensuite à donner une définition du « vide » au sens vulgaire, qui est fautive : tout sa démonstration montre qu'il s'agit d'un opposition entre l'usage du mot et le sens qu'on lui donne : abus de langage.

Les termes « nomen » et « significare » en opposition (utilisation du nom  et son sens) avec l'expression « usus vulgi » servent à démontrer cette erreur. ( comme la célèbre erreur du morceau de cire).

=> le verbe dicere (dicitur ligne7 diximus 14 et  dicere 16)  est omniprésent et montre la distance entre les paroles et leur sens : « nous disons ... » mais en réalité il s'agit d'autre chose.

=>  les expressions nomen vacui (ligne 5)  et et nomina vacui (13) = « le mot vide» montre bien cette réflexion sur le langage et la mise à distance de ce qui est prononcé et le sens du mot.

=> Solemus (nous avons l'habitude) ligne 5 et 12, usus (usage, habitude,...) et usitatum sit (il est usuel, il est courant de …) évoque cette idée d'abus de langage par  habitude

=>  l'erreur de jugement, de raisonnement apparaît dans les verbes exprimant la pensée (avec cette idée de mise à distance entre ce que nous pensons et ce qui est) « cogitamus » (7) « solemus considerare » (12) et « existimemus » (15) « judicaremus » (16) = « nous pensons » « nous avons l'habitude de considérer » ( habitude = erreur de langage),  « si nous pensions » , « nous jugerions »

=> expression de l'erreur explicite : « incidemus in errorem  (ligne 15) = nous tomberions dans l'erreur

2) La démarche scientifique pour combattre l'erreur de langage

a)L'explicitation de l'erreur :

  • L'erreur : ligne 4 , Descartes reprend la même définition du vide (avec exactement les mêmes termes« in quo nulla plane sit res », en utilisant res à la place de substantia ) que celle donnée ligne 2  précédée de la négation NON pour distinguer clairement cette définition philosophique, acceptée dans le 1er paragrpahe, de celle utilisée par l'usage quotidien.
  • cette tournure négative est ensuite complétée par tantummodo : « ce n'est pas … mais c'est seulement ». Ce procédé de langue, habituel dans la rhétorique antique, permet de montrer l'erreur du vulgaire de manière très claire.
  • Toute la nuance entre les deux (définition scientifique et philosophique du mot « vide » / usage du mot dans la langue courante) apparaît dans l'expression « esse debere » : distinction, pour désigner un espace, entre « ce qu' il y a dedans » et « ce qu'il devrait y avoir dedans ».

En réalité, toute notre erreur réside dans l'attente que nous avons de la fonction des objets : le mot vide désigne pour la langue vulgaire ce que contient un espace qui ne contient pas ce pour quoi il est fait.

=> analyse précise des erreurs de langage = méthode scientifique (rigueur, nuance)

b) des exemples particuliers à la théorie générale:

...

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