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Le personnage de Roman : du héros à l'anti-héros

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Par   •  2 Janvier 2023  •  Chronologie  •  1 409 Mots (6 Pages)  •  204 Vues

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                Le personnage de Roman : du héros à l'anti-héros

  1. Aux origines du héros

Le terme héros est emprunté au latin classique  heros  « demi-dieu », « homme de grand valeur », du grec hêrôs « chef », désignant les chefs militaires de la guerre de Troie comme Ulysse ou Agamemnon (cf. : L'Iliade et l'Odyssée, Homère), puis, avec une signification religieuse, « demi-dieu » (ainsi Achille est le fils du roi Pelée et de la Néréide Thétis (nymphe marine), Hercule est le fils de Zeus et d'Alcmène simple mortelle) et « homme élevé au rang de demi-dieu après sa mort ».

La glorification des exploits militaires désacralise l'emploi du mot, qui, comme en latin, prend le sens figuré d' « homme de grande valeur, digne d'estime » (1555, herôs, Ronsard dans  Hymnes, Prière à la Fortune ), puis par extension d' « homme digne de l'estime publique par son génie, sa force d'âme, etc. » ( être le héros de quelqu'un).

L'idée d' homme au-dessus du commun explique l'emploi au sens de « personnage principal dans une œuvre littéraire » (1651, Le Roman comique, Scarron).

  1. Le Héros, personnage de roman

Le personnage principal du roman s'oppose au héros antique ou à celui du théâtre tragique : il n'a pas la grandeur et la noblesse des héros légendaires, il ne représente pas la lutte digne face à un destin implacable. De manière nettement moins glorieuse ou grandiose, il incarne des sentiments et un parcours qui pourraient être ceux des lecteurs. Alors que le héros de la mythologie engage le destin collectif, le héros romanesque vit une aventure individuelle dan laquelle chacun peut se reconnaître.
Bien sûr, le protagoniste peut, dans certains romans, vivre des aventures extraordinaires ou faire preuve d'une grandeur admirable. Mais, depuis le XVII
e siècle, les romanciers cherchent à faire vivre des personnages qui soient proches de leurs lecteurs et de leur quotidien (cf. : Manon Lescaut, l'Abbé Prévost). Le « héros » est alors le pivot du roman, et non plus le demi-dieu de la tradition mythologique. Le roman met en scène un personnage face au monde, un être nuancé, aux réactions complexes et diverses, comme dans Jacques le fataliste et son maître de Diderot.

  1. L'identité du héros

Le romancier crée, dans son œuvre, des « êtres aux entrailles de papier », selon la formule de Paul Valery. Cet être de fiction n'a, par définition, aucune existence réelle (ce qui l'oppose aux personnages de l'autobiographie).
Toutefois, afin que le lecteur puisse s'identifier au personnage, le romancier doit donner l'illusion du réel. Il utilise pour ce faire de nombreux outils fictionnels, grâce auxquels le personnage prend chair dans l'épaisseur du livre.

a) Caractérisation directe du personnage

  • Le héros est d'abord caractérisé par sa désignation : un prénom et un nom, le plus souvent signifiants (Ferdinand Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline). Certains patronymes donnent ainsi un « indice » sur le caractère ou la condition sociale du personnage (par exemple le nom Félix de Vandenesse, dans Le Lys dans la vallée, de Balzac, indique sa noblesse).
  • Son identité est complétée par un physique, des vêtements, l'appartenance à un certain milieu, l'environnement familial, etc. Zola ajoutera à ces éléments la notion d'hérédité (cf.: Thérèse Raquin, qui hérite d'un tempérament sanguin, par sa mère méditerranéenne).
  • Une caractérisation psychologique est également présente. Chez Balzac, le physique et le caractère sont souvent liés : Madame d'Espard, femme du monde cruelle, malveillante, procédurière et intéressée, qui apparaît dans Illusions perdues et tient le rôle principal dans L'Interdiction en 1828, est ainsi dotée d'un « profil d'aigle ».

b) Caractérisation indirecte du personnage

Le héros peut également livrer sa personnalité à travers des éléments « indirects » : ses gestes, ses mimiques, ses actions, son comportement sont autant d'éléments qui enrichissent son être et lui donnent de l'épaisseur. De plus, les dialogues insérés dans le récit sont également porteurs d'indications sur le personnage. En effet, les mots prononcés, mais aussi le ton (donné grâce aux incises) sont révélateurs de son caractère.
Enfin,
un objet ou un vêtement peuvent être davantage que des « attributs » du personnage : ils sont parfois comme des symboles, ou des images, donnant un éclairage essentiel sur le héros. Flaubert par exemple, lorsqu'il fait le portrait de Charles Bovary, l'affuble d'une invraisemblable casquette – et la description détaillée du couvre-chef ridicule signe dès les premières pages de l'œuvre la condamnation de ce personnage (+ cf. : Bouvard et Pécuchet, œuvre dans laquelle Flaubert appuie le ridicule des personnages dès l'incipit par leur accoutrement ; Charles Grandet dont la tenue le désigne comme un parfait dandy dans Eugénie Grandet).

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