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La Confrérie du Phénix

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Par   •  28 Septembre 2023  •  Guide pratique  •  1 248 Mots (5 Pages)  •  129 Vues

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La Confrérie du Phénix

Je m'appelle Édouard et dans la vie je ne fais pas grand-chose de particulier. J'aime bien faire du foot, écouter de la musique ou jouer de la guitare. C'est ce à quoi se résume ma vie à cette époque. Autrefois j'aurais pu aimer le tennis, la chasse, le billard ou bien d'autres choses encore. Mais on est aujourd'hui et je me demande quel est le sens de ma vie dans la maison où je me tiens avachi dans le salon. Et là je réfléchis à tous ces jeunes autour de moi dont la vie ne tient qu'à un fil. D'où vient cette expression au fait ? Ne serait-ce pas en rapport avec les Parques qui déroulent et coupent le fil de notre histoire ? Il faudra que je pense à regarder en rentrant à la maison. Enfin bref, je me retrouve donc dans cette maison, au lever du soleil avec pour but d'être le seul survivant. Je n'ai même pas signé pour ça. On m'a appelé un beau matin, deux semaines auparavant, pour m'annoncer que j'avais été sélectionné. Sélectionné pour une émission stupide à laquelle je ne pouvais pas refuser de participer. Enfer et damnation ! Je ne pensais pas avoir à supprimer des vies si tôt. Il me restait tant à vivre. Je suis donc assis sur un canapé de cuir, attendant qu'ils s'éliminent tous les uns les autres et qu'on ne soit plus que deux. Ce qui est finalement arrivé bien plus vite que prévu. La porte s'ouvre à la volée et un garçon me dit :

- C'est toi le denier ?

Avant de tirer.

Une goutte de sang se met à couler le long de ma poitrine. L'explosion résonne dans tout mon corps et fait vibrer l'entièreté de mon être. J'ai beau savoir que ça ne me fera pas mourir, j'ai quand même un pincement au cœur en me déversant de mon si précieux sang qui n'a jamais coulé. En face, il me regarde un sourire aux lèvres, pensant que je vais m'effacer pour toujours de cette terre. Je risque de le décevoir. Ma blessure commence déjà à se refermer et je ne ressens plus aucun effet du coup violent qu'il m'a porté. Je souris à mon tour et me relève d'un bond. Son bras retombe mollement le long de son corps et la peur se lit dans ses yeux. Il a perdu l'assurance qu'il avait en entrant. Il sait que cette fois, il ne peut plus rien contre moi.

J'enlève ma chemise recouverte de mon sang et éponge celui qui macule ma poitrine. Je me baisse pour ramasser mon arme, lui laissant le temps de s'enfuir s'il le voulait mais il reste là à me regarder. Je le fixe en faisant passer par mon regard toute ma compassion de tuer quelqu'un d'aussi jeune. Je le mets en joue, sachant pertinemment que c'est mon premier meurtre et que je n'ai achevé quelqu'un que dans mes rêves. Le coup part, la balle traverse son corps faisant voler des giclées de sang qui barbouillent les murs qui nous entourent et son corps tombe dans un bruit sourd. 

Finalement, tuer quelqu'un ce n'est pas si grisant. C'en est même décevant. Mon sourire retombe et je me retourne, la main sur la poignée, prêt à enfin m'échapper de cet enfer. Avant de changer d'avis. Je retourne vers son corps. La musique finale retenti. J'ai donc gagné. Quel jeu stupide. Se retrouver dans une maison et éliminer les autres au fil de la journée. Je n'y ai trouvé aucune difficulté. Plutôt de la déception. Je penche vers lui, tentant de déchiffrer son nom sur la carte épinglée sur sa poitrine. Elle est recouverte de sang alors je l'essuie avec mon doigt, ce qui me répugne un peu. Nathan. J'espère que t'as eu une belle vie Nathan. Désolé de l'avoir fait finir si vite. J'espère que tu me pardonneras. Je me relève et quitte pour de bon cette maudite maison. Je vais retourner à ma vie sans grand changement. Plutôt une perte de temps. Je pense que les organisateurs regrettent de m'avoir choisi parce que j'ai tout foutu en l'air. Qui a envie de quelqu'un qui résiste à des balles en pleine poitrine dans un jeu où les gens sont censés mourir ? Quoique ça leur a peut-être donné des rebondissements. Ils vont m'assourdir de questions sur le plateau. Personne ne devait s'attendre à me voir me relever. Ils doivent me considérer comme un dieu vivant. En marchant vers les studios, je me dis que je n'ai aucune envie de me retrouver face à une foule de gens qui vont suivre mes moindres faits et gestes en étant suspendus à mes lèvres et essayant de comprendre comment j'ai fait ça. La vérité c'est que même moi je ne sais pas. Je suis né comme ça. Je m'en suis rendu compte un jour où je rentrais chez moi, à pied, après une longue journée d'école, je traversais la rue quand une voiture à surgi de nulle part. Elle m'a percuté de plein fouet, ce qui m'a fait faire un vol plané de deux ou trois mètres. Ma tête à heurté le sol mais ne s'est pas ouverte. J'ai tout de suite perdu connaissance avant de me réveiller quelques secondes plus tard qui m'ont parues des heures. Le conducteur était penché sur moi en murmurant qu'il était desolé. Je me suis direct relevé, lui ai dit que tout allait bien et me suis enfuit en courant. Le pauvre, il était tellement sous le choc qu'il n'a pas tenté de me poursuivre. Je me suis ensuite dit que c'était un coup de chance, que j'étais juste bien tombé. Mais plus je grandissais, plus je me disais que c'était impossible. J'ai donc tenté le tout pour le tout. Je suis monté en haut de l'immeuble décrépit du fond de la forêt - et par chance il n'y avait personne - et j'ai sauté. Je m'en suis aussi sorti indemne et c'est là que j'ai compris. Mais comme je n'ai envie de raconter cette histoire à personne, je m'enfuis dans l'autre sens, du plus vite que je peux, de l'autre côté de la ville derrière le grillage qui entoure ce terrain. Quelques ingénieurs se mettent à me poursuivre mais je les sème. J'escalade le grillage et m'enfonce dans les profondeurs de la ville. Je me perds au milieu des ruelles et décide de me percher sur un toit afin d'avoir une meilleure vue. Je m'assoie et une voix m'interpelle.

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