Comment les réseaux de transport et de communication contribuent-ils à hiérarchiser les espaces maritimes dans la mondialisation ?

SUJET: Comment les réseaux de transport et de communication contribuent-ils à hiérarchiser les espaces maritimes dans la mondialisation ?

À la suite de l'accélération de la mondialisation dans les années 70, les moyens de transports de marchandises se sont multipliés et améliorés. Ainsi, le moyen le plus efficace et le plus largement utilisé aujourd’hui est le porte-conteneur privilégié par la facilité de circulation sur les mers, par le principe de libre circulation garantie par la convention sur le droit de la mer de Montego Bay, en Jamaïque, regroupant 157 états en 2022. Environ 80% du commerce mondial en volume est représenté par le commerce maritime, soit la majorité des produits du quotidien. On compte de même 9,6 milliards de tonnes de marchandises ayant circulé par la voie maritime en 2013. Derrière ces chiffres se cachent de nombreux enjeux politiques et économiques majeurs rappelés par le blocage du canal de Suèze en 2021, nn porte conteneur bloquant ainsi 422 navires et leurs 26 millions de tonnes de marchandises, impactant l’Égypte de 80 millions de dollars et le commerce international de 6 à 10 milliards de dollars selon l’assureur Allianz. Cela révèle le poids et le pouvoir qu'ont les réseaux de transport et de communication dans le monde, et nous verrons donc comment ceux- ci contribuent à la hiérarchisation des espaces maritimes dans la mondialisation. Dans l’optique de répondre à cette problématique, nous nous pencherons tout d’abord sur les différents espaces avantagés, des pôles majeurs de la mondialisation maritime. En un second temps, nous parlerons des espaces intermédiaires et de leurs acteurs en croissance mais à intégration incomplète, et enfin nous évoquerons les défis et problèmes auxquels le transport maritime fait face, contribuant à la persistance des espaces marginalisés, creusant les inégalités.

        Les espaces martitimes avantagé sont a l’origine des flux marin, des infrastructure et des leurs innovations, cela résulte aux grandes routes maritimes qui relient essentiellement les grandes puissances maritimes.

En effet, les principales routes relient l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord tout en passant par des environnements stratégiques comme le canal de Suez. Présent sur la route reliant l’Asie à l’Europe et considéré comme un incontournable, il permet d’éviter de contourner l’Afrique, ce qui peut rallonger le voyage,  initialement de 25 jours en moyenne, de 10 à 15 jours. On retrouve notamment le canal de Panama entre l’Amérique du Nord et du Sud ou le canal ou le canal de Malacca en Asie. Néanmoins, ces grands avantages sont sources de conflit, inculpant majoritairement les grandes puissances. Par exemple, les États-Unis tentent tant bien que mal de s’accaparer le canal de Panama. Ayant participé à ses travaux d’aménagement de celui-ci, il reproche au petit État d’Amérique centrale de surtaxer les navires américains et de ne pas les traiter de manière équitable, notamment par rapport aux navires chinois (France 24). Les nouvelles routes maritimes font aussi parler d’elles face à leurs impacts sur le commerce international considérables, on compte par exemple l’ouverture progressive de l’Arctique qui attise l’attention du président Trump qui veut tracer une nouvelle route maritime à travers le détroit de Béring sachant la fonte des glaces.

Les façades maritimes les plus importantes se trouvent forcément aux alentours des pays influents et puissants, en essor, nécessairement avec un lourd patrimoine. Les façades les plus dynamiques se retrouvent alors principalement en Asie, pour la Chine et Singapour, sur la façade atlantique européenne pour Rotterdam ou Anvers et enfin la façade américaine pour New York ou Los Angeles (classement du CERL selon le trafic d’EVP, les conteneurs). Ces ports sont des hubs portuaires et jouent alors un rôle central dans le transport maritime et la logistique. Comme le port de Singapour,  ces ports la agissent comme des points de ralliement qui concentrent la majeure partie de leurs transports régionaux. On ajoute à cela le large mouvement de conteneurisation dans le monde qui fait aussi figure d’une amplification conséquente au sein du marché du transport marin, permettant d'accroître le nombre de marchandises transportées, y compris les produits frais. Ainsi donc, ce marché rejoint la course au gigantisme, les navires étant de plus en plus gros, et est alors privilégié pour la quantité qu’il permet de transporter malgré le temps qu’il emprunte et l’absence majoritaire de frein durant le transport lui-même, proposant les prix les plus attractifs et rentables. Par exemple, pour le transport, de la Chine jusqu’à l’Europe, d’une télévision au prix de 1000$, le coût de transport ne revient qu’à 10$. De plus, l’automatisation récente des ports améliore l'efficacité et la productivité en réduisant le temps et les coûts associés aux nécessités manuelles. Le coût de tout aménagement avantageux est forcément réservé aux nations en ayant les moyens, creusant les inégalités.

En outre, l’intégration des nouvelles technologies et des réseaux de communication progressive fait œuvre de grande révolution et contribue à cette hiérarchisation. La digitalisation des ports est de plus en plus commune, en effet ce processus permet d’accroître l’efficacité d’un port et est suivie par l’automatisation des ports. Vu précédemment, la digitalisation permet au port de devenir un point d’échanges d’informations entre les différents acteurs de la chaîne logistique (ports et corridors), le port de Rotterdam en témoigne étant l’un des ports les plus investis dans la digitalisation avec l’IA tout en tenant sa 11e place mondiale. De plus, la venue des multiples commerces en ligne comme Amazon, Alibaba a un rôle géant dans la dynamisation des espaces maritimes. En 2022, le marché de la logistique liée au commerce électronique était évalué à plus de 300 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 22,3 % (Millennium Cargo), une demande croissante pour le commerce en ligne et bien évidemment répondant majoritairement aux besoins des grandes puissances. Par ailleurs, les câbles sous-marins présents à travers le monde présentent une composante stratégique importante avec 98% des flux d’informations transportés. Ils forment un réseau maritime moderne dont seules les grandes puissances ont accès, plus précisément les pays originaires des GAFAM. Ce processus de hiérarchisation devient un élément géopolitique décisif pour connecter, ou priver de connexion, ou alors déconnecter les échanges d’informations importantes et stratégiques entre les territoires. On a pu le constater en 2017, en effet, suite à l’accès exclusif des services secrets américains aux câbles sous-marins révélé par Hedward Owens en 2013 (France Info), ceux-ci se permettent de surveiller ce réseau et d’intercepter les informations primordiales.

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