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Plaidoirie de droit contre le sexisme policier

Discours : Plaidoirie de droit contre le sexisme policier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Août 2023  •  Discours  •  1 004 Mots (5 Pages)  •  110 Vues

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"Putain, elle refuse la confront’ en plus, la pute. Comme par hasard. En fait, c’était juste pour lui casser les couilles". Cet extrait a été enregistré par le répondeur d’une victime le 15 février. À l’autre bout du fil, un policier qui avait mal raccroché. Après avoir porté plainte, la victime a obtenu que le policier soit écarté temporairement, mais l’affaire a été classée sans suite faute de preuves.

De façon régulière, des femmes se présentent au commissariat pour déposer une plainte pour violences conjugales, agressions sexuelles ou viols. Tous ces crimes et délits sont minimisés par les policiers, qui enfreignent l’article R434 alinéa 11 du code de la sécurité intérieure. Celui-ci oblige les policiers et les gendarmes à accorder "la même attention et le même respect à toute personne". Discriminer une victime en raison de sa tenue, de sa consommation d’alcool, de son comportement ou de sa vie sexuelle n’est pas du respect.

Alors, comment les policiers peuvent-ils si mal accueillir des victimes ? Pourquoi n’y a-t-il aucun changement malgré les centaines de témoignages ? Il est intolérable que des représentants de l’ordre puissent étaler leur sexisme et s’en sortir en toute impunité.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé début 2021 que "90% des femmes ayant porté plainte en 2020 pour des faits de violences conjugales étaient satisfaites de l’accueil en commissariats et gendarmeries". Cependant, ce chiffre, pour l’association féministe Nous Toutes, est bien loin de la réalité du terrain. L’organisme a donc lancé une contre-enquête, recueillant plusieurs milliers de témoignages de mauvais accueil, en plus de ceux répertoriés sur "Balance ton policier". Banalisation des faits, refus de prendre la plainte - pourtant interdit -, et culpabilisation de la victime sont présents dans la majorité des témoignages de mauvais accueil.

Mais pourquoi les forces de l’ordre sont-elles aussi sexistes ? Pourquoi les deux tiers des témoignages recueillis sont-ils négatifs ? La réponse peut se trouver à plusieurs endroits. En 2017, selon le Cepivof, la majorité des policiers ont voté pour Marine Le Pen, pour qui les violences faites aux femmes sont uniquement dues à l’immigration et qui proposait très peu de mesures pour les droits des femmes. Ainsi, la police, qui vote plus à l’extrême droite que la population française, semble délaisser les femmes au sens général au profit d’une candidate.

De plus, les forces de l’ordre ne comptent que très peu de femmes dans leurs rangs. En 2020, seulement 28,3% de la police nationale était féminine. Parfois, être en face d’une femme ne suffit pas pour être bien accueilli : " J’ai porté plainte pour harcèlement sexuel. Après avoir refusé ma plainte, j’ai demandé à la gendarme si elle attendait que je me fasse violer. Elle m’a répondu "oui exactement mademoiselle, on attend que vous vous fassiez violer "", témoignage recueilli par Nous Toutes. De nombreux autres témoignages recueillis par le collectif font également état d’une solidarité masculine à l’égard du violeur ou de l’agresseur de la victime. Car ces policiers ne sont pas seulement des hommes - et des femmes - misogynes, ils sont parfois même des agresseurs.

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