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Charlie Hebdo

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Par   •  23 Janvier 2015  •  839 Mots (4 Pages)  •  852 Vues

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Le numéro de Charlie Hebdo publié après l’attentat meurtrier du 7 janvier 2015 qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique a suscité la réprobation, voire l’indignation, de nombreuses chancelleries arabes – pourtant représentées dans les premiers rangs de la marche parisienne du 11 janvier – et déclenché la colère de milliers de musulmans à travers le monde. D’Alger au Caire en passant par Amman, Dakar, Niamey, Nouakchott ou Jérusalem, des manifestations violentes ont eu lieu pour dénoncer une nouvelle offense, un blasphème de plus dans la couverture de ce numéro dit des « survivants », où le Prophète Mahomet – non explicitement nommé –, la larme à l’œil, brandit la pancarte désormais légendaire « Je suis Charlie ».

Qui nous dit qu’il s’agit bien là du Prophète Mahomet ? C’est le dessinateur Luz. En 2011 déjà, il avait croqué le personnage sous ces traits. En le nommant, Luz est dans son rôle de caricaturiste attaché à la devise « ni Dieu ni Maître », farouche défenseur de la liberté d’expression et de l’esprit libertaire qui anime Charlie Hebdo. Mais la parole de Luz doit-elle être forcément prise pour parole d’Évangile ?

De nombreux lecteurs, sympathisants ou non du journal, ont vu et verront peut-être Mahomet dans ce personnage. Faut-il pour autant que les musulmans y voient leur Prophète vénéré ? Faut-il qu’ils voient dans cette image caricaturale celui qui dans la tradition musulmane est le modèle de l’excellence et de la perfection humaines ?

En effet, si le Prophète est d’abord et avant tout un homme comme il l’affirme lui-même : « je suis un homme comme vous, à qui il a été révélé que votre Dieu est le Dieu unique » (Coran, Sourate 41), il n’en est pas moins, selon le Coran et la Sunna, un individu hors du commun, un modèle à suivre pour tous les musulmans.

Toute image qui prétend représenter le Prophète – a fortiori si elle charge le trait comme il est de règle dans une caricature – devrait être considérée comme une représentation invraisemblable plutôt que comme négative ou dégradante

À lire les descriptions de ceux qui, dans la tradition musulmane, affirment n’avoir « jamais vu, ni avant lui ni après, quelqu’un comme lui », on ne peut pas ne pas être frappé par le caractère d’exception du Prophète Mahomet, sur tous les plans. Sur le plan moral : il est décrit, entre autres, comme un esprit supérieur, aux dispositions spirituelles précoces, comme une âme juste, sensible au sort des plus démunis, et bien sûr comme étant infaillible dans la prophétie dont Dieu l’a chargé. Sur le plan physique, son corps est caractérisé par le juste milieu et l’absence de traits marqués à l’excès : « Il n’était ni d’une grandeur excessive ni d’une petitesse ramassée mais d’une taille moyenne. Ses cheveux n’étaient ni très crépus, ni droits, mais longs et ondulés. Son visage n’était pas trop gros ni ses joues trop gonflées. Sa peau était blanche, teintée de rose. Ses yeux étaient très noirs et ses cils longs… Il portait entre les épaules le sceau de la prophétie, lui qui était le Sceau des Prophètes… ». Tel apparaît le Prophète Mahomet aux yeux d’Ali, son gendre et cousin (le premier des imams dans la doctrine chiite).

Lire aussi : « Le Prophète, lui, avait de l’humour

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