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Commentaire de texte – sociologie La Formation des couples, Michel Bozon et François Héran

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Par   •  4 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 727 Mots (7 Pages)  •  763 Vues

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commentaire de texte – sociologie

La Formation des couples, Michel Bozon et François Héran

        Dans La Formation des couples, Michel Bozon1 et François Héran2 soutiennent que malgré l’apparition de nouveaux critères de sélection des conjoints, l’homogamie sociale persiste encore aujourd’hui au sein de la société, en ce qui concerne les couples mariés, mais aussi les nouvelles formes de couples, comme les cohabitants. La formation des couples est un recueil sociologique accessible à tous qui reprend l’enquête « Formation des couples » de Michel Bozon et de François Héran, qui porte sur les rencontres effectuées de 1960 à 1983 en incluant les couples non mariés mais qui cohabitent. Cette enquête, finalisée dans les années 1983-1984, remonte à une période d’évolution profonde de la forme de la famille, définie comme la quatrième phase de l’évolution de la famille par Evelyne Sullerot3. À partir du texte de Bozon et Héran, il est possible de mettre en évidence d’une part une volonté d ’ordre social au sein de la société, qui sera notre première partie, et d’autre part un « rejet du déterminisme sociologique» (Bozon & Héran), qui correspondra à notre seconde et dernière partie.

        Tout d’abord et comme énoncé précédemment, commençons par cette sorte de volonté d’ordre social dans le processus de formation des couples. Ce phénomène est notamment introduit par l’homogamie sociale, c’est à dire le fait de choisir son partenaire au sein du même groupe social que soi-même. En effet, un individu va avoir plus de faciliter à vivre avec une personne qui partage son mode de vie, ses habitudes etc.

        Dans ce qui est aujourd’hui un des classiques de la sociologie, Le Choix du Conjoint, Alain Girard4 met en évidence les bases cette homogamie. Il affirme d’abord que le choix du conjoint ne tient pas uniquement qu’aux individus : en ce cas, une cadre aurait autant de chances d’épouser un autre cadre que d’épouser un ouvrier ou un agriculteur, ce qui n’est pas réellement vraisemblable. Également, les distances physiques et sociales renforcent l’homogamie. Girard parle alors de « poids des circonstances extérieures ».

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1   Michel Bozon : sociologue français et directeur de recherche à l’INED

2  François Héran : sociologue, anthropologue, démographe et statisticien français, directeur de l’Institut                   National des Études Démographiques

3   Evelyne Sullerot, Pour le meilleur et pour le Pire, 1984

4   Alain Girard : sociologue et démographe français

En effet, il utilise un exemple géographique pour ce qui est des distances physiques : les Alsaciens épousent plus facilement des Alsaciennes que des Bretonnes ou des Corses. En ce qui concerne les distances sociales, dues majoritairement à une fortune et une instruction inégalement réparties, et un pouvoir des « normes sociales ». On a qui plus est une certaine pression de ces « normes sociales » explicites et reconnues, qui fait chaque génération inculquer une forte homogamie à la génération suivante. Pour finir, Girard met en évidence le risque d’une société où le choix du conjoint serait déterminé uniquement par l’individu lui-même et le hasard des rencontres, dans laquelle il n’y aurait finalement pas vraiment « d’ordre dans les relations sociales ».

        La mobilité sociale par le mariage, autre facteur de l’homogamie sociale, est une tendance des individus à épouser une personne des groupes sociaux les plus proches, notamment dans les groupes sociaux les plus haut classés. Cette mobilité par le mariage introduit aussi le phénomène d’hypergamie, avec des femmes qui tendent à épouser des hommes de catégories sociales supérieures à la leur, dans le but de progresser socialement.

        Dans un deuxième temps, passons en revue ce qui explique ce « rejet du déterminisme sociologique » évoqué par Bozon et Héran. Tout d’abord, alors qu’Alain Girard étudiait en 1959 seulement les couples qui avait conclu un mariage entre 1914 et 1959, donc les couples mariés, on voit apparaître une nouvelle forme de couple appelée les cohabitants, introduite par une période de forte baisse du nombre de mariages. Les couples cohabitent, c’est à dire qu’il vivent sous le même toit sans pour autant être mariés.

Autre cause de la hausse des cohabitations et de la baisse des mariages : l’avance au fil des années des premiers rapports sexuels au sein du couple. Précédemment après le mariage ou parfois juste avant, les premiers rapports sexuels apparaissent à partir des années 1970 au contraire plutôt bien avant, plus précisément pendant la phase de formation du couple. Ce phénomène reporte par conséquent la stabilisation couple, du fait de la relation d’intimité créée par ces rapports sexuel, qui permet de construire doucement mais sûrement une relation.

        Ces nouvelles formes de couple sont également introduites par une « aire de recrutement du conjoint » en pleine évolution. On a donc une exogamie spatiale en plein essor. Bozon et Héran prennent les trois exemples classiques des catégories socioprofessionnelles : les agriculteurs, les cadres et les ouvriers. Les agriculteurs, du fait de leur lieu d’habitation et de leur profession, on un nombre limité d’occasions de rencontrer de potentiels conjoints. De ce fait, ils sont forcés de se déplacer et sortir de leur commune pour pouvoir faire de nouvelles rencontres. Dans le cas des cadres, leur mobilité résidentielle serait la cause de leur importante exogamie spatiale. Au contraire, les ouvriers n’ont en général aucun mal à recruter leur conjoint au sein même de leur commune ou dans ses alentours.

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