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Socialisation primaire et secondaire

Dissertation : Socialisation primaire et secondaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 232 Mots (9 Pages)  •  283 Vues

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Selon Luckmann « La socialisation secondaire est l’intériorisation de “sous-mondes” institutionnels ou basés sur des institutions ». La socialisation primaire se déroule de la naissance à la fin de l’adolescence d’un individu. C’est le processus par lequel un individu apprend à vivre en société, en intériorise les normes et se construit son identité sociale. Les acteurs centraux de la socialisation primaire d’un enfant sont les adultes qui l’entourent et l’encadrent (parents et enseignants, notamment), ainsi que ses pairs (amis d’école, de sport, etc). Le processus de socialisation est nécessaire. Il permet à chaque individu d’acquérir une identité sociale et de vivre en bonne intelligence avec autrui. L’enfance est le moment privilégié, mais non unique, de la socialisation. Il existe effectivement une socialisation secondaire qui va entrer en jeu dans la création de l’identité de l’individu, lorsque celui-ci va atteindre l’âge adulte. En créant le concept de socialisation secondaire, Les sociologues Berger et Luckmann, remettent en question la socialisation primaire et démontrent la complexité de la construction identitaire. Ainsi, la socialisation primaire est-elle définitive dans la construction identitaire d’un individu ? Pour ce faire, nous déploierons 2 axes : La socialisation primaire créant l’identité sociale de l’individu puis, la socialisation secondaire qui modifie celle-ci.

La socialisation commence dès l’enfance de l’individu, qui va intérioriser et incorporer un certain nombre de normes et de valeurs. Il va ainsi apprendre et adopter les grands principes moraux établis par la société ainsi que les règles de conduite qui lui sont fixées. Il va occuper un statut et respecter les rôles qui lui sont associés, en répondant aux comportements qu’on attend de lui. Les enfants vont ainsi intégrer ces ensembles normes et de valeurs, qui vont fonder leur identité sociale. Une fois adultes, les individus auront la liberté de dévier certaines règles, néanmoins, la socialisation primaire marque durablement les comportements et les choix des adultes. Il y a alors une fixation de normes et de valeurs l’âge adulte, tellement ancrées chez l’individu qu’elles deviennent naturelles pour celui-ci. C’est la formation de l’habitus, un système de dispositions durables (langage, goût, comportement, modes de vie…) acquises par l’individu dans son milieu d’origine et qui vont orienter et structurer les pratiques et les représentations des individus. Les habitudes prises pendant l’enfance restent ainsi souvent gravées à vie chez l’individu. Dans son livre, « Les millionnaires de la chance. Rêve et réalité », Michel Pinson analyse les comportements de personnes ayant gagné entre 1 et 75 millions d’euros du jour au lendemain. Il écrit que la majorité des gagnants « revendiquent volontiers de rester ce qu'ils sont, avec la richesse économique en plus (...) L'avoir ne doit pas supplanter l'être, on a de la richesse, certes, mais on n'est pas devenu un riche pour autant » Ainsi, ils sont nombreux à garder leurs habitudes, leur ancienne voiture ou maison.

Donc les éléments identitaires acquis pendant l’enfance persistent dans l’identité de l’adulte. L’habitus transmis par la socialisation dans un milieu d’origine correspond à des dispositions durablement intériorisées et incorporées.

L’individu intègre donc de manière durable les bases qui lui sont attribuées lors de son enfance, ce qui impacte fortement son évolution en tant qu’adulte. D’autant plus que la socialisation n’est pas universelle, créant parfois des inégalités et des différences entre les individus. La socialisation différenciée est le fait que la socialisation est différente en fonction du statut particulier que la personne sera amenée à occuper dans la société. Elle peut ainsi varier selon le sexe de l’enfant. Le comportement des femmes et des hommes n’est pas naturel, il est fondé par l’éducation. Le comportement des parents, les valeurs inculquées, les jouets offerts et les activités des enfants varient selon leur sexe. La socialisation différenciée débouche sur de nombreuses inégalités à l’âge adulte.

Par exemple dans le domaine des tâches ménagères, 80 % des femmes indiquent consacrer au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage contre seulement 36 % des hommes, selon les données 2016 de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Des inégalités sont également visibles dans le domaine de la politique, des études supérieures, de l’emploi… La socialisation différenciée est également la cause de trajectoires différentes selon les individus.

En effet, au sein de la famille, on ne transmet pas aux garçons et

aux filles les mêmes normes ni les mêmes valeurs (A). La transmission de ces stéréotypes de genre est ensuite renforcée par les

autres instances de socialisation (B), et contribue à façonner des identités durables qui influencent profondément le devenir

des filles et des garçons (C

Elle peut également différer selon le milieu social auquel l’individu appartient. Les comportements des individus diffèrent, particulièrement à l’âge adulte. Effectivement les valeurs, les normes, l’éducation et le rapport à la culture sont très différents selon la provenance sociale de l’individu. Dans son livre « La Distinction », P. Bourdier analyse les différents comportements à table des individus selon leur milieu social. Même pour une activité nécessaire et commune à tous, qui est le fait de se nourrir, les habitudes et les règles diffèrent. Alors que dans classes populaires on sert « abondamment », « à la louche ou à la cuillère, qui évitent d’avoir à trop mesurer et compter », dans la bourgeoisie, le repas doit respecter un certain nombre de règles. C’est une manière d’introduire « la rigueur de la règle jusque dans le quotidien ». Ces habitudes persistent et restent naturelles lorsque l’individu est adulte.

La socialisation primaire se déroule ainsi de manière différenciée. L’identité sociale de l’individu va ainsi varier selon son sexe et son milieu social, ce qu’aura par la suite de différents impactes sur son avenir et sa trajectoire.

La socialisation secondaire se superpose à la 1ère forme de socialisation. Elle va se faire par l’entreprise, les médias, les pairs… Elle se développe parfois dans la continuité de la socialisation

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