Peut-on enfreindre les lois pour mieux se faire entendre? Intro, plan du développement et conclusion

Peut-on enfreindre les lois pour mieux se faire entendre ?

Intro

Le 7 octobre 2019, Ségolène Royal, ministre française de l’environnement entre 2014 et 2017, déclarait à propos du mouvement écologiste Extinction Rebellion dont le mode d’action est la désobéissance civile qu’il devait être « rapidement réprimé ». Celle-ci estimait en effet ce mode d’action « totalement illégitime ». Cette affirmation ayant été vivement critiquée, il semble logique de nous questionner à son propos. Enfreindre les lois pour mieux se faire entendre est-il justifié ? Est-ce au contraire irresponsable ?

Plan du développement

Thèse : « Enfreindre les lois pour se faire entendre est irresponsable »

• Où est la limite ? Quelle loi peut être enfreinte, laquelle ne le peut pas ? La désobéissance ouvre la porte à la violence voire au terrorisme.

Exemple : les Suffragettes, groupe féministe militant pour le suffrage universel pendant les 19ème et 20ème siècles, dont les méthodes sont passées de pacifiques à terroristes (pose de bombes, incendies volontaires…)

• Les lois existent pour une raison, sont réfléchies, les enfreindre perturbe un système bien plus grand, touchant des personnes qui n’ont rien demandé. Les actes ne sont pas anodins et sans conséquences.

Exemples : mouvements de blocage empêchant des rendez-vous importants ; manifestations illégales car pendant l’épidémie de covid augmentant les risques de contamination ; détérioration de matériel,…

• D’autres moyens de se faire entendre existent, entrainant moins voire pas de conséquences négatives 

Exemples : manifestations autorisées, pétitions,…

Transition

• Désobéir aux lois entraine très souvent des conséquences négatives et affecte des personnes non-concernées.
• Mais désobéir aux lois pour mieux se faire entendre est aussi un acte des plus légitimes.

Antithèse : « Désobéir aux lois pour mieux se faire entendre est légitime »

• C’est un mode d’action des plus efficaces 

1. Attire plus l’attention des politiques/médias/de la population : intérêt pour la cause défendue, sensibilisation et prises de conscience. En effet, aujourd’hui nous avons accès une quantité telle d’informations que faire parler d’une action en particulier est compliqué.

Exemple : l’action du collectif #NotInMyName en Belgique, en juin 2018 : des militants ont bloqué et saboté le chantier d’un centre de détention pour familles de migrants avec enfants. Cela a informé une grande partie de la population de la situation : qu’en Belgique, on enfermait des enfants innocents.

1. Représentatif d’une émotion, de détermination, d’une notion d’urgence : des personnes sont prêtes à risquer des choses pour dénoncer ce qui leur semble injuste. Montre aussi qu’il y a une faille dans la démocratie si des citoyens en viennent à cela, d’autant plus si la mobilisation est massive.

Exemple : La mobilisation des gilets jaunes, qui a pris une ampleur énorme et a révélé une profonde impression d’être délaissées de la part des classes les plus défavorisées.

1. Certaines désobéissances sont des moyens de pression : les acteurs visés ont plus intérêt qu’autre chose à céder

Exemple : Le collectif écologiste « La Ronce », avec l’action Epine Sucrée, qui incite actuellement les citoyens à dégrader et rendre invendables les paquets de sucre de marques utilisant des néonicotinoïdes (pesticides connus pour leur nocivité sur les insectes comme les abeilles), le but étant que les chaines de magasins retirent ces produits de leurs rayons.

1. Les actes légaux sont bien moins efficaces que ceux illégaux, ce qui est logique : les lois sont faites pour protéger le système en place. Donc, rester dans la légalité protège ce système jugé injuste.

Exemple : la loi « sécurité globale » en France interdisant de filmer les policiers qui protège donc l’Etat d’attaques pour violences policières, qui provoque énormément de réactions en ce moment.

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