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Les différences d'itinéraires scolaires entre les filles et les garçons

Fiche de lecture : Les différences d'itinéraires scolaires entre les filles et les garçons. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2017  •  Fiche de lecture  •  5 345 Mots (22 Pages)  •  647 Vues

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Nous avons vu dans la partie précédente les différences itinéraires scolaires entre garçons et filles. Dans cette partie, nous allons voir l'origine de ces différences, afin d'analyser comment l'école et la socialisation familiale construit les individus et donc participe à la différenciation entre le sexe masculin et féminin. En effet, les enfants reçoivent au quotidien un nombre important d'informations par ces agents de socialisation sur les comportements adéquats pour leur propre sexe. Tout d'abord, nous allons nous intéressé aux interactions dans la salle de classe à l'école et plus particulièrement les interactions maîtres-élèves ainsi que les comportements dans la classe.

Beaucoup de recherches ont été faites dans les pays anglo saxons et ont fait l'objet de nombreux articles et ouvrages sur ce sujet : notamment des recherches qui ont pour finalité de décrire les différences d'interaction en classe selon le sexe de l'élève.  Cependant, il y a une limite à ces recherches : cela décrit les différences mais ne prouve pas pour autant que ce sont ces différences qui expliquent les inégalités de réussite scolaire qu'on soit une fille ou un garçon.

Nous pouvons remarquer que les professeurs des écoles eux-mêmes influent sur ces oppositions et différences : les observations montrent que les maîtres recourent très souvent aux oppositions entre garçons et filles afin de manager la classe.  En effet, celui-ci rappelle souvent aux élèves qu'ils sont des garçons ou au contraire des filles, et les informe de manière implicite qu'ils doivent se comporter comme une personne du même sexe le ferait. Le maître utilise des mots très sexués pour parler aux enfants, notamment en maternelle,  par exemple, il fait des remarques concernant l'apparence physique  plus particulièrement aux filles, les rappelant que le physique est quelque chose d'essentiel chez une fille. Cela me fait d'ailleurs écho, j'ai effectué un stage de deux mois l'année dernière en classe de maternelle, et par exemple, lorsque les enfants sortaient de la sieste, les garçons avaient le droit d'aller en récréation directement, alors que les filles devaient toutes se faire coiffer, vérifier que leurs vêtements soient correctement mis avant de sortir dehors, etc. La

réaction des professeurs est également différente selon le sexe de l'élève, par exemple, la violence ou l'agressivité est plus ou moins excusé voir jugé naturel si c'est un garçon alors qu'au contraire, de la part d'une fille c'est davantage choquant.

En classe de primaire , les maîtres s'attendent à ce que les filles se placent au premier rang d'elles-mêmes, alors qu'au contraire si elles se placent au fond elles sont jugés comme des opposantes)

Les maîtres ont des attentes envers les filles qu'ils n'ont pas forcément envers les garçons, par exemple, afin qu'elles civilisent la classe, le maître effectue un placement stratégique des filles dans la classe de façon à ce que le calme règne. Car le fait d'alterner garçons et filles engendrerait une ambiance davantage studieuse. D'ailleurs, on peut voir que la proportion de filles ou de garçons dans une classe peut influer sur le climat général, car les garçons dominent l'espace sonore d'après les travaux d'observations effectués en classe. Une classe où les filles seraient plus nombreuses aurait plus tendance à rester calme. Des études ont menés  à savoir si il y a des différences dans le temps consacré aux élèves par les professeurs selon le sexe, les résultats montrent que  les professeurs semblent accorder plus de temps aux garçons par la parole. Des chercheurs tel que younger et warrington estiment,  d'après des enregistrements audio effectué en classe, que les enseignants consacrent plus de leur temps aux garçons et le reste au fille soit 44 % aux filles et 56 % aux garçons. On peut donc se demander si ce temps plus long accordé aux garçons a un impact sur le plan pédagogique ou non ?

Selon Leder en 1990, les enseignants interrogent davantage les garçons et leur parle plus souvent, ils passent plus de temps à réagir à leurs interventions spontanés et à attendre leurs réponses. Avec l'accumulation de ces interventions et contact entre les garçons et l'enseignant, ils reçoivent un enseignement plus personnalisé que les filles , les filles sont moins vu dans leur individualité étant plus discrète, elles sont plus vue comme un groupe.

Parmi les interactions avec les garçons, on compte les réprimandes, les critiques envers leurs comportements. Il y a donc plus de précautions des enseignants vis  vis des garçons. Concernant le travail, les professeurs sont également plus attentif à leurs travaux : ils ont des notations plus sévères (sans doute si on compte les comportements en classe) alors que les filles reçoivent en moyenne, je précise, des meilleurs notes. On remarque également des différences d'encouragement et de félicitations de la part des enseignants sur les travaux des élèves selon le sexe : l'enseignant fait  plus de remarques positives sur la forme pour les filles (belle écriture) , pour les garçons c'est plus sur le fond c'est à dire leurs performances. Les critiques négatives sont plus sur la forme pour les garçons et pour le fond pour les filles, d’ailleurs on souligne que les maîtres ne parleraient pas de manque d’effort des filles mais plus de problèmes  intellectuels.   Une étude américaine des sociologues dweck, davidson, nelson et ema en 1978 confirme cela : plus de 90 % des critiques positives accordés aux garçons concernent leurs capacités intellectuelles alors que les filles les critiques touchent plus sur la forme. Des recherches empiriques ont été menés sur les conséquences psychologiques des appréciations des maîtres sur les élèves ( donc notamment les sociologues callaghan et manstead en 1983)  et des résultats en découlent ; l’utilisation plus rare des appréciations négatives sur les filles, en font des messages qu’elle prennent très au sérieux par rapport à leur niveau de compétence.

 Selon les sociologues good, neville sikes et brophy en 1973, si les enseignants pousse plus les garçons à réussir, et donc sont plus réprimandés, c’est parce qu'a priori ils considèrent qu’ils n’exploitent pas leurs capacités au maximum, alors que les filles, si elles ne réussissent pas, ne serait pas vu comme un manque de motivation mais plutôt comme un manque de  capacité intellectuel. Selon mosconi en 1989 les professeurs trouvent les garcons plus stimulants et disent avoir plus de plaisir à enseigner avec eux mais apprécient les filles plus pour leurs qualités (concentration maturité).  

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