La mise en scène de la justice

Sorbonne Lettre                                                                                     2021/2022 Méthode qualitative                                                                           GILET Camille

Dossier sur la mise en scène de la justice
Loöna BAITZOUROFF, Lara MCLAIN
Novembre 2021

Sommaire :

Page de garde        1

Intro :        2

Développement        3

I. Répartition spatiale        3

II. Prise de parole et code vestimentaire        6

III. Mouvements et déplacements des différents acteurs        9

Conclusion        12

Annexe        13

Bibliographie        13

Intro :

Ce devoir porte sur la mise en scène de la justice. Pour pouvoir analyser cette mise en scène on observe le déroulement d’une prise de décision judiciaire lors d’une audience d’un tribunal correctionnel. Nous avons choisi d’aller observer pendant une heure (de 10h08 à 11h08), le déroulement d’une audience dans la 24ème chambre Section 2A du Tribunal de Paris, le lundi 25 octobre. Nous nous demandons alors : la mise en scène des tribunaux correctionnels nous aide-t-elle à avoir une vision représentative des différents rôle des acteurs de la justice ?

La mise en scène est l’ensemble des dispositions visant à accompagner les acteurs. Ces dispositions vont du décors au mouvements des individus. Ce devoir portant sur la mise en scène de la justice, nous allons voir comment les décors au sein de la cour ainsi que les mouvements des différents professionnels donnent une vision plus ou moins représentative des acteurs judiciaires. Avant d’énoncer le plan on rappelle quels professionnels étaient présents lors de notre observation. Il y avait parmis les magistrats du siège trois femmes juges (deux assesseurs et la Présidente des juges) ; qui composaient les magistrats du parquet une femme et un homme (procureur et procureur adjoint). En avant du siège et du parquet sur la droite un huissier audiencier^[1], le greffier^[2] était absent et plus en avant encore sur des tables/strapontins plusieurs avocats ont fait des aller et venus. Dans le public il y avait des accusés, des avocats, des étudiants (en droits et sociologie) et d’autres observateurs ; il ne semblait pas y avoir de presse. Finalement pour répondre à cette problématique nous allons d’abords nous attarder sur la répartition spatiale du tribunal, celle de la parole et du code vestimentaire selon le rôle des acteurs et enfin regarder la répartition des déplacements des différents acteurs dans le tribunal.

Développement

I. Répartition spatiale

a) Description

Pour commencer, voici une présentation de la salle d’audience dans laquelle notre réflexion a évolué.

On rentre par l’extrémité arrière droite de la 24ème chambre du tribunal correctionnel, du tribunal judiciaire de Paris. On se retrouve dans une grande salle carré haute sous plafond. Le parquet est en bois couleur chêne clair, 2 colonnes de 5 rangées de longs bancs en plastique blancs sont positionnées dès notre entrée en salle (très proche de l’arrière de la salle), face à l’estrade qui surélève les magistrats du siège^[3] et du parquet^[4]. Les 5 rangées de bancs sont séparées au milieu pour laisser un passage de circulation vers l’avant de la chambre (en direction des juges et avocats). Perpendiculaire aux bancs, des tables blanches (en plastiques) dédiés aux avocats (civil à gauche et de la défense à droite) sont répartis de la façon suivante : 3 rangées de tables à gauche, contre 2 à droite. Enfin, nous fait face une longue table dite en « U », blanche, épaisse et surélevée sur une estrade. S’y situes le siège^[5] et le parquet^[6], les fauteuils des juges et des procureurs sont en cuir noir. Les tables centrales de la chambre (perpendiculaires à nous) forment deux blocs (de tables) qui se font face et laisse place en leur centre à un espace où se présente les avocats et accusés pour venir plaider et défendre leurs cas devant les juges. Là encore, les tables sont blanches et il y a des strapontins en cuir marron clair collés aux dos des tables. Au fond de la salle derrière moi (par l’endroit d’où nous sommes entrées) : il y a un léger renfoncement dans les coins postérieurs droit et gauche. Chacun de ces renfoncements donne sur une porte vitrée (portes vitrées qui sont donc face à face). Au fond de la salle, il y a une officière de police à l’entrée de la porte de droite qui vérifie que tous les téléphones du publics sont éteints avant de les laisser entrer. Il y a 4 télés suspendues au plafonds dans la salle, 2 collées à droite et 2 à gauche, toutes sont éteintes. Le faux plafonds qui soutiens deux rangées de fenêtre sur les murs droit et gauche, porte également neufs lampes ancrées dans celui- ci ainsi que six lampes suspendues (à environ 10 cm). Un panneau « exit » ( : sortie) est situé en hauteur à côté de l’extrémité gauche de la table des magistrats. Tout à droite à l’avant de la table des magistrats il y a un espace semi-clos : le box où peuvent être placés les accusés. Lors de notre observation, cette espace était clôt par des films plastique placés au niveaux de la partie normalement ouverte des boxs (certainement dû au mesures restrictives de la covid).

On va maintenant pouvoir analyser les spécificités architecturale et expliciter leurs symbolique.

[pic 1]

Procureurs                                                                                      Vide[pic 2][pic 3][pic 4][pic 5]

Absent                                                                                          Absent[pic 6][pic 7]

Schéma d’une chambre d’un tribunal correctionnel de Paris

b) Analyse

Comme nous l’avons observé, le prétoire est un espace très hiérarchisé qui assigne à chacun une place. Une barrière architecturale dessine la frontière entre le public et le corps judiciaire, ensuite entre les appliquants de la loi (magistrats) et les individus en attente de jugement (avocats et accusés). La table surélevée sur laquelle sont positionnés les juges et procureurs appelle notre regards dès l’entrée dans la chambre. Elle attire notre attention tout au long de l’observation quand bien même nous ne pouvons ni entendre, ni comprendre ce qui y est dit. Sa position légèrement en hauteur accentue l’impression de pouvoir et de supériorité qui s’en dégage, ce qui, dans le cas précis des salles d’audience judiciaire, est représentatif de la position des acteurs assis cette table. En effet, cette table principale préside la chambre judiciaire d’un point de vue architecturale aussi bien que factuels car les individus qui s’assoient à ce niveau ont une supériorité morale et judiciaire.

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