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Pourquoi rêvons-nous ?

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Par   •  25 Mars 2015  •  1 984 Mots (8 Pages)  •  719 Vues

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Généralités[modifier le code]

Les humains sont intrigués par leurs rêves et tentent d'expliquer leur existence. Comme ils remarquent que tous les rêves ne se ressemblent pas, ses explications vont de « sans importance, il ne s’agit que d’une réminiscence du jour précédent » à « un message divin » en passant par la perception des images des rêves comme symboles qui prédiraient l’avenir si on savait les interpréter. La partie historique de l’article montre que toutes ces approches se retrouvent régulièrement au cours de l’histoire de l’humanité.

À partir du XIXe siècle de nouvelles idées voient le jour, qui aboutissent depuis une centaine d’années à deux approches différentes :

Des explications psychologiques qui partent du principe que le rêve est intimement lié à la vie du rêveur et que l’interprétation de ses rêves pourra l’aider à mieux se comprendre;

Une approche par les sciences exactes, plus particulièrement par les neurosciences, qui cherchent la réponse à la question « pourquoi rêvons-nous ? » par l’étude de l'activité du cerveau pendant le sommeil.

Comme l’étude du cerveau a montré que beaucoup de personnes se souviennent de leurs rêves si on les réveille pendant le sommeil paradoxal et que le sommeil paradoxal existe chez les mammifères placentaires, les marsupiaux et les oiseaux 1, on en a conclu qu’ils doivent manifester une activité onirique.

Perception[modifier le code]

Aux origines : croyances et rêve[modifier le code]

La croyance à l'origine divine des songes est universelle. Des découvertes archéologiques prouvent que les Égyptiens de la Xe dynastie croyaient déjà qu'un rêve pouvait révéler l'avenir et avaient recours à des clés des songes2. Le songe comme message divin existe également dans la mythologie grecque, à travers les rêves que Zeus envoie à Agamemnon ou les visions qu'accorde Apollon à Delphes, notamment à Oreste3. Dans l'orphisme et l'école de Pythagore on enseigne que la communication avec le Ciel s'effectue uniquement pendant le sommeil, moment où l'âme s'éveille, doctrine identique qu'on retrouve chez les écrivains juifs et arabes du Moyen Âge. Ibn Khaldoun évoque la pratique ritualisée des rêves mantiques chez les musulmans. L'oniromancie babylonienne n'avait rien à apprendre de la Grèce. Le songe prophétique est bien connu chez les Sémites, ce dont témoigne l'Ancien Testament4. On s'intéressait déjà aux rêves à Sumer vers -3000, et dans l'Égypte ancienne (-2500).

Le rêve est également important au sein des chamanismes. La croyance la plus répandue chez tous les peuples sibériens est que la vie du corps dépend de l'âme. Gardant une certaine autonomie, elle peut s'évader pendant la phase du sommeil, et le rêve témoigne de cette évasion. Cette absence temporaire est sans danger, à condition qu'on ne réveille pas brutalement quelqu'un qui dort. Chez les Xant-Mansi, on dessine un tétras sur les berceaux des nourrissons afin que l'âme de celui-ci ne s'en aille pas trop loin. Si elle se fait prendre par les esprits, la mort est inéluctable, à moins que le chaman n'intervienne. Cette absence d'âme peut aussi être attribuée à d'autres états proches du rêve comme l'ivresse et la maladie, la folie aussi.

Dans les sociétés chamaniques, certains types de rêves vont apporter de la chance au chasseur. S'il rêve de la fille de l'esprit de la Forêt (et des Eaux aussi pour les Selkup), c'est-à-dire du donneur de gibier (donneur de chance), sa chasse sera couronnée de succès par exemple. La fille de l'esprit de la Forêt peut apparaître différente à chaque rêve, en vertu de la « pluralité d'entités particulières, localisées »5. Les chamans sibériens voient aussi en rêve l'élan ou le renne dont la peau va lui servir à confectionner son tambour. Le rêve lui permet de savoir où le trouver et comment le reconnaître. Il ne lui restera plus qu'à faire part de ces renseignements au chasseur pour que celui-ci aille le tuer. Cette recherche peut durer une année entière.

Certains types de rêves s'inscrivent dans le cadre de l'initiation également. Ils se produisent d'ailleurs souvent pendant une maladie. Dans ces rêves, il existe des thèmes récurrents : rencontres avec des figures divines (Dame des Eaux, Seigneur des Enfers, Dame des animaux), esprits-guides, révélations sur les maladies et leur traitement, dépeçage et découpage du corps du chaman6. On connaît de nombreuses sociétés « à rêves », c'est-à-dire des peuples pour lesquels le rêve revêt une importance particulière. C'est le cas des Mohave d'Arizona (largement décrits par Georges Devereux) ou encore des Zápara (voir les articles ou ouvrage d'Anne-Gaël Bilhaut) d'Amazonie équatorienne, moins connus du grand public.

Grèce antique[modifier le code]

Articles détaillés : Médecine et religion en Grèce antique, Culte d'Asclépios, Oniromancie et Incubation.

Dans la mythologie grecque,les songes ont leurs propres divinités, les Oneiroi, la plus connue est Morphée, dieu des rêves prophétiques. Aussi bien les philosophes que les médecins grecs se sont intéressés aux rêves et leurs sens. Ils y ont répondu de manière différentes allant d'un évènement sans conséquences (Aristote) à l'aide au diagnostic d'une maladie (Hippocrate) ou encore d'un outil de divination.

Selon Platon (428 - 427 av. J.-C.), Socrate (Ve siècle av. J.-C.) définit le rêve comme un lieu où les désirs honteux, réprimés le jour, se réalisent7.

Le médecin grec Hippocrate (460 av. J.-C.-370 av. J.-C.) est l'auteur du Traité d'hygiène d'Hippocrate ou l'Art de prévoir les maladies du corps humain par l'état du sommeil. Suivant l'état du soleil, de la lune ou des astres vus en rêve, Hippocrate disait savoir si le sujet était en bonne santé, ou au contraire malade. Les rêves avaient qualité de prodromes concernant

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