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Étude du second chapitre de l'ouvrage de Gérard Mauger: Enquêter en Milieu Populaire

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Par   •  22 Décembre 2013  •  642 Mots (3 Pages)  •  1 223 Vues

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Prendre les discours et les pratiques comme objet de connaissance conduit le chercheur à secréter ses propres sources et donc à construire son terrain d'enquête et son propre dispositif de recueil de données (Mauger, 1991, Bizeul, 1998). En sociologie, il est parfois difficile de relier les entretiens à un travail de terrain au sens où l'entendent les anthropologues mais il importe de pouvoir les inscrire dans un contexte commun (Beaud, 1996). Et même quand l'enquête est ancrée dans un terrain délimité dans le temps et distribué dans l'espace, le chercheur est conduit à s'interroger sur les liens entre les faits observés et les particularités du contexte dans lesquels ceux-ci se déroulent (Dodier, Baszanger, 1997). Mais de quel contexte s'agit-il ? Comment le délimiter ? Comment prendre en compte ce qui est propre à la situation d'enquête et ce qui relève du contexte social et historique dans lequel elle se situe ? Si la notion de contexte est, en sciences sociales, à la fois l'une des plus floues et des plus utiles, elle peut s'appliquer tout à la fois au contexte construit de l'observation, au contexte d'un secteur d'activité, d'une zone géographique ou d'une situation particulière, vivre avec une maladie déterminée, comme au contexte historique (Lahire, 1996). Faire le choix d'observer le monde des pratiques à l'échelle des récits qui en sont faits et des propos tenus par les personnes concernées n'implique pas sa décontextualisation. Le contexte, au sens d'une situation donnée inscrite dans une période historique, a des effets sur les propos tenus qui, en retour, contribuent à l'éclairer. Dans toute enquête de terrain, le chercheur est confronté à ces questions pour que les résultats produits dépassent le seul terrain et aient une portée générale.

1. Pourquoi travailler avec des entretiens en profondeur ?

Travailler avec et à partir d'entretiens s'inscrit dans le choix d'une problématique qui privilégie la mise en évidence de processus et de logiques d'action, et qui s'intéresse à la découverte des mondes de références de groupes sociaux ou de catégories de personnes précisément identifiées (Demazière, Dubar, 1997) : jeunes au chômage, personnes atteintes de maladies de longue durée, personnes de milieux populaires… Considérer que “chaque individu est porteur de la culture et des sous-cultures auxquelles il appartient et il en est représentatif” (Michelat, 1975, 232), c'est partager un postulat qui n'est pas sans évoquer ce qu'écrit Pollak (1990, 230) à propos des récits de vie sur l'expérience concentrationnaire qui sont de véritables “condensés d'une histoire sociale individuelle”. Ainsi, chaque entretien est un moyen d'avoir accès à une histoire, à un monde qui par delà sa singularité est aussi celle ou celui d'un groupe ou d'une catégorie de personnes.

L'entretien ou l'interview dont il s'agit est l'entretien de recherche en profondeur ou non directif conçu non comme une technique de recueil de données mais comme un moyen d'investigation pour produire des résultats (Dubar, 1990), comme un instrument de fabrication de la théorie (Kaufmann, 1996). Mon propre travail de recherche sur l'expérience

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