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Synthèse Sur La Gourmandise

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Par   •  1 Mai 2012  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  1 928 Vues

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Gourmandise et gastronomie (synthèse)

En vous aidant si besoin des six leçons de méthodologie dans la colonne de droite (méthodologie de la synthèse), vous ferez de ces quatre documents une synthèse objective, concise et ordonnée.

DOCUMENT UN : Florent Quellier, Gourmandise, histoire d’un péché capital, Armand Colin, 2010 DOCUMENT DEUX : Jean de La Bruyère, Caractères, « De l’Homme », 1688

DOCUMENT TROIS : Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Charpentier, 1842. DOCUMENT QUATRE : René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix chez les Helvètes, le banquet final (1970)

DOC. 1

« Glouton », « gourmet », « gourmand », trois acceptions discordantes pour un même mot. En Occident, gourmandise renvoie à trois sens correspondant grosso modo à trois temps historiques. Le sens le plus ancien désigne les gros mangeurs et les gros buveurs ainsi que tous les excès de gueule du Gargantua (1535) de François Rabelais. Fortement négatif, le mot « gourmandise » qualifie un horrible vice. L’espagnol gula et goloso, golosoría, l’italien gola, le portugais gula et guloseima, gulodice dérivent du latin gula [gosier] désignant « la gourmandise », l’un des sept péchés capitaux codifiés par le Moyen Âge chrétien, et lié à l’exclusion d’Adam et Eve hors du jardin d’Eden.

Progressivement, « gourmandise » s’enrichit d’un sens positif qui a triomphé en France aux XVIIe-XVIIIe siècles et a imposé le français « gourmet » dans les langues européennes. Devenue honnête, friande et gourmette, la bonne gourmandise désigne

les amateurs de bonne chère, de bons vins et de bonne compagnie. Mais le glouton sévit encore. Toujours réprouvé par l’Église et les moralistes, il encourt désormais la sanction sociale par assimilation au sale goinfre sans éducation, ce gueux hideux et affamé. Au pluriel, enfin, «gourmandise » devient synonyme de « friandises » et renvoie à la galanterie, au mignotage et au grignotage hors repas. Liées un temps au salé, les gourmandises s’arriment fortement au règne du sucré aux XVIIIème et XIXème siècles, à un monde sexué réservant les friandises aux femmes et aux enfants, le goût de la bonne chère et des bons vins aux hommes. Par une féminisation et une infantilisation accrues, cette dernière acception conduit à une nette dévalorisation du mot « gourmandise », le terrible péché capital devenant un défaut naturel d’individus perçus comme immatures.

Créé à partir de gastro [estomac] et de nomos [règle], par l’avocat Joseph Berchoux (1775-1838), dans un poème publié en 1801, le mot « gastronomie » désignera l’art de bien manger et « gastronome », l’amateur de bonne chère.

Par le suffixe nomos sont évoqués, à la fois, la notion de maîtrise, autrement dit une passion raisonnable, et le respect des bonnes manières. On ne badine pas avec la gastronomie. La récente affirmation de sa dimension patrimoniale et identitaire, tout comme la tentative de création d’un hybride tenant à la fois du gourmand bon vivant, du gourmet amateur de terroirs et du gastronome élitiste, sont les voies actuellement fréquentées afin d’assurer de nouveau à la gourmandise une légitimité sociale.

Florent Quellier, Gourmandise, histoire d’un péché capital, Armand Colin, 2010

DOC 2

Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s’ils n’étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre(1) de chaque service : il ne s’attache à aucun des mets, qu’il n’ait

achevé d’essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes (2), les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu’il faut que les conviés, s’ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d’ôter l’appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s’il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut (3) et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier (4) ; il écure (5) ses dents, et il continue à manger. Il se fait quelque part où il se trouve, une manière d’établissement

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