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La sociologie

Analyse sectorielle : La sociologie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 226 Mots (5 Pages)  •  617 Vues

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Est-ce que l’homme est tout à fait homogène dans le milieu dans lequel il se trouve ? C’est ce que tend à affirmer la sociologie quand elle expose les étroites correspondances qui apparaissent au niveau des individus, en fonction de leurs origines sociales, et au niveau des différents modes de socialisation propres chacun des groupes sociaux.

Ex : Un enfant issu d’un milieu populaire aura de plus faibles chances de réussir ses études dans une grande école

Nous avons vu que pour Pierre Bourdieu, cette liaison entre le milieu de vie de l’individu et ses attitudes comportementales est statistiquement observable et s’explique par l’habitus social.

Mais dès lors comment expliquer l’apparition de certaines anomalies statistiques ?

Ex : La réussite scolaire des enfants issus de milieux défavorisés ; Les grandes différences d’itinéraires entres personnes d’une même fratrie ; Les changements brutaux d’attitudes comportementales chez certains individus lorsqu’il passe d’un milieu à un autre.

Bernard Lahire entreprend de répondre à ce genre de questions en proposant un cadre de réflexion partant du thème de « l’homme pluriel ». Sa pensée visera à dépasser la critique de l’habitus social de Bourdieu. Cette critique s’articulera autour de trois axes :

- Chacun des acteurs sociaux ne dispose pas seulement d’un habitus mais bien d’une multitude d’habitus, une multiplicité liée à la diversité des univers de socialisation auquel il sera confronté.

- Les actions qui sont en partie engendrées, influencées par l’habitus ne sont pas les seules actions de l’individu, elles coexistent et/ou sont associées à d’autres types d’actions qui sont quant à elles réfléchies, planifiées.

- La transmission de l’héritage culturel (du capital culturel) n’est pas un processus simple et identique pour chaque génération, l’on suppose que d’inéluctables distorsions, adaptations et réinterprétations apparaissent.

La plupart des individus sont plongés dès leur enfance dans un monde très hétérogène et découvre des milieux différents (famille, école, télévision, activités extra-scolaire). L’enfant va donc être confronté à plusieurs modèles différents et il y puisera divers types de conduites. La famille en elle-même n’est déjà que très rarement totalement homogène ce qui offrira à l’enfant ou l’adolescent une pluralité d’ « expériences socialisatrices » et une diversité de Moi sociaux.

Ceci amènera Lahire à une conclusion reprenant la forme du théorème d’Archimède : « Tout corps individuel plongé dans une pluralité de mondes sociaux est soumis à des principes de socialisation hétérogènes et parfois mêmes contradictoires qu'il incorpore. »

Puisqu’il est muni de divers répertoires d’actions, l’individu pourra, en fonction de contexte et de la situation, s’adapter et actualiser son mode d’action. On parlera alors de réactivation mobilisation/inhibition d'habitus en fonction du contexte.

Ex : Différence complète de comportement d’un élève de l’école à chez lui ou même d’un cours à l’autre

 Selon Lahire, la conception de l’habitus est en contradiction avec les acquis de la psychologie contemporaine : concevoir un mode de comportement uniforme et facilement transférable d’un individu à un autre, c’est de la psychologie sommaire et dépassée.

La seconde réflexion que mènera Lahire portera sur la « réflexivité de l’action » : il s’attaquera cette fois à une autre notion essentielle pour Bourdieu, celle du « sens pratique ». (Un schéma d’action incorporé, devenu un mode d’action spontané, fruit d’un long apprentissage, qui permet d’évoluer naturellement et facilement dans un milieu donné.

Selon la théorie du sens pratique, l’individu agirait toujours de façon inconsciente selon certains schémas d’actions prédéterminés, de façon quasi automatique. Si l’on part de ce point de vue, l’individu ne peut jamais planifier et contrôler les actions qu’ils vont mener, n’échappant que très rarement aux habitudes acquises durant leur éducation, leur socialisation. Mais selon Lahire, l’individu peut mener toute une gamme d’actions planifiées et pesées, qui sortent de cet univers d’action

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