La fonction du sport

Dans sa fonction idéale, le sport est synonyme de justice et d’égalité des chances, de participation à la société, d’amélioration personnelle, de discipline individuelle et collective, morale et physique. Il contribue ainsi à la transformation de l’individu en citoyen et crée des modèles, des figures exemplaires. Mais la réalité de la compétition sportive et le culte de la victoire viennent s’opposer à ces valeurs. Nous nous poserons la question suivante « Le sport exprime-t-il des valeurs en faillite ? » Afin de répondre à cette question nous verrons dans un premier temps, le sport à travers la société capitaliste ; puis les valeurs corrompues et méprisable qu’il y a dans le sport. Enfin nous verrons si le sport est encore un jeu.

Le sport actuel est un sous-système de la structure capitaliste dont il reflète tous les principes de fonctionnement, toutes les tendances, toutes les contradictions.

Les rapports du sport et du capitalisme déterminent des équivalents fondamentaux entre les valeurs sociales et la recherche de la performance sportive. Si l’on fait le parallèle entre le capitalisme et le sport nous obtenons :

-compétition/concurrence,

-rendement/productivité,

-mesure/taylorisme,

-record/profit.

Michel Bernard, compare l’activité sportive à l’activité économique. Toutes deux présentent le même processus et le même dynamisme de production. Nous le voyons avec le principe du rendement, du taylorisme cité dans le texte par l’auteur. Ses mouvements sont robotisés et spécialisés pour une action précise. Le sport représente la théorie et la pratique du corps comme axe de rendement maximum. Il est devenu la science expérimentale du rendement physique.

Le dopage est d’abord un choix de société. C’est le choix d’une société "de la performance", matérialiste et capitaliste.

Mais le recours au dopage doit aussi être compris comme une sorte d’auto thérapie, qui permet de répondre à une exigence sportive ou sociale. Il s’agit de se maintenir en permanence "à la hauteur", afin de rester socialisé dans une société dont les normes exigent la réussite. Dans le contexte d’action et d’initiative individuelle qui impose qu’on se dépasse sans cesse soi-même, on se dope pour se stimuler, on se dope pour être compétitif, on se dope pour gagner, on se dope pour ne pas perdre. Le dopage transgresse à la règle de l'égalité des chances au départ et compromet notre rêve de société juste et égalitaire. Le dopage rétablit donc une « justice inégalitaire » comme le souligne Michel Bernard dans l’encyclopédie Universalis. Le dopage permet un dépassement de soi dans sport. Ce dépassement de soi équivaut à une réussite dans la société.

Nous pouvons donc finir en disant que dans une société, on n’est jamais sûr que les valeurs de citoyenneté véhiculées par l’événement sportif ne soient pas largement contrebalancées par celles de la réussite économique à tout prix.

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