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Notre-Dame des Landes : entre zone de non-droit et enjeu pour l'avenir

Synthèse : Notre-Dame des Landes : entre zone de non-droit et enjeu pour l'avenir. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2020  •  Synthèse  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  517 Vues

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Notre-Dame-des-Landes, entre zone de non-droit et enjeu pour l’avenir

Je vais vous présenter le sujet suivant : Notre-Dame-des-Landes, entre zone de non-droit et enjeu pour l’avenir. Pour cette présentation, je m’appuie sur 6 articles tirés de Ouest-France, du Figaro, de Libération, des journaux en ligne Actumonde et Bfmtv. Mon propos va s’articuler autour de trois points, qui vont me permettre de cerner le sujet que je vous ai annoncé : les dissonances qui existent aujourd’hui, le passif de cet affrontement et les solutions de sortie de crise.

  1. Les désaccords après l’union

Depuis la fin de la trêve hivernale le 31 mars dernier, les occupants de la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame des Landes sont menacés d’expulsion. En effet, le 17 janvier 2018, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ainsi que sa ferme intention d’évacuer les terres de la ZAD. Il y aurait environ 150 personnes y vivant de façon permanente et 200 personnes la fréquentant régulièrement. D’après l’article de Jean-François Martin, en l’absence du front commun que représentait le projet d’aéroport, deux idéologies divisent la ZAD, les militants et les anarchistes. Les anarchistes, qui estiment que « la propriété est le vol », souhaitent maintenir la zone de non-droit qu’est Notre-Dame-des-Landes telle qu’elle est aujourd’hui tandis que les militants sont ouverts à une négociation avec l’Etat. Par conséquent, des jeux de pouvoirs se sont créés au sein de la communauté, renforçant le sentiment de trahison de certains occupants. Les zadistes (occupants de la ZAD) ont la possibilité de se mettre en règle en déposant une demande de projet agricole individuel, mais attendent une solution « collective ». De plus, les zadistes prétendent ne pas être légalement expulsables car ils n’ont pas eu accès aux rendus de jugement autorisant les expulsions, selon l’article de Christophe Jaunet. Au-delà du cadre légal, d’après Benjamin dans l’article de Raphaël Godet, le fait d’avoir défendu la ZAD confère à ses habitants une légitimité à rester. En outre, les zadistes-cultivateurs qui occupent les terrains estiment avoir transformé les parcelles à l’abandon qu’ils occupent à présent et ont construit des bâtiments. Nous avons donc affaire à une nouvelle forme de conflit interne au sein de ce qui fut une opposition unie, entre les militants modérés et les plus radicaux.

  1. Une opposition historique

Le projet d'aéroport sur le territoire de la commune de Notre-Dame-des-Landes est ancien puisqu'il est évoqué pour la première fois en 1963, d’après l’article d’Enzo. « L'Aéroport du Grand-Ouest » divise déjà à l'époque, avec d'un côté les défenseurs du projet voulant dynamiser la région et lui offrir une structure aéroportuaire d'envergure internationale, et de l'autre une association visant à protéger les habitants historiques du territoire concerné, pour la plupart des exploitants agricoles. Cette première vague d'opposition fait qu'aucune suite n'est donnée au projet pendant près de trente ans, avant que les années 2000 ne marquent son retour en force, les gouvernements successifs établissant l'utilité publique du futur aéroport. Là encore, alors que ces derniers semblent déterminés à en mettre en œuvre la construction, et que l'ensemble du projet fait polémique, un front commun se dresse, tant dans la classe politique que dans le reste de la population ; à l'échelle locale d'abord, puis au niveau national. Ce nouvel affrontement cristallise ce qui est devenu un phénomène de société. Un référendum au mode opératoire contesté ne parvient pas à mettre un terme au débat, et il faudra attendre une prise de décision du gouvernement d'Edouard Philippe pour que finalement le projet soit définitivement abandonné en janvier 2018. Durant les dix dernières années du conflit, la ZAD instaurée par les opposants les plus démonstratifs aura gelé l'avancement effectif de la construction de l'aéroport. Malgré des tentatives d'évacuation par les forces de l'ordre, des habitations en dur ont vu le jour au fur et à mesure du développement du microcosme de la ZAD, qui semblait regrouper en son sein des opposants de tous bords, des écologistes aux anarchistes, face à un ennemi commun : le gouvernement.

  1. L’avenir de Notre-Dame-des-Landes et de la résistance

La principale volonté du gouvernement est que les terres de la ZAD retrouvent « leur vocation agricole ». D’après l’article de Charlie Vandekerkhove citant Edouard Philippe, deux cas de figure se présentent dans un premier temps pour les zadistes : les agriculteurs qui occupaient le site avant la création de la ZAD pourront reprendre possession de leurs terres, les occupants illégaux seront expulsés. De plus, des négociations seraient envisageables avec des occupants de la ZAD ayant « déclaré une activité agricole » et désireux d’y rester. Il faut mettre un terme à la zone de non-droit qui existe à Notre-Dame-des-Landes depuis de trop nombreuses années. Les zadistes quant à eux, souhaitent que la ZAD reste « un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole ». En ce qui concerne le modèle des ZAD, d’après l’article de Philippe Subra, la probabilité d’une prolifération de ZAD est faible, car celles-ci apparaissent et persistent dans un contexte spécifique de localisation, d’environnement et de population. En revanche, cela pourrait inspirer d’autres résistances face à des types de projets différents. De ce fait, les méthodes utilisées jusqu’à présent en « ignorant les arguments des contre et les inquiétudes des populations » pour l’aménagement des territoires pourraient devenir de plus en plus compliquées. L’avenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se trouvera « dans un mélange de retour à la normale, de redynamisation du territoire et d’expérimentation sociétale ». La résistance se trouvera donc inspirée par la lutte de Notre-Dame-des-Landes, toutefois dans des proportions moindres.

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