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Aspect psychologique de l'IVG

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Par   •  19 Septembre 2021  •  Fiche de lecture  •  4 149 Mots (17 Pages)  •  286 Vues

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ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE L’IVG

La dimension psychologique de l’IVG doit être étudiée tant du côté des femmes, de leur entourage, que des professionnels les rencontrant.

Autour de la demande d’IVG :

Les consultations médicales pré-IVG :

Quelle est l’utilité et quels sont les effets des consultations médicales pré-IVG sur la décision d’interrompre ou non des femmes initialement venues en demande d’IVG ?

Au total, les consultations médicales pré-IVG n’influent pas sur la décision d’interrompre ou non la grossesse et une majorité de femmes est assez sûre de son choix lors de ces consultations. Ces consultations se doivent d’être des temps d’informations, d’échange et d’écoute de la femme. La présence et la disponibilité de l’équipe sont essentielles afin de reformuler autant de fois qu’il le faut l’ensemble des éléments si la patiente en ressent le besoin.

Dans quel contexte doivent être accueillies les femmes ?

Ce n’est pas une obligation, ni législative ni réglementaire, de rencontrer la femme seule pendant un temps de la consultation.

Si le rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes sur l’accès à l’IVG remis en novembre 2013 au gouvernement énonce comme objectif no 1 de faire de l’IVG un droit à part entière, néanmoins les femmes se sentent souvent obligées de se justifier.

Cette étude conclut que la stigmatisation de l’IVG que peuvent ressentir les femmes augmente l’anxiété, les traits dépressifs et le stress avant l’IVG.

Selon l’auteur, trois éléments sont remarqués comme importants dans l’attitude du médecin lors de la première consultation pré-IVG : que le médecin offre à la femme la possibilité « d’exprimer ses choix, ses doutes et ses angoisses » ; qu’il ait une « absence de jugement » et manifeste d’une « neutralité » ; qu’il crée une relation de « confiance » et soit « bienveillant ».

Dès lors que l’on ressent un doute sur le consentement de la femme et son vécu, on ne doit pas hésiter à faire sortir la personne accompagnante : conjoint, mère, copine ou autre. Pour certains soignants, ceci peut paraître compliqué. Certains profitent du moment de l’échographie pour évoquer la nécessité de vivre ce moment dans une intimité. Plus cela est naturel pour le soignant, plus cela semble naturel pour celui à qui l’on demande de sortir de la pièce.

Il est souhaitable d’avoir, dans la structure, un temps et un lieu dédiés spécifiquement à l’accueil et l’accompagnement des femmes demandeuses d’IVG. Rencontrer la femme seule permet non seulement de s’assurer au mieux de sa liberté de choix, mais aussi qu’elle ait la liberté de pouvoir évoquer librement son histoire et ses questionnements.

La place de l’échographie dans l’IVG :

Les femmes ne désirent « ni voir ni conserver une image échographique ». Les travaux sur l’image ont montré qu’en matière d’échographie, l’image brute, non commentée, peut réveiller la fantasmatique individuelle et avoir l’effet d’un traumatisme psychologique. Les commentaires peuvent être vecteurs des représentations du médecin et, si ce dernier est réticent à la perspective d’une IVG, ils risquent de majorer la culpabilité de la jeune femme qui souhaite interrompre la grossesse.

Il arrive que, lors de la consultation, la femme demande une photo d’échographie. Pour beaucoup de femmes, la demande de photo souligne un réel deuil d’enfant potentiel à faire, enfant dont l’image restera pour elles la seule trace. Image pouvant être ainsi « rassurante », car preuve d’un vécu qui pourrait, par la suite, devenir « irréel », dont les souvenirs pourraient amener au doute, quel qu’il soit.

Il est recommandé de demander à la femme (au couple) s’ils souhaitent ou non voir les images échographiques.

Choix de la méthode d’IVG :

Selon une étude qualitative française, 60 à 70 % des femmes choisiraient la méthode médicamenteuse si elles avaient le choix. La méthode instrumentale peut aussi être choisie parce qu’elle est vue comme comportant moins de risque de complications, ou/et afin de ne « rien voir », « rien sentir », d’une certaine façon ne pas être là au moment de l’IVG.

Lorsqu’elles ont eu le choix de la technique, les trois quarts des enquêtées ont eu une IVG médicamenteuse, contre seulement un quart des femmes qui n’ont pas choisi (en établissement).

La femme doit être accompagnée de la même façon quelle que soit la méthode choisie . Il est recommandé de permettre un accès équivalent à chaque méthode en présentant de façon éclairée les avantages et inconvénients de chacune d’elles.

Quel temps est-il nécessaire pour chaque femme entre sa demande initiale et l’IVG ?

Voir loi. → les femmes doivent être informées de la possibilité de reporter ou d’annuler l’IVG si elles le souhaitent. Et celles qui ont besoin de plus de temps pour parvenir à une décision doivent être libres de retarder la procédure et de pouvoir avoir accès à de plus amples conseils à leur demande. S’il est essentiel de vérifier que la femme est sûre de son choix, toutefois, lorsque cela est confirmé, il n’y a aucun intérêt à retarder l’IVG.

Il est recommandé de proposer systématiquement à la femme la possibilité, la liberté, de pouvoir s’autoriser un temps de réflexion afin de permettre d’éviter un certain nombre d’IVG « subies » parce que décidées sous la pression de l’entourage. Cela permet aussi à la femme d’assimiler les informations médicales données, de parler pour s’approprier son choix. En effet, une femme à qui le praticien répond que l’on va s’engager dans le processus d’IVG, sans ajouter cette possibilité de réflexion, va se sentir engagée dans un processus ; certaines femmes n’oseront pas remettre en cause leur décision, voire se sentiront obligées d’aller au bout. Elles se doivent de « remplir le contrat ». Cela change tout si le praticien dit à la femme qu’elle peut encore réfléchir pendant le temps avant la date programmée pour l’IVG.

Il est important de déterminer avec la patiente le temps dont elle a besoin pour prendre sa décision et/ou réaliser l’IVG. Il est recommandé de proposer la possibilité d’autres consultations (médecin, sagefemme, conseiller conjugal,

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