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Synthèse Sur La Censure

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Par   •  10 Septembre 2012  •  1 953 Mots (8 Pages)  •  2 220 Vues

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BTS - FRANÇAIS

Document 1

FIGARO - « ... Il s'élève une question sur la nature des richesses, et, comme il n'est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n'ayant pas un sou, j'écris sur la valeur de l'argent et sur son produit net ; sitôt je vois, du fond d'un fiacre, baisser pour moi le pont d'un château-fort, à l'entrée duquel je laissai l'espérance et la liberté. (Il se lève.) Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé leur orgueil ! Je lui dirais que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur, et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et, comme il faut dîner quoiqu'on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que pendant ma retraite économique, il s'est installé à Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s'étend même à celles de la presse, et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j'annonce un écrit périodique, et, croyant n'aller sur les brisées d'aucun autre, je le nomme « Journal inutile ». Pou-ou ! je vois s'élever contre moi mille pauvres diables à la feuille; on me supprime et me voilà derechef sans emploi... »

BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro, V, 3 (1784).

Document 2 - Début du réquisitoire prononcé par M. PINARD, substitut au Procureur impérial,

contre Les Fleurs du Mal de BAUDELAIRE (1857)

Poursuivre un livre pour offense à la morale publique est toujours chose délicate. Si la poursuite n'aboutit pas, on fait à l'auteur un succès, presque un piédestal ; il triomphe, et on a assumé, vis-à-vis de lui, l'apparence de la persécution. J'ajoute que, dans l'affaire actuelle, l'auteur arrive devant vous, protégé par des écrivains de valeur, des critiques sérieux dont le témoignage complique encore la tâche du ministère public.

Et cependant, messieurs, je n'hésite pas à la remplir. Ce n'est pas l'homme que nous avons à juger, c'est son œuvre ; ce n'est pas le résultat de la poursuite qui me préoccupe, c'est uniquement la question de savoir si elle est fondée.

Charles Baudelaire n'appartient pas à une école. Il ne relève que de lui-même. Son principe, sa théorie, c'est de tout peindre, de tout mettre à nu. Il fouillera la nature humaine dans ses replis les plus intimes ; il aura, pour la rendre, des tons vigoureux et saisissants, il l'exagérera surtout dans ses côtés hideux ; il la grossira outre mesure, afin de créer l'impression, la sensation. Il fait ainsi, peut-il dire, la contrepartie du classique, du convenu, qui est singulièrement monotone et qui n'obéit qu'à des règles artificielles.

Le juge n'est point un critique littéraire, appelé à se prononcer sur des modes opposés d'apprécier l'art et de le rendre. Il n'est point le juge des écoles, mais le législateur l'a investi d'une mission définie : le législateur a inscrit dans nos codes le délit d'offense à la morale publique, il a puni ce délit de certaines peines, il a donné au pouvoir judiciaire une autorité discrétionnaire pour reconnaître si cette morale est offensée, si la limite a été franchie. Le juge est une sentinelle qui ne doit pas laisser passer la frontière. Voilà sa mission.

Document 3 - M'ame Anastasie

CENSURE (Anastasie), illustre engin liberticide français, née à Paris sous le règne de Louis XIII. - Elle est fille naturelle de Séraphine Inquisition, et compte de nos jours dans sa nombreuse famille quelques autres personnages également très connus: Ernest Communiqué, Zoé Bonvouloir, le vicomte Butor de Saint-Arbitraire, et Agathe Estampille, ses cousine, tante et beau-frère, dont nous esquisserons les traits l'un de ces jours.

Le Pape Alexandre VI, qui avait été un des premiers pères, avait laissé un petit manuscrit intitulé Guide du parfait censeur, et à l'aide duquel Anastasie avait pu faire son éducation. Voici quelques extraits de cet intéressant travail.

I - La censure est l'art de découvrir dans les oeuvres littéraires ou dramatiques les intentions malveillantes.

II - L’idéal est d'y découvrir les intentions, même quand l'écrivain ne les a pas eues.

III - Un censeur capable doit, à première vue, déterrer dans le mot Ophicléide une injure à la morale publique.

IV - La devise du censeur est: « Coupons, coupons, il en restera toujours trop. »

V - Le censeur doit être persuadé que chaque mot d'un ouvrage contient une allusion perfide. Quand il parviendra à découvrir l'allusion, il coupera la phrase. Quand il ne la découvrira pas, il la coupera aussi, attendu que les allusions les mieux dissimulées sont les plus dangereuses.

André GILL - Journal l’Éclipse du 19 juillet 1874.

[pic]

André GILL , Madame Anastasie

Document 4

Liberté d'expression et respect de l'enfant

Une des tâches principales de la censure paraît être la dénonciation et la condamnation de la violence, et l'on a déjà beaucoup dit et écrit sur ce sujet. Pourtant un débat reste ouvert et l'on voit mal comment le résoudre en continuant d'opposer terme à terme la valeur cathartique de la violence et sa valeur exemplaire, la crainte qu'elle peut susciter et les conduites qu'elle peut valoriser, l'horreur qu'elle inspire et les

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