Analyse situation ehpad

Je suis actuellement en stage S2, au sein d’une maison de retraite, ou se trouve des personnes âgées sévèrement atteintes de troubles cognitives. La capacité d’accueil de cette structure est de 265 résidents, l’étage qui m’a été affectée est un CANTOU ou unités de vie protégées spécifiques Alzheimer. J’entame ma troisième semaine de stage, avec l’infirmière chaque matin nous avons pour habitude d’administrer les médicaments des 35 résidents de l’étage. La situation que j’ai vécue se passe dans la chambre de la patiente (individuelle)

Situation ou activités vues ou réalisées :

Le soin effectué est l’administration d’un médicament, Mme A âgée de 92ans, présente dans le service depuis une dizaine d’années et souffrante d’une démence à corps de Lewy.

En entrant dans la chambre afin de m’assurer de la bonne administration du médicament, je me suis immédiatement aperçue que Mme A était contrariée, attristée et en colère. Malgré que cela soit dans son tempérament et comme chaque matin je m’assure de sa prise médicamenteuse, je sentais ce jour là la situation un peu plus complexe.

Mme A, me regardais avec tristesse et nervosité. Je lui demande alors si la nuit s’est bien passée, elle me répond que oui mais qu’elle aimerait en finir, qu’elle ne comprend pas pourquoi elle se trouve a cet endroit, qu’elle a un toit en dehors de celui-ci. Je lui réponds alors qu’ici elle est bien encadrée, qu’elle sera mieux pour se reposer, et qu’elle ne peut pas rester seule chez elle étant donné ses troubles cognitives. Elle me répond qu’elle en a assez, qu’elle serait mieux au ciel. J’essaye face la situation de la rassurée comme je peux. A ce moment précis son faciès me paraît plus lumineux, moins attristé.

Je tente alors de nouveau la prise médicamenteuse, elle me tend la main prend le comprimé et le verre d’eau le met dans sa bouche et me fixe quelques secondes. Je pense alors que le travail est accompli ; mais je ne quitte pas des yeux Mme A qui soudainement ouvre la fenêtre et jette son comprimé et son verre d’eau et fond en larmes. Je sors de la chambre, me dirige vers l’infirmière lui informant ce qui s’est passé.

Elle me répond alors qu’elle retentera alors plus tard dans la matinée, ce qui s’est alors concrétisé puisqu’elle a finalement accepté l’administration de son traitement.

Ce qui ma surprise, c’est le fait que Mme A refuse le soin, et qu’elle veut en finir. C’est la première fois qu’elle réagit de la sorte, puisque d’habitude malgré sa volonté de mourir elle accepte tout de même la prise de ses traitements. Je me suis sentie frustrée de n’avoir pas pu trouver les mots cette fois ci. Je pense que toute communication était rompue a ce moment la, voir tant de mal être en elle et ne pouvant rien faire de plus m’a touchée et j’ai pu ressentir un sentiment d’échec. Ce qui a été difficile lors de ce soin était de pouvoir rétablir un dialogue entre la soignante et le soigné, étant donné son état psychique. Ma démarche envers cette patiente était contradictoire étant donner que je lui administrais un médicament qui elle le percevait comme « signe de vie », or ce n’est pas ce qu’elle souhaitait.

On peut se demander :

-Le refus de soin est-il un droit pour tous ?

-Chez une personne démente et dépressive, le refus de soin lui permettrait-il de conserver « un semblant d’autonomie pour pouvoir décider seule

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