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ANALYSE DE PRATIQUE

Étude de cas : ANALYSE DE PRATIQUE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2015  •  Étude de cas  •  1 536 Mots (7 Pages)  •  1 339 Vues

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ALTERCATION AVEC UN PATIENT ET REFUS DE SOINS

Analyse de pratique

Stage en Psychiatrie

Lieu :

En psychiatrie – hospitalisation complète et fermée.

Situations ou activités vues ou réalisées :

J’étais avec l’IDE (Infirmier(e) Diplômé d’Etat) dans le bureau de soins, endroit où l’on donne aux patients leurs traitements. Après avoir observé l’IDE préparer le traitement par gouttes dans des gobelets personnalisés, je l’assiste pour la distribution, afin de me familiariser avec le nom et le visage des patients.

Nous arrivons à MR L., l’IDE lui dit «  MR L. nous avons une recherche de toxique à faire pour vous ». Il prend le récipient pour le recueil d’urine et essaie de plaisanter en disant : «  si vous voulez on peut le faire ici », et il fait mine de descendre son pantalon, personnellement je le trouve drôle, même si ce n’est pas forcement adéquat. L’IDE le recadre[1] en lui disant « pensez-vous avoir un comportement normal, ce n’est pas ainsi que vous devez vous comporter », il recule et s’excuse.

Puis devant lui, elle me demande d’aller avec lui jusqu’au toilette et de laisser la porte entre ouverte pendant que MR L. urinera. Le regard de MR L. devient noir et il jette en notre direction le récipient en disant : « si tu veux elle peut aussi me tenir la queue, qu’est ce que ça veut dire, vous ne me faites pas confiance ! », et il s’en va en marmonnant des insultes.

Je reste là avec l’IDE, nous nous regardons avec les yeux écarquillés. Plus moi qu’elle. Je n’ai pas peur, mais j’ai les bras qui me tombent le long du corps.

Puis, elle me dit : «  je pense qu’il n’a pas aimé être recadré en public ». (Sous-entendu moi, nouvelle tête dans le service, et devant les autres patients qui attendaient pour prendre leur traitement).

Les termes recadrer et recadrage sont utilisés en psychiatrie, notamment dans les thérapies familiales.

Observations, étonnements :

Ma première question a été : quel mot, phrase, attitude, a pu déclencher cette crise ? Car il s’agissait bien là d’une crise.

Etait-ce :

- la réorientation de son acte et de son propos par l’IDE,

- le ton sur lequel cela a été fait,

- ma présence,

- la marque de manque de confiance de notre part, qu’il a exprimé,

- où avons nous échoué ?

Fallait-il lui courir après pour qu’il urine dans ce réceptacle ou fallait-il lui laisser le temps de se calmer ?

Mr L. est un patient qui monte très vite en pression devant un public, il fallait donc mieux le laisser partir, et reprendre contact avec lui plus tard, en privé, pour expliquer, revoir avec lui ce qui a provoqué cette colère. Il faut qu’il puisse mettre des mots sur ce qui s’est passé, de le faire verbaliser sur son comportement, pour l’aider à comprendre ce qui ne va pas dans cette attitude.

Qu’est ce qu’implique le fait qu’il jette le réceptacle pour le recueil ?

Il refuse un soin.

En ce sens la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, article L.1111-4 du Code de la santé publique dispose que « toute personne

prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et préconisations qu’il fournit, les décisions concernant sa santé… », la loi crée une obligation de persuasion et dit : « Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d’interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables. (…) ». D’après ARGOS2001, un collectif d’associations qui donne des information sur les troubles bipolaires, (ceux dont souffre MR L.) : « la psychiatrie ne fait l’objet d’aucune mesure spécifique dans la loi du 4 mars 2002, ainsi, sauf quelques exceptions, les droits des patients en psychiatrie sont les mêmes que les droits de tous les autres patients ». Les exceptions concernent les patients hospitalisés d’office et à la demande d’un tiers, ce qui est le cas de MR L. Ces modes d’hospitalisation obligent le patient à prendre son traitement. Ce prélèvement devait nous renseigner sur le fait qu’il ait consommé ou non du cannabis, en sachant que le médecin l’avait prévenu en entretien et qu’il avait avoué qu’il serait positif.

Ce soin n’était pas d’une nécessité absolue. Je l’ai su par la suite.

Peut-on attendre ou reporter ce soin ?

En sachant qu’il avait dit qu’il serait positif au médecin, c’est un soin que l’on pouvait reporter.

Dans ce cas présent, le médecin voulait l’entendre dire qu’il avait fumé du cannabis. Ce test était prescrit pour la forme, mais n’avait pas une réelle portée thérapeutique.

En formulant au patient MR L. qu’elle prescrivait un test, elle attendait de lui qu’il dise la vérité, et c’est ce qu’il s’est passé.

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