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La conception du désir selon Schopenhauer

Commentaire de texte : La conception du désir selon Schopenhauer. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  2 312 Mots (10 Pages)  •  39 Vues

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Philosophie tronc commun T-6                                                 Margot Kermaidic

Commentaire de texte

Le philosophe allemand du 19ème siècle, Schopenhauer, La conception du "désir" selon Schopenhauer est un pilier de l'histoire de la philosophie. Étymologiquement, le terme "désir" provient du mot latin "desiderare". En d'autres termes, nous aspirons à ce qui nous fait défaut. Nous comprenons également que cette absence engendre la souffrance et nous rend malheureux. Comment pouvons-nous alors éviter la souffrance ? Schopenhauer propose une réponse dans cet extrait. Pour mettre fin à la souffrance, il faut renoncer au désir. On peut penser que le désir, en soi, est directement lié à l'idée du bonheur humain et donne une vision pessimiste ou négative de l'organisation du désir humain, puisque le bonheur est en quelque sorte le résultat de l'accomplissement de ce désir. Selon lui, le désir serait essentiellement un manque que l'homme ne peut jamais combler. Il faut abandonner le désir pour atteindre le bonheur. Le désir n'est jamais satisfait et se renouvelle sans cesse. Le caractère insatiable du désir fait qu'il n'est plus une condition de possibilité du bonheur.

Dans la première partie du texte, Schopenhauer explique que le désir est une sorte de moteur et que le bonheur peut être atteint en le satisfaisant. Satisfaire un désir, c'est l'éteindre, car c'est aussi éteindre le bonheur que l'on peut atteindre en le satisfaisant. Deuxièmement, le philosophe allemand énonce la thèse selon laquelle les désirs de "conquête" d'un bien ne conduisent jamais à la possession effective de ce bien, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Dans ce passage, le désir est essentiellement défini comme un "besoin" et associé à la "douleur". Dans le troisième moment, Schopenhauer conclut que le désir est fondamentalement lié au manque et ne peut donc être associé au plaisir. Le seul bonheur que nous puissions connaître provient de la cessation de la souffrance.

        Schopenhauer ne fait pas de distinction réelle entre la satisfaction et le bonheur et, par conséquent, ne semble pas se soucier de la différence entre les deux. Traditionnellement, dans l'histoire de la philosophie, la satisfaction est un état temporaire, non permanent, qui résulte de la satisfaction de certains désirs ou de la réalisation de certains espoirs. Par ailleurs, selon Aristote et Platon, le bonheur est considéré comme un état permanent auquel seuls les philosophes peuvent aspirer. En effet, le bonheur est le "bien suprême" ou le "souverain bien" auquel on ne peut comparer le contentement. Au XVIIe siècle, Spinoza, dans son Éthique, a poursuivi cet héritage dans une certaine mesure en identifiant le bonheur à celui atteint par ceux qui connaissent et contrôlent leurs passions par la raison.

Selon Schopenhauer, l'épanouissement, c'est-à-dire le bonheur, est "négatif" et ne contient rien de "positif". C'est pourquoi, en utilisant des antonymes, il précise qu'il ne faut rien attendre de l'épanouissement ou du bonheur. Dès le départ, il avance la thèse selon laquelle nous devrions renoncer à l'épanouissement et au bonheur en tant que fin en soi.

Cette définition du désir est un classique de l'histoire de la philosophie, notamment dans le Banquet cité par Platon dans ce dialogue, dans le mythe de la naissance d'Eros et dans le mythe d'Aristophane.

L'affirmation selon laquelle le "manque" et la "privation", assimilés au "désir", sont "les conditions préalables de tout plaisir" nous laisse perplexes. Qu'est-ce que cela signifie, d'une part, que le "manque" est "désir" et, d'autre part, que ce manque ou ce désir est lui-même une condition du bonheur ? Le concept de "désir" de Schopenhauer est ici aussi relativement clair. Si nous désirons, c'est parce que quelque chose nous manque.

C'est pour cette raison que le désir est considéré comme négatif. Le désir émerge d'un sentiment d'insatisfaction initial. Comment alors la satisfaction peut-elle naître de cette insatisfaction ? C'est la question fondamentale que Schopenhauer pose implicitement, et la réponse est clairement contenue dans cette question purement rhétorique. Cependant, Schopenhauer utilise une autre approche pour comprendre pourquoi le désir est essentiellement négatif. Il s'agit d'un processus contradictoire où nous sommes constamment à la recherche d'un accomplissement qui disparaît dès que nous l'atteignons.

Cette quête est vaine. Une recherche sans objet nous épuise. Les philosophes en concluent que tout épanouissement découle de la "souffrance, de l'élimination du désir". Non seulement le désir naît de la souffrance, mais il est également l'expression d'un "besoin". Une fois de plus, Schopenhauer ne se soucie pas de la distinction classique entre "désir" et "besoin".

Comme les animaux, nous avons besoin de manger et de boire pour survivre, pour nous protéger des dangers extérieurs et pour nous abriter. Ainsi, le désir est intrinsèquement lié à la survie, le désir est lié à la vie dans son sens le plus élevé.

Schopenhauer explique que le désir est bien plus qu'une simple souffrance. Il est un obstacle à notre tranquillité, un ennui qui épuise notre être. En d'autres termes, le désir comporte de multiples facettes négatives. Il nous éloigne de la paix que nous recherchons. C'est une perturbation. Mais d'un autre côté, le désir peut aussi nous rendre paresseux. Contrairement au chaos ou à l'excitation qui menacent notre paix intérieure, l'ennui nous plonge dans une léthargie. Ainsi, l'excitation presque névrotique ou la paresse morbide et fatale, rappelant l'ataraxie d'Épicure, sont des états dans lesquels le désir nous entraîne.

        Cependant, ce n'est pas tout. La quête de biens est elle-même exténuante. Nous nous évertuons en vain à obtenir des biens qui sont pratiquement inaccessibles. Même si nous finissons par les obtenir, ils ne peuvent pas nous apporter la satisfaction que nous attendons. C'est cette grande et puissante illusion que Schopenhauer dénonce dans sa Critique du désir, et son argument vise à dissiper cette illusion. Les biens que nous recherchons ne sont jamais clairement définis. Quels sont-ils ? S'agit-il de désirs de gloire, d'honneur, d'argent, d'une compagne, de la santé, d'une maison luxueuse, de bons repas ou d'une excellente boisson ? S'agit-il de désirs naturels et nécessaires (correspondant à des "besoins" et devant être satisfaits), de désirs naturels et superflus (boire du vin plutôt que de l'eau, manger plus que nécessaire) ou de désirs contre nature et inutiles (richesse et honneur) ? Dans sa Lettre à Ménécée, Épicure décrit une hiérarchie des désirs et identifie trois types principaux, démontrant ainsi que tous les désirs n'ont pas besoin d'être satisfaits, c'est-à-dire qu'il existe des désirs nobles et d'autres qui le sont moins.

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