Faut-il lutter contre les passions?

BOUTZATE Zouhair                                                                                     MPSI4

Devoir libre 2 : Faut-il lutter contre les passions?

‘’Qu’il est faible celui que les passions dominent’’, tel l’énonce Chateaubriand dans Atala, la présence des passions constituent ainsi un signe de faiblesse, une âme et un corps qui n’ont pas su les combattre proprement. La question qui se pose dès lors : ‘’faut-il lutter contre les passions? ‘’.Une lutte qui s’avère naturelle en poursuivant une lecture traditionnelle qui voit dans les passions une marque de déraison par excellence et un vrai martyre pour l’esprit, et dans ce sens les extirper présentera un soulagement pour l’espèce humain.  

En nous appuyant sur Andromaque de Racine et la Cousine Bette de Balzac nous nous demanderons si la passion présente un danger auquel il faut impérativement lutter, et sur l’efficience des moyens dont on dispose : la raison, voire même de la passion, et si cette vision n’est pas tributaire d’une condamnation morale à priori, dont la remise en cause permettra de cesser d’imputer aux passions tous nos malheurs.

La passion se présente alors comme un élément nocif éliminant tout obstacle et qu’il faut nécessairement détruire, dès lors en se basant sur ce principe il est possible d’envisager une lutte mutuelle entre passions, et avec l’apport de la raison on pourra considérer comme possible d’aboutir à une sorte de modération suivant la volonté humaine et permettant de réaliser des grandes actions.

Les passions sont des forces inquiétantes qui aveuglent l’être et qui lui font perdre le sens du  commun, causant ainsi sa déchéance, l’exemple le plus éloquent nous vient du baron Hulot, qui le ‘’Vice’’ s’est emparé de lui, devenant ainsi un ‘’tempérament’’, dans une constante conquête auprès des femmes, abdiquant son rôle de père et finissant dans l’illégalité en épousant sa femme de cuisine qui à peine quinze ans. Ainsi il est assez logique vu les conséquences terribles des passions d’essayer de les combattre voire même les éradiquer. En outre les passions paraissent avoir ce caractère funeste et qui mène la personne droit à l’apogée de ses malheurs, la passion se présente par conséquent comme source de désastre extrême : ‘’ Excuses un malheureux qui perd tout ce qu’il aime/que tout le monde hait, et qui se hait lui-même’’ déclaration faite par Oreste à son confident Pylade mettant l’accent sur le tragique passionnelle, passion très dangereuse qu’il faut absolument cerner pour limiter une potentielle atteinte.

Il parait que contrer une passion ne fait que la rendre plus forte davantage et plus violente, puisqu’elle représente un désir dû à un vide intérieur à combler, ce désir s’il se trouve inassouvi ne fait qu’attiser l’énergie qui anime cette passion comme citée dans la pièce racinienne : ‘’ l’amour n’est pas un feu qu’on renferme en une âme/(…)/ et les feux mal couverts n’en éclatent que mieux’’, rage ou rébellion, la férocité des passions est indiscutable, renaissant perpétuellement de ses cendres, c’est le cas de Wenceslas, qui a trouvé dans l’opposition brutale de sa femme à sa relation avec Mme Marneffe une poussée avantageuse dans son aventure : ‘’ Cette loyauté sublime devient en quelque sorte le pain quotidien de l’âme, et l’infidélité séduit comme une friandise ‘’.

Par conséquent, la nécessité de lutter contre sa passion se voit clairement, une passion qui à première vue se montre invincible, cependant la raison pourra bien y tenir face? Ou bien il faut de la passion comme supplément pour venir à bout de cette passion nocive?

Arriver à défaire ses passions par la raison peut ne sembler qu’un pari perdu d’avance, vu le rapport de force insurmontable qui s’impose, ainsi le passionné condamné à souffrir d’une maniéré tragique, conséquence qui dépasse l’échelle humain. Oreste l’énonce apprenant le suicide d’Hermione : ‘’ô ciel (…) au comble des douleurs tu m’as fait parvenir/Ta haine a pris plaisir à former ma misère’’, il s’agit d’un tragique qui s’exerce et une passion qui exécute. Donc toute tentative de se libérer de ses passions est condamné au préalable à l’échec, incapacité même de les conditionner par la raison, Crevel l’affirme ‘’ On ne raisonne pas les passions’’, différence flagrante rendant toute éventuelle lutte inutile.

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