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Sciences sociales

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Par   •  14 Décembre 2018  •  Cours  •  35 480 Mots (142 Pages)  •  492 Vues

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Sciences sociales

Introduction générale

I. Entrer dans le raisonnement des sciences sociales

II. Le régime de scientificité des sciences sociales

III. La sociologie et sa représentation

  1. Entrer dans le raisonnement des sciences sociales

                        1. Une posture intellectuelle

        Objectif : acquérir un réflexe sociologique : obtenir une posture intellectuelle permettant de lier la construction d'un problème, la détermination et délimitation d'un terrain d'enquête, une méthode d'enquête et sa mise en œuvre.

Raymond Aron, Les Étapes de la pensée sociologique

                        2. Contextualiser et objectiver

        Questions soulevées par un regard de sciences sociales : Locuteur ? Position dans l'échelle sociale ? Légitimité ? Contexte d'énonciation ? Support / statut du discours ? Matérialité des prises de position ? Destinataire, but ?

        Objectiver sa subjectivité : éloigner certaines prénotions tout en évitant le conspirationnisme, tendre vers une forme de neutralité axiologique tout en gardant l'intérêt d'une certaine proximité avec son objet.

Objectif : construire une grille personnelle, réflexive et critique d’interprétation du monde et des faits sociaux. Le réflexe sociologique ne vise pas à neutraliser sa subjectivité mais à l'objectiver = devenir conscient de son existence et l'intégrer dans sa réflexion en tant que donnée analysée grâce à une forme de recul méthodologique. Travail d'introspection / auto-analyse / socioanalyse nécessaire pour distancier un objet d'étude

Prénotions : connaissances de sens commun qui donnent l'impression de déjà connaître des choses sur un objet d'étude par certains clichés, stéréotypes apparaissant comme des évidences.

        Le sociologue a tout intérêt à faire abstraction de ses connaissances et acquis sur son objet d'étude lorsqu'il mène son analyse. Cette distance avec son objet d'étude lui permet de réaliser une forme de rupture épistémologique, de se détacher des discours du sens commun, du discours des acteurs étudiés et de ses propres préjugés afin de construire un regard de chercheur avec des concepts, outils, méthodes spécifiques et un vocabulaire propre.

        Il lui revient de ne pas employer le discours et les mots des acteurs mais les remplacer par des termes de sciences sociales pour les analyser afin d'acquérir un regard de sciences sociales sur ces acteurs et de tendre vers une forme de neutralité axiologique (= en rupture avec tout jugement de valeurs). Cette direction est un idéal vers lequel il faut tendre. Paraphrasant Pierre Bourdieu, on peut dire qu'il est toujours difficile de penser et encore plus de penser « scientifiquement » des choses, des phénomènes que l'on croit avoir compris depuis toujours.

        Néanmoins garder une proximité avec l'objet étudié peut permettre de faciliter l'intégration dans le groupe social dont il est question. Plus cette proximité est forte, plus le travail d'objectivation devra être intense et nécessaire afin de réaliser un travail scientifiquement valide.

  1. Le régime de scientificité des sciences sociales

        Un détour épistémologique : discours sur (logos) l'étude de la connaissance (épistemé) et de la manière dont on construit la science entendue comme forme de connaissance humaine. La vigilance épistémologique correspond à la manière de se donner les moyens d'étudier et de comprendre ce qu'on fait quand on dit que l'on fait de la science.

                1. Sciences sociales et sciences de la nature

        Il est difficile de définir avec précision ce qu'est une science mais on peut au moins se poser la question de ce qui caractérise une activité scientifique. Une activité est scientifique du point de vue des sciences exactes et de la nature si elle est caractérisée par quatre notions :

                La vérificabilité : il y a science si l'on est face à un système cohérent de concepts, d'hypothèses et de vérification de ces hypothèses avec un cumul de connaissances et une possibilité de recommencer l'expérience et de produire les mêmes résultats.

                La falsifiabilité ou réfutabilité  

Karl Popper (1902-1994), La Logique de la découverte scientifique (1934) : une proposition est scientifique si elle est falsifiable. La science avance par réfutations successives. On ne produit pas des vérités scientifiques mais des conjectures qui sont réfutables à l'infini.

                La notion de paradigme: toute activité scientifique se déroule dans le cadre d'un paradigme selon le sens de Thomas Kuhn (1922-1996), La structure des révolutions scientifiques (1962). Un paradigme est une découverte qui pour un temps fournit à une communauté de chercheurs des problèmes types et des solutions, une manière de construire des problèmes et de penser leurs solutions. La notion de paradigme désigne généralement l'ensemble des croyances, des valeurs et techniques qui sont partagées par les membres d'une communauté scientifique au cours d'une période de consensus théorique.

Ex : périodes pré / post révolution paradigmatique copernicienne. Copernic (1473-1543) : théorie de l'héliocentrisme opposée à la théorie aristotélicienne du géocentrisme

                 notion d'extériorité des sciences exactes prétendant user de règles empiriques qui valent en tous temps et en tous lieux, à valeur universelle. Ex : théorie de la gravité de Newton.

Hiérarchie entre les sciences exactes et les sciences « molles » à relativiser en usant de régimes de scientificité relatifs aux sciences exactes ou aux sciences sociales. Les sciences sociales ont pour objet d'étude l'homme en société. Il n'y a pas de différences de nature entre le sujet qui connaît et l'objet à connaître.

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