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Cours introduction aux sciences sociales

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Par   •  15 Novembre 2021  •  Cours  •  7 310 Mots (30 Pages)  •  339 Vues

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INTRODUCTION AUX SCIENCES SOCIALES[pic 1]

Amirpasha Tavakkoli

Validation — Analyse d’un texte à choisir parmi trois textes en cinq pages (maximum). Elle sera constituée d’un résumé suivi d’une analyse critique (mise en perspective avec le cours) et personnelle. Ce devoir à rendre le 8 décembre.

INTRODUCTION

L’expression « sciences sociales » date du XIXème siècle bien que les réflexions sur la société se retrouvent à d’autres moments de l’histoire de la pensée. En effet, nous pouvons citer des conceptions idéales de la société chez les penseurs précédant la période contemporaine :

  • L’utopie platonicienne et le philosophe-roi : Même si le roi est un homme, l’éducation platonicienne reste ouverte à « tous ». Dans cette utopie est énoncée le partage des biens et l’égalité entre les hommes. Pourtant, la démarche abstraite de Platon rend impossible son application à nos sociétés devenues trop complexes.
  • Utopia (1516) de Thomas More (1478-1535) et son idéal égalitaire
  • La Cité du Soleil (1623 [1604]) de Tommaso Campanella (1568-1639) : Elle renvoie à une réflexion utopique sur la condition de l’homme en société sur la base des éléments déjà exposés dans la conception politique de la Platon. On y retrouve un idéal égalitaire au profit d’une paix sociale.

Néanmoins, on ne peut pas encore parler de sociologie en ce que la démarche n’est pas empirique mais abstraite. Le fait social comme étudié en sciences social n’y a pas sa place : les idées priment ! Ces réflexions sont donc profondément inaccessibles et il est complexe, voire impossible, de fonder une société sur la base de ces idéalismes/idéalisations.

Le XIXème siècle connaît des événements bouleversant la conception de l’humanité : le Printemps des peuples (révolutions politiques) inspiré de la révolution française et la revendication des droits démocratiques en 1848, la révolution industrielle (Pays-Bas, Allemagne, Angleterre, etc.) changeant le paysage urbain, social et économique. Ainsi, l’Europe va se positionner comme le modèle de développement pour beaucoup d’autres pays.

A ceci s’ajoute l’émergence et l’importance croissante du positivisme (prenant racine dans les sciences naturelles) qui va faire des progrès scientifiques et technologiques les conditions de possibilités de l’amélioration de la condition humaine ; c’est cette idée que les actions sur le matériel influenceront le spirituel (ce qui se rapporte à l’esprit). Par suite, dans ce contexte de développement des sciences dures naît la sociologie qui désire s’émanciper des considérations abstraites pour tendre vers une méthode neutre et rationnelle.

Parallèlement, la philosophie désire également se défaire de ses attaches abstraites pour aller à la rencontre des gens. Déjà chez Montesquieu1 (1689-1755), au XVIIIème siècle, émerge l’idée que les mœurs sont relatives (relativisme culturel) et qu’il existe différentes manières de vivre et penser. Ceci mènera à Adolphe Quételet (1796-1874) qui inventera la locution « physique sociale » attribuant aux études sociales une méthode scientifique : l’objectif est de comprendre la société et ses mécanismes à travers les chiffres et les statistiques. Ainsi, il ressort chez Quételet le concept d’homme moyen2 définit par une courbe dite de Laplace-Gauss.[pic 2][pic 3]


Commenté [BK1]: Homme moyen / Homme vrai : Sociologiquement, il n’existe pas de vérité mais des hypothèses pseudo-universelles (des tendances générales).

[pic 4]

1 Lettres persanes (1721)

2 Sur l'homme et le développement de ses facultés, ou Essai d'une physique sociale

[pic 5]

Un des croquis de Quételet sur l’homme moyen,[pic 6]

in Anthropométrie, ou mesure des différentes facultés de l’homme, 1870

C’est Auguste Comte (1798-1857) qui invente le terme « sociologie ». Dans l’histoire de la pensée, on lui a attribué la Loi des trois états, formulée à trois reprises dans le Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société (1822), les Cours de philosophie positive (1830-1842) et le Discours sur l’esprit positif (1844). Cette loi prévoit trois états du monde :

  1. Théologique (enfance de l’humanité) : On y retrouve les religions, les mythologies, le totémisme, le polythéisme, etc., sur lesquels l’homme tente de comprendre le monde. L’avènement du monothéisme en est l’apogée (le stade suprême). Ainsi, c’est le Moyen-Âge qui en marquera la fin.
  2. Métaphysique : C’est le temps des philosophes dont l’apogée se situe au niveau du siècle des Lumières. La compréhension du monde passe alors par des considérations abstraites avec une utilisation toujours plus aigüe de la raison.
  3. Scientifique : L’objectif est alors de comprendre le monde, la société, et révolutionner la condition de l’homme par les sciences. C’est le temps du positivisme. Ainsi, pour Comte, la science la mieux placée pour comprendre les sociétés est la sociologie qui se veut objective et neutre. Pour lui, le passage à ce stade apparaît dans l’histoire avec les révolutions politiques de 1848.

En somme, la sociologie est la science positive des temps modernes et s’avère être essentielle pour mettre en place de nouvelles connaissances et ce afin de constituer une organisation rationnelle des sociétés.

N.B. : Comte, technocrate, est devenu fou et a inventé la religion de l’humanité sur la base de la paix mondiale, le progrès (scientifique) et l’ordre (cosmique et social).

Pourtant, ce sera Emile Durkheim (1858-1917) qui apporte une réelle consistance académique à la nouvelle discipline de Comte en créant le premier département de sociologie à l’université de Bordeaux dans les années 1890. Considéré comme le fondateur de la sociologie moderne, il va penser un objectivisme sociologique et définir le « fait social ». En effet, dans Les règles de la méthode sociologique (1895), Durkheim définit ce dernier de la manière suivante : « Est fait social toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles. » Il complètera en ajoutant que les « faits sociaux doivent être traités comme des choses » ; c’est l’idée que le fait social est une chose avec ses propres lois qui doit être analysé avec une certaine objectivité et neutralité. Ainsi, le rôle du sociologue sera de comprendre ses faits sociaux et ses règles propres, et ce de manière indépendante à soi (sur la base d’une méthode positiviste).

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