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Y A T'il Un Lien Social Dans Des Sociétés Ou S'affirment Le Prima De L'individu ?

Note de Recherches : Y A T'il Un Lien Social Dans Des Sociétés Ou S'affirment Le Prima De L'individu ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2014  •  1 350 Mots (6 Pages)  •  1 075 Vues

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Dans les sociétés contemporaines, l'évolution des instances traditionnelles de l'intégration sociale comme la famille, l'école ou le travail paraît conduire à une fragilisation de leur rôle dans la construction du lien social. La cohésion du corps social est en effet menacée, dans certaines de ses dimensions, à la fois par la montée de l'individualisme et par la persistance de graves difficultés économiques qui marginalisent de larges couches de la population vivant dans la précarité et la pauvreté. Face à cette fragilité, le rempart de la protection sociale s'est, lui aussi, effrité.

1. Les formes de la cohésion sociale : une thèse fondatrice

• Toute société doit, d'une manière ou d'une autre, entretenir chez ses membres un sentiment d'appartenance qui assure la solidité de la cohésion sociale. Le sociologue E. Durkheim (1858-1917) a distingué deux formes majeures de solidarité qui, historiquement selon lui, ont construit ce sentiment. Les sociétés traditionnelles sont caractérisées par une solidarité mécanique, dans laquelle l'intégration des individus et leur attachement au groupe reposent sur la similitude des membres du corps social. Les fonctions sociales et économiques sont peu différenciées et la « division du travail social » est donc faible. L'uniformité des statuts, des valeurs et des croyances fait que l'individu n'existe qu'à travers l'être collectif que constitue le groupe. La conscience individuelle est recouverte, submergée par la conscience collective, et la cohésion naît de la soumission des comportements individuels aux normes sociales dominantes.

• À l'inverse, les sociétés modernes reposent, selon Durkheim, sur une solidarité organique, née de la division de plus en plus poussée du travail. Cette différenciation des fonctions sociales et économiques rend les individus différents mais complémentaires et, d'une certaine manière, dépendants les uns des autres, à la manière dont les organes physiques concourent ensemble au fonctionnement harmonieux du corps. Alors que les individus deviennent de plus en plus autonomes et que la conscience individuelle grandit, cette complémentarité nécessaire consolide la cohésion sociale.

2. La fragilisation du lien social

• La nature du rapport que l'individu entretient à la société qui l'entoure s'est, dans les sociétés modernes, plus vastes et plus denses que par le passé, profondément transformée. Le primat de l'individu s'affirme désormais comme une valeur prioritaire, et les instances d'intégration qui le prenaient traditionnellement en charge ont vu leur rôle évoluer.

• Ainsi, le rapport à la famille s'est-il radicalement transformé : le recul du mariage, la montée des divorces et l'émergence de nouvelles formes d'unions témoignent d'une désinstitutionnalisation de la famille, désormais multiforme. Même si elle reste le lieu privilégié de la socialisation et de l'intégration sociale, elle n'est plus aujourd'hui le rempart contre l'isolement social qu'elle constituait autrefois, en même temps qu'elle a perdu sa fonction de prescription des normes de comportement. Notons cependant que son rôle intégrateur continue à se manifester à travers les solidarités qu'elle développe : aides financières entre générations, échanges de services, soutien psychologique et moral… 

• L'école, autre instance majeure de socialisation et d'intégration sociale, a vu sa place, son rôle et ses modes de fonctionnement évoluer de manière profonde : bien qu'elle reste un des creusets dans lesquels se transmettent les normes et les valeurs du pacte social et politique républicain (laïcité, égalité des chances, compétition méritocratique), l'école s'est massifiée en accueillant des publics plus larges, mais aussi plus hétérogènes par rapport à l'école élitiste d'autrefois. La question est de savoir si cette massification correspond à une véritable démocratisation. Sa capacité à unifier et homogénéiser les comportements et les systèmes de valeurs est mise à rude épreuve, d'autant que les attentes du corps social à l'égard du système scolaire sont considérables, notamment en matière d'adaptation à l'emploi et de promotion sociale. La résurgence des revendications communautaristes, religieuses par exemple, n'a pas épargné cette institution et contribue à fragiliser un peu plus la fonction d'intégration républicaine qui lui est traditionnellement dévolue.

• Dans la sphère du travail enfin, les tendances centrifuges se manifestent également depuis quelques décennies. Le travail a longtemps été considéré comme un des vecteurs privilégiés de l'intégration et de l'affirmation du sentiment d'appartenance collective. Ainsi, la solidarité mécanique qui soudait,

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