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Le lien social est-il nécessairement fragile dans une société démocratique?

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Par   •  2 Avril 2017  •  Dissertation  •  2 659 Mots (11 Pages)  •  994 Vues

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Le lien social est-il nécéssairement fragile dans une société démocratique?

        

        Nombreuses sont aujourd'hui, souvent à l'échelle locale, les associations et diverses entreprises ayant pout but de “recréer du lien social”, comme un élément essentiel de la vie d'une société que l'Etat démocratique moderne aurait déterioré. Ces interrogation montrent une prise de conscience d'un lien social en danger, et l'inquiétude des conséquences sur la viabilité  de toute société.

        Comment définir justement le lien social? Les sociologues le définissent par l’ensemble des liens culturels, sociaux et économiques qui relient les individus et assurent l’unité et la cohésion de la société. Le lien social est décrit comme naturel, inhérent à toute société : Emile Durkheim indique que le lien social n'est ni politique, ni économique, ni utilitariste, mais moral et repose sur “des règles qui président aux relations des hommes formant une société”. Ainsi dans nos sociétés occidentales la stabilité de la société reposent sur ce lien qu'il va s'âgir de préserver. L'émergence de concepts nouveaux comme la cohésion sociale traduisent cette préoccupation : au delà de renforcer le lien social, qui apparaît comme élément constitutif de toute société, il s'âgit de le réparer, de mener un politique active de revalorisaiton de la solidarité.

        Si il peut exister plusieurs formes de démocraties, celle qui nous intéresse  est la démocratie dite moderne, libérale (politiquement et économiquement) que Tocqueville a décrit dans De la démocratie en Amérique. Elles reposent sur l'égalité entre individus et la préservation de leurs libertés. Elles sont caractérisées par une autonomie croissante des individus qui se distinguent du groupe.

        Parler d'un lien social nécéssairement fragile en démocratie, c'est se demander si toute démocratie mettait immédiatement le lien social en danger. Or cela peut apparaître paradoxal, puisque la démocratie entraîne la rupture des barrières qui composaient la société traditionnelle.

         La rupture des barrières qui composaient la société traditionnelle est-elle un moyen de renforcer le lien social?  Le lien social est-il fragilisé au point qu'il soit en danger de disparaître complètement? Ou existe-t-il nécéssairement dans toute société un lien social qui garantisse un minimum de cohésion entre les individus?

        Pour y répondre, il conviendra dans une première partie de montrer les profondes mutations du lien social qu'entrâine la démocratie, et quels éléments apporte-t-elle naturellement, nécéssairement pour la cohésion. Une deuxieme partie montrera cependant comment la démocratie moderne met en danger le lien social, nous en montrerons les conséquences. Dans une troisième partie, nous verrons comment le lien social peut être valorisé dans une société moderne.

  1. La démocratie : renouvellement et mutations du lien social.

         la démocratie est d'abord la source d'une profonde mutation et un renouvellement du lien social, dans le sens où elle réorganise et boulverse la strcuture hiérarchisée de la société aristocratique traditonnelle.

        a) Un profond renouvellement du lien social

        La démocratie est mue par l'idée essentielle d'égalité. Tant sur le plan des libertés individuelles que politiques, les citoyens de la société démocratiques sont considérés égaux en droits en devoirs, et ne peuvent faire l'objet de distinction particulières. Cette idée essentielle d'égalité entre les individus entraîne un processus d'égalisation des conditions, décrit par Tocqueville dans de la démocratie en Amérique (1840): dans la société démocratique, les inégalités diminuent. Les individus ne sont désormais plus voués à l'appartenance à leur classe sociale comme dans la société aristocratique : il vont pouvoir se différencier, se distinguer non plus comme un élément constitutif d'un ensemble homogène , mais en tant qu'individu.

        Durkheim va analyser les effets de cette transformation du statut de l'individu et va montrer que c'est par le travail qu'il modifie le plus le lien social. Dans De la division du travail social (1893), il explique qu’au fur et à mesure qu’augmente la densité matérielle et morale des sociétés (plus d'habitants et dans les gdes villes, + de contacts), celles-ci connaissent un approfondissement de la division du travail social. Les tâches se subdivisent et les individus se spécialisent. Il va ainsi opposer deux sociétés : moderne et traditionnelle.

  •  Les sociétés traditionnelles : relativement homogènes, la cohésion de l’ensemble repose sur une solidarité mécanique, fondée sur la ressemblance entre individus et leur conformité aux normes, aux valeurs. L'individu s'efface par rapport au groupe.
  • Les sociétés modernes, modifient les bases de la cohésion sociale. Les individus se différencient, se spécialisent et sont plus autonomes. On constate l'apparition d'une solidarité organique entre les individus, c'est à dire qu'ils sont liés par un rapport d'interdépendance nécéssaire au fonctionnement de la société.

Ainsi Durkheim montre que dans les sociétés démocratiques, les individus ne ressemblent plus, ils se complètent

Ainsi la démocratie, parce qu'elle fait des citoyens des individus égaux, semble renforcer la cohésion sociale, puisqu'elle fonde le lien social sur l'interdépendance de tous les acteurs, et non plus sur celle d'une classe à une autre comme dans la société aristocratique.  Cette nécéssité de reposer sur l'autre pour exister en tant qu'individu s'exprime à travers différentes cractéristiques ou pratiques démocratique. 

b) Des caractéristiques, des pratiques qui renforcent le lien social

        Une des caractéristiques essentielle des démocraties modernes sont leur caractère libérales : la liberté est partout, pronée comme un droit suprême, inaliénable, tant dans les domaines économiques, privés, mais surtout politiques. Donc, théoriquement, dans une démocratie libérale, tout citoyen a le droit d'élir, d'être élu, donc de participer directement aux affaires politiques, notamment à l'échelle locale : la liberté de participer au politique va permettre au citoyen de prendre conscience de l'autre, de ses revendications, et plus précisémment, cela va lui permettre, en le sortant de son individualité, de sa sphère privée, de confronter naturellement son intérêt particulier à l'intérêt général. Donc la liberté politique est vértiablement créatrice de lien social.

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